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Correa : "Un cœur énorme"
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Publié 23/04/2006 à 10:00 GMT+2
Pablo Correa savoure le succès de Nancy en Coupe de la Ligue. Heureux comme personne, l’entraîneur de l’ASNL se dit "fier" de ses joueurs. Réduits à dix durant la dernière demi-heure, ceux-ci ont réussi à marquer, tenir et remporter une finale dont ils n’
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PABLO CORREA, vous n'étiez pas dans la peau du favori. Ça vous a plutôt bien réussi ?
P. B. : Il est vrai que pour nous, il était mieux de ne pas venir dans la peau d'un favori. Pour une équipe de notre catégorie, il est très difficile d'être dans cette configuration. On a l'habitude en championnat d'enchaîner les matches en étant la petite équipe et aujourd'hui on n'a pas dérogé à la règle. Mais vous savez, un résultat tient à beaucoup de choses et pas seulement d'être dans la peau du petit ou du grand. Il faut surtout avoir du coeur, un coeur énorme. C'est ce que l'on a mis en avant aujourd'hui pour décrocher cette coupe.
Du coeur, il en fallait pour gagner le match alors que vous étiez réduit à dix...
P. B. : C'est incroyable. A dix, ce n'est jamais évident. Les études démontrent que réduit à dix il est possible de maintenir un résultat. Mais aller marquer... c'est difficile. Ce sont les statistiques qui le disent. On a eu l'opportunité d'inscrire ce but et de tenir notre avantage. On a marqué sur coup franc, un scénario qui se répète souvent dans l'année.
On sent que la joie est immense pour vous et l'AS Nancy-Lorraine...
P. B. : Avant la finale, avec Paul Fischer (ndlr : l'entraîneur-adjoint), on a essayé de mesurer l'importance de cette finale. De se pencher sur les conséquences en cas de victoire comme en cas de défaite. J'avais dit que la fin du championnat serait difficile si l'on venait à perdre, tout en sachant que nous avions déjà obtenu le maintien. Mais la réalité est différente : on est sauvé depuis le début du mois de février et on gagne la Coupe de la Ligue. C'est mérité. Ce soir (ndlr : samedi), la ville de Nancy est bloquée. 40 000 personnes sont venues au Stade de France. C'est une victoire pour toute une région. Pour les Nancéiens. Je suis fier.
Le coup de sifflet final à peine donné, vous vous êtes lancé dans un sprint effréné. Pourquoi une telle course ?
P. B. : Vous savez, hier lors de l'entraînement à huis-clos, j'ai frappé quelques ballons avec une adresse qui est la mienne (rires). Ce soir, je voulais montrer que je pouvais encore aller vite ! En fait, je suis parti pour évacuer tout le stress que j'avais emmagasiné depuis presque deux mois. A une minute de la fin, j'avais dit à Paul Fischer : "Ne m'attends pas pour m'embrasser." Je suis allé vers ma famille. Mon épouse et mes trois enfants qui sont ma famille directe. Les autres sont très loin. Ça fait drôle parfois. L'émotion est très forte ce soir.
Revenons au match : vous avez finalement aligné deux joueurs devant. On pouvait penser que Nancy ne jouerait qu'à une seule pointe. Vous aviez bien préparé votre coup...
P. B. : Vous savez, avant le match, c'est une guerre tactique. Quand le match commence, on s'adapte au déroulement des événements. Après, c'est une pièce que l'on jette en l'air et ce sont des petits détails qui font que cela balance d'un côté ou de l'autre. On savait que cette équipe de Nice allait vite vers l'avant, que le milieu de terrain avait tendance à trouver rapidement ses attaquants qui sont redoutables lorsqu'ils ont des espaces. C'est pour cela que l'on a joué très bas afin de ne pas laisser d'espaces dans le dos de nos défenseurs. Mais on a bien vu qu'il suffisait d'une seule échappée de Koné pour être en difficulté... Cela dit, je dois dire que l'on a bien rempli notre tâche tactiquement. En ce qui concerne les deux attaquants, on avait fait cela pour que l'un des deux redescende afin de gêner Olivier Echouafni car les ballons passent beaucoup par lui.
Les deux hommes ont marqué. Notamment Kim, auteur du but victorieux. Après une saison difficile, il s'est rattrapé ce soir. Avant la rencontre, vous aviez dit que s'il marquait, vous oublieriez tout. Ça tient toujours ?
P. B. : (sourire) J'ai tout oublié.
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