Finale - PSG - OL - Paris et Mbappé : la fin sans flonflon, l’adieu sans émotion

Le 308e et dernier match de sa carrière parisienne. Kylian Mbappé achève, ce samedi, le plus grand chapitre de sa carrière en finale de Coupe de France contre Lyon. A Lille, il enfilera pour la dernière fois le maillot du PSG. Cela devait bien finir par arriver. Il revient dans le groupe et même dans l'équipe de départ après deux journées à la maison ou à Cannes, loin de la L1.

A la question de savoir s'il débutera, Luis Enrique a répondu : "Bien sûr." Comme pour faire oublier tout ce qu'il s'est passé depuis le mois d'août. Comme pour faire croire que tout était normal. Sauf que dans un monde normal, justement, Mbappé aurait droit à des adieux dignes de l'empreinte qu'il laisse au club, celle du plus grand joueur de son histoire.

Au lieu de ça, depuis un mois, il a dû surtout faire des aller-retours entre le onze, le banc et le repos forcé. Pas une cérémonie d'adieu, pas un bouquet à peine un merci bredouillé par le speaker lors de la dernière danse au Parc des Princes. Le club qui avait privatisé la Tour Eiffel pour l'arrivée de Neymar n'a rien prévu pour le départ du joueur le plus important de son histoire. C’est triste mais, au fond, le divorce ne date pas de ces dernières semaines.

Dès l'automne 2022, les révélations sur l'armée numérique du PSG destinée à attaquer le joueur sur les réseaux sociaux ont entamé la confiance mutuelle et altéré l'estime de l'attaquant pour ses dirigeants. Le 12 juin dernier, le courrier envoyé à la direction, stipulant qu'il ne lèverait pas la dernière année optionnelle de son contrat, a définitivement déterré la hache de guerre. Depuis ce jour-là, la relation a viré à la constante chamaillerie. Paris l'a d'abord exfiltré du groupe professionnel avant de menacer de ne pas le faire jouer de la saison.

Depuis un an, c'est un mariage de raison qui unit les deux entités. Paris a d'abord cru pouvoir le convaincre de rempiler et Luis Enrique a verrouillé sa place dans le onze. Dès lors que Mbappé a fait savoir qu'il ne prolongerait pas, le PSG s'en est servi uniquement quand il en avait besoin. Le champion du monde 2018 aura eu le dernier mot contractuel. Vexé, Paris l'a sanctionné à travers le coaching à géométrie variable de Luis Enrique. L'Espagnol s'est employé à faire respecter l'institution et sa propre autorité en plaçant son meilleur joueur sur le banc dès le début ou en cours de match, des décisions inédites en sept saisons. Les six derniers mois, nourris par les fortes tensions entre la star et son président Nasser Al-Khelaifi, se sont résumés à des chamailleries entre des egos boursoufflés.

Selon Le Parisien, deux jours après l'annonce officielle de son départ, une violente dispute a éclaté dans le vestiaire à l'occasion du match contre Toulouse, notamment pour des histoires de gros sous. La défaite bien maussade contre Dortmund n'a évidemment rien arrangé. Toutes ces prises de bec auraient dû rester dans les coulisses pour ne priver personne du talent de l’un des plus grands joueurs que la L1 ait connu et de l'émotion des adieux. Mais tout a fini par déborder sur le terrain et les aurevoirs ont un goût amer. Aujourd'hui, la fracture est trop grande et l'happy end impossible. Dommage. Paris, Mbappé et tous les supporters parisiens méritaient mieux.