JCD: "Vive les bisounours"

On l'avait déjà trouvé un peu, disons décalé, à chaud, devant la caméra de l'OMTV, se vantant d'avoir échappé cette fois à la piscine et d'avoir épargné son beau costume tout neuf. Quand il s'est présenté à la presse, quelques minutes plus tard, Jean-Claude Dassier avait visiblement décidé de jouer au "bon client", cette espèce qu'il a bien connue durant sa longue carrière de journaliste. Sur l'air du "je n'ai pas grand chose à annoncer", il avait pourtant commencé presque bougon. "Vous avez déjà eu plein de mondes. C'est la victoire des joueurs et du coach, qu'est- ce que vous voulez que je vous dise? Nous sommes contents...". Au moment de comparer la victoire de 2010 et celle de 2011, il s'est rallumé : "C'est encore plus raffiné, car je pense que c'est encore plus dur de le faire deux fois."

Et là, le premier nuage rose : "Le football me ramène un peu moi dans le monde magique, je pensais en être sorti, ce n'est pas tout à fait vrai." C'est que le boss a tremblé, samedi, et cela explique qu'il relâche la pression. "On a plutôt dominé, mais je me suis dit : 'on va prendre un but à la con', car on ne concrétisait pas les actions qu'on avait. Mais on a fait un bon match, solide, c'est la facture 2011 de l'Olympique de Marseille." Ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que le président phocéen a cueilli plus qu'une coupe en région parisienne. Il a vu, il a senti que son équipe était habitée par la course au titre qui reprendra mercredi face à Nice. "Ils sont remontés comme des pendules, nos amis du vestiaire", s'est-il relancé tout seul en parlant de ses joueurs, "c'est essentiel dans ce qui nous attend". "J'ai trouvé la volonté d'aller nous aussi (lire : "nouzzzaussi") faire le doublé. J'ai lu que Lille était en piste? Nous aussi, et on a déjà fait 50% du travail."

Marseille a gagné quatre trophées nationaux sur cinq depuis que Deschamps en est l'entraineur, et aussi depuis que Jean-Claude Dassier en est le président. "Ça me fait plaisir mais je m'en fous un peu, a-t-il alors laissé tomber. Je suis content pour Marseille. Ce n'est pas une posture de dire ça, mais c'est un travail collectif. Je suis heureux. Bon, Ça m'a fait un peu de peine pour mon ami Loulou (Nicollin), c'est comme si on était de vieux complices tous les deux." Les difficultés aident à entretenir le moral de l'ex-journaliste. "Hélas on a perdu Mbia pour au moins trois ou quatre matches, on n'a pas été gâtés par la commission de discipline (NDLR : affaire Rémy). On finit un peu sur trois pattes. Mais il y a la volonté..."

Puis est venu le bouquet final : "Tout va bien à l'OM, Messieurs, c'est la joie (lire : "joua"), c'est la sssatisfaction (prendre un accent précieux), nous allons aller boire un peu de champagne tous ensemble." Un journaliste a alors suggéré que c'était "le monde de bisounours" à Marseille. Il ne savait pas qu'il avait appuyé sur le bouton rouge. "Un peu, je vais te dire, ça fait du bien. Ce n'est pas tous les soirs pareil. Ce soir, être dans le monde des bisounours, ça ne me gêne pas. Je vais me jouer les pépères bisounours, Mais oui ! Ben, c'est comme la musique, c'est une joie sans mélange. Gagner une finale, même si ce n'était pas la Ligue des champions, ce n'est pas si simple et on y est encore parvenus. les Montpelliérains sont excellents et ils ont 'envoyé pas mal'. Nous sommes heureux (zeureux) ! Vive les bisounours !" Puis, avant de filer pincer les fesses de Mathieu Valbuena, il a veillé à ce que ses ex-confrères aient tout en boîte: "Bon, ça va Thierry, tu as ce qu'il te faut?" Président, la même chose au prochain match!