Nancy, le rêve brisé

Les hommes de Pablo Correa avaient promis la foudre à leurs adversaires ukrainiens, soucieux de se mettre à l'abri le plus rapidement possible. Mais c'est sur leur tête que le ciel est tombé. Reversés en Coupe de l'UEFA après un automne passé en Ligue des Champions, les hommes de Mircea Lucescu n'ont pas tardé à montrer à leurs hôtes qu'ils entendaient bien faire respecter la hiérarchie et ne pas quitter prématurément la scène européenne pour la deuxième fois consécutive. Très vif et technique, particulièrement offensif pour un club évoluant à l'extérieur, le Shakhtar Donetsk a parfaitement démontré qu'il faudrait certainement compter sur lui pour la suite de la compétition.

Des montées incisives de Srna aux frappes limpides de Matuzalem en passant par un convaincant duo d'attaquants Brandao-Marica, les anciens pensionnaires de la reine des coupes européennes ont tissé leur toile tout au long des 90 minutes pour finalement prendre au piège des Lorrains trop tendres et pris à la gorge par l'allant adverse. Surpris par l'audace de ses visiteurs, l'ASNL a bien essayé de se faire violence durant la première période. Laissant passer l'orage des vingt premières minutes, Hadji a bien tenté de se rapprocher du cadre de Shust (22e) avant que la tête de Bérenguer ne heurte la transversale du portier ukrainien (29e), mais, tenaillés entre l'envie de gérer et la nécessité d'attaquer, les Nancéiens n'ont pas su garder une pression assez forte pour faire la différence.

Certes rassurés par une première période où ils ont été bousculés mais sont revenus aux vestiaires sans avoir encaissé de but malgré cette frappe à bout-portant de Marica (8e) ou le missile de Matuzalem qui ne fait qu'effleurer le poteau de Grégorini (35e), les hommes de Pablo Correa n'ont pas trouvé le second souffle nécessaire qui leur aurait peut-être permis de passer l'obstacle du Shakhtar. Comme au début de la rencontre, après un bon quart d'heure de domination adverse et alors qu'on les sentait revenir dans le match, les Lorrains se sont fait cueillir au plus mauvais moment. Le bourreau nancéien a pour nom Fernandinho qui, après avoir éliminé deux défenseurs dans la surface, crucifie Grégorini d'une frappe à bout-portant qui passe sous les jambes du portier lorrain (0-1, 71e).

Les vingt minutes qui suivent ne suffisent pas aux Nancéiens pour revenir. Excellent dans son couloir droit et véritable poison pour la défense ukrainienne, Marc-Antoine Fortuné a tenté jusqu'au bout de faire la différence face à ses adversaires. Mais sa vitesse et sa percussion n'ont pas suffi à ses coéquipiers pour marquer ce but qui aurait prolongé l'espoir des protégés du stade Marcel-Picot. Et avec aucune véritable occasion en seconde période, difficile de crier au scandale après la qualification du Shakhtar Donetsk, tout simplement supérieur, au moins sur ce match, aux Lorrains.

Les Nancéiens rêvaient du deuxième huitième de finale européen de leur histoire, c'est désormais en championnat qu'ils devront briller. Redescendus à la 12e place de Ligue 1, il leur faut désormais se remobiliser pour attraper une place européenne et remettre à la saison prochaine les exploits qu'ils espéraient réaliser cette année.

"Nous sommes tombés, et nous le savions avant le match, sur une très belle équipe de Donetsk. Je pense que la meilleure formation s'est imposée. Un match se joue souvent sur de petits détails et nous avons commis trop d'erreurs. Tout au long de la compétition d'ailleurs. Mais cette participation appartient aux joueurs et je pense qu'elle leur amènera une expérience qui nous servira pour la suite."