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Pour la dernière de l'OL dans son stade, la voix de Gerland raconte ses souvenirs

Loïc Lefort

Mis à jour 16/12/2015 à 13:42 GMT+1

COUPE DE LA LIGUE - L’Olympique Lyonnais dira adieu pour de bon au stade Gerland mercredi face à Tours mais aussi à son speaker, Dominique Grégoire, qui a passé 17 ans au club. Il nous raconte ses meilleurs et ses pires souvenirs, vécus dans cette enceinte mythique.

Gerland lors du titre 2002

Crédit: Eurosport

Mercredi soir, pour le dernier match de Lyon à Gerland, un homme sera à coup sûr un peu plus ému que les autres. Dominique Grégoire, speaker de l’Olympique Lyonnais depuis la saison 1998/1999, vivra sa dernière avec l’OL. "Un peu déçu jusqu'ici du peu d’attention" de ses dirigeants à son égard, il n’en reste pas moins heureux d’avoir vécu de l’intérieur les plus belles heures de son club de coeur.

Le premier titre de champion

Une idylle de 17 ans, marquée par de très grands moments. A commencer par le premier titre de champion de France en 2002. Lyon est sacré lors de la dernière journée face à Lens. Un match que le speaker de l’OL vit aux côtés de Bernard Lacombe.
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Bernard Lacombe, jean-Michel Aulas, 2012

Crédit: Panoramic

"C’est mon plus beau souvenir de Gerland, estime-t-il. Le stade était magnifique, l’ambiance très festive, il y avait un suspense haletant et on sentait que rien ne pouvait nous arriver. Quelques minutes avant la fin de la rencontre, Bernard (Lacombe), qui se trouvait dans ma cabine, a ouvert le champagne. Nous étions très émus."
Si l’ancienne légende de l’OL descend profiter de ce moment historique avec les joueurs, Dominique, lui, doit continuer de travailler pour que la fête soit au rendez-vous. "On redevient vite acteur. Quand j’ai vu tous les spectateurs descendre sur le terrain, je me suis dit : 'pourvu qu’il n’arrive rien'. Mais c’était quand même un moment magnifique. Il y avait même des gens qui découpaient des morceaux de pelouse. Je n’avais jamais vu ça."

Govou, "un ange qui volait sur Gerland"

Le speaker assiste également aux glorieuses campagnes européennes de l’OL. "Le stade était toujours plein, il y avait une osmose entre le public et les joueurs", se rappelle-t-il. S’il est difficile pour lui de "détacher un moment en particulier", certaines images sont ancrées dans sa mémoire comme le doublé de Sidney Govou, alors âgé de 20 ans, lors de la victoire de Lyon (3-0) face au Bayern Munich en 2001.
"Il avait inscrit deux buts splendides. Il était tout jeune et j’ai le souvenir de ce maillot qui flottait sur ses épaules. On aurait dit un ange qui volait sur Gerland." Le speaker évoque également les victoires face au Real Madrid et les buts de Juninho. "On arrivait à battre des équipes de très hautniveau. On faisait partie de leur famille, la famille des grands."
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Govou lors de son doublé contre le Bayern

Crédit: Panoramic

Le but de Delmotte dans le derby

Qui dit souvenirs de Gerland, dit forcément derby. Des matches très particuliers, qui ont marqué le speaker. Pas forcément pour les bonnes raisons. "Le climat est toujours très hostile, il y a beaucoup de haine, beaucoup d’insultes, déplore-t-il. Je préfère l’ambiance de la Ligue des champions qui est beaucoup plus festive."
Malgré tout, Dominique ne boude pas son plaisir lorsque Lyon bat Saint-Etienne comme cela a été le cas lors de la saison 2000/2001. Il se souvient précisément de ce but à la 93e minute de Christophe Delmotte qui a donné la victoire aux Lyonnais (2-1). "C’était un moment très fort à vivre. Je revois très bien cette tête plongeante. Réussir ce geste technique dans ce moment si important, c’est très fort."
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Delmotte lors du derby (2000)

Crédit: Imago

La plus grande déception

Avec l'OL, il a vécu de formidables réussites sportives mais, aussi, quelques déceptions. Comme l'an dernier, lorsque l'équipe féminine est éliminée de la Ligue des champions après sa défaite (1-0) à Gerland face au PSG.
"J'ai un attachement particulier pour ces filles. L'ambiance est toujours sympa, détendue. Et elles sont très accessibles. Je suis très proche d'elles et cette défaite m'a marqué. On avait fait match nul à Paris (1-1), on domine le match retour de la tête et des épaules. Et on perd 1-0 sur un but hors-jeu. C'était dur à avaler."
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Thomis avec OL face au PSG

Crédit: Panoramic

Le drame Foé

Et puis, il y a ces moments qui dépassent le cadre du sport et que l'on aimerait ne pas avoir vécu. Le 26 juin 2003, Dominique est présent au stade Gerland pour un match de Coupe des Confédérations entre la Colombie et le Cameroun. En pleine rencontre, Marc-Vivien Foé (28 ans) s'écroule sous les yeux du speaker. "C'était terrible. Sur les écrans, On a vu un gros plan sur son visage et on a tout de suite compris que c'était grave." Le milieu camerounais vient d'être victime d'un arrêt cardiaque, il ne se relèvera pas.
Un moment très dur pour Dominique qui connaissait bien le joueur passé par Lyon entre 2000 et 2002. "C'était quelqu'un de très curieux, de très gentil aussi. Ce 26 juin était vraiment une sale journée. Mais, le plus dur, c'est lorsqu'on lui a rendu hommage à Gerland. Ses enfants étaient présents et c'était très émouvant."
Des larmes de tristesse parfois, de la joie et des rires le plus souvent, Dominique a vécu toutes les émotions possibles à Gerland. Un stade qui laissera résonner une dernière fois mercredi la voix de l'Olympique Lyonnais. Celle d'une époque où l'OL régnait sur la France et rêvait de conquêtes européennes. Une autre époque.
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hommage Gerland Foe

Crédit: Panoramic

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