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L’OM s’est renié

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/05/2007 à 13:30 GMT+2

Coupables d’avoir arrêté de jouer alors qu’ils menaient au score, les Marseillais ont laissé filer un trophée qui leur tendait les bras. Constamment en retard au tableau d’affichage, Sochaux en a profité et décroché le gros lot (2-2, 5 tab à 4). Le mental

Y aurait-il une malédiction planant au dessus de l'Olympique de Marseille ? Un sort maléfique qui prive le club phocéen de titre majeur depuis quatorze ans ? Vainqueurs de la plus belle des compétitions en 1993, les Marseillais courent derrière un nouveau trophée depuis cette apothéose munichoise. Samedi soir au Stade de France, les Olympiens ont perdu leur quatrième finale d'affilée toutes compétitions confondues. Après avoir trébuché sur la dernière marche en Coupe de l'UEFA à deux reprises (1999 et 2004) et avoir laissé filer la Coupe de France 2006, l'OM a "remis ça" samedi soir face à Sochaux (2-2, 5 tab à 4). Si les trois revers concédés face à Parme, Valence et au Paris Saint-Germain lors des précédentes finales disputées par Marseille avaient semblé logiques au vu des prestations olympiennes et des scénarii de ces rencontres, on peut s'étonner que les hommes d'Albert Emon aient laissé filer une Coupe de France 2007 qui leur tendait les bras.
Deux fois, l'Olympique de Marseille a mené au score. Dans un Stade de France archi-comble et aux deux-tiers rempli de supporters acquis à sa cause, l'OM a fait la course en tête de la 4e à la 67e minute. Puis de la 104e à la 116e. Deux buts marqués par un Djibril Cissé qui, de longues minutes après la rencontre, semblait encore secoué par le dénouement. "Marquer deux buts dans une finale est très rare. Après, il faut savoir gérer un tel avantage. On n'a pas su le faire." Etonnamment, les Olympiens ont arrêté de jouer à chaque fois qu'ils ont marqué. S'il est commun de voir des formations reculer lorsqu'elles ont le tableau d'affichage en leur faveur, il est plus rare de sentir si peu de mordant. A 1-0 puis à 2-1, les Olympiens se sont montrés parfois suffisants mais surtout amorphes. Loin de leurs dernières prestations où la devise du club "Droit au but" collait parfaitement aux ambitions et à la réalité du terrain. Les Sochaliens, et notamment un excellent Jérôme Leroy, en ont profité pour agir à leur guise. En étirant le bloc olympien sur toute la largeur du terrain, le FCSM a réussi à libérer les intervalles et se créer des espaces. Pape Diouf a même parlé de "boulevards".
"La seule chose qui peut amener l'équipe à la victoire, c'est le mental"
Evidemment, Albert Emon est le premier déçu de ce revers et cherche à comprendre. "Face à Sochaux, nous n'avons pas déjoué mais on a donné la possibilité de jouer à cette équipe. Il y a peut-être eu un manque de rigueur défensive à certains moments mais je n'ai aucun reproche à faire à mes joueurs si ce n'est un manque d'agressivité dû à un manque de fraîcheur." Si tel est le cas, pourquoi n'a-t-il donc pas utilisé la totalité de ses remplaçants et fait sortir plus d'un joueur lors des 90 premières minutes de la partie (ndlr : lors de la seconde période, seul Mamadou Niang est sorti, remplacé par Wilson Oruma) ? Si la thèse de la fatigue physique est recevable et s'est bien fait sentir durant la prolongation, elle ne semble pas avoir totalement présidé aux destinées marseillaises.
Lucide et fin dans son analyse, Pape Diouf pense que la défaite trouve ses racines ailleurs. S'il reconnaît avoir eu "l'impression qu'il nous a manqué du répondant physique, ce n'est pas l'explication de notre défaite. Je crois que c'est au niveau mental que nous avons péché. En finale de la Coupe de France, quand on mène 2-1 en prolongation, il n'y a plus de critère ni tactique, ni physique. La seule chose qui peut amener l'équipe à la victoire, c'est le mental. Et nous ne l'avons pas eu." Les Marseillais, favoris sur le papier avant cette finale, n'ont su mettre Sochaux au pas. Les deux coups de massue symbolisés par les deux réalisations de Djibril Cissé n'ont pas suffi à faire plier le FCSM. Il en fallait sans doute un peu plus. Un surcroît d'autorité dont ils n'ont pas fait preuve.
Encore plus touchés que l'an passé après la défaite face au meilleur ennemi parisien, les joueurs vont désormais devoir relever la tête afin de "ne pas gâcher la fin de saison" dixit Djibril Cissé. Deuxième du Championnat de France avec deux longueurs d'avance sur les poursuivants bordelais et lensois, les Marseillais sont en pole pour la qualification en Ligue des Champions. Après le couac de samedi, ils n'ont plus le droit à l'erreur. "C'est délicat mais maintenant il faut vite tourner la page et conserver notre deuxième place en Ligue 1", explique Cissé. Première étape, samedi à Saint-Etienne. Dans le Chaudron, les Marseillais vont certainement être remués comme ils ne l'ont pas été face à Sochaux. Il faudra cette fois s'affirmer, être fort mentalement et revêtir les habits du patron. Et au final, faire en sorte que la malédiction ne s'étende pas au championnat.
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