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Le soccer fait son nid

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/06/2009 à 07:50 GMT+2

S'il ne sera jamais l'égal des sports traditionnels américains, le football prend une place de plus en plus importante aux Etats-Unis. L'exploit face à l'Espagne en Coupe des Confédérations renforce encore la popularité du soccer dans un pays qui rêve d'organiser une autre Coupe du Monde.

L'occasion était trop belle, encore fallait-il la saisir. Discrets depuis leur quart de finale de la Coupe du monde 2002, les Américains avaient besoin d'un coup d'éclat pour redorer un peu le blason du soccer. C'est désormais chose faite. En venant à bout d'une Espagne invaincue depuis 35 matches et considérée comme l'une des meilleures équipes du monde à l'heure actuelle (2-0), les Etats-Unis ont même signé un exploit retentissant. Dont ils sont à la fois surpris et fiers. "Honnêtement je ne pensais pas qu'on réussirait un tel coup ! Nous gagnons le respect. Nos adversaires y regarderont à deux fois maintenant !", jubilait Jozy Altidore, le jeune buteur de la sélection US. Le Brésil, adversaire des Américains en finale, est prévenu: la formation de Bob Bradley a des arguments à faire valoir. Et une soif inaltérable d'exister aux yeux du monde du football, mais aussi d'un pays qui ne jure depuis toujours que par ses sports traditionnels.
La victoire de prestige acquise face à l'Espagne ne changera pas cette donne. Mais elle permettra à coup sûr de faire grandir encore la popularité du soccer aux Etats-Unis. Une progression constante depuis que le pays à la bannière étoilée s'est ouvert au monde du football en organisant la Coupe du monde en 1994. Une première étape. Quinze ans plus tard, les Américains en ont franchi une autre en s'offrant le scalp du champion d'Europe en titre. "Il faut regarder toutes les victoires qui ont fait progresser le football américain, mais on peut ajouter celle de ce soir à la liste", estimait Bob Bradley après la rencontre. "Notre succès est la preuve des progrès de nos joueurs, de plus en plus nombreux dans des grands clubs à l'étranger, c'est comme ça que tout notre football progresse. Beaucoup de pays veulent arriver au sommet, mais on ne peut pas brûler les étapes. C'est une étape." Alors que l'affluence dans les stades pour les matches de MLS, boostée par l'arrivée de David Beckham en 2007, augmente chaque année, la performance des Américains en Afrique du Sud ne devrait pas atténuer le phénomène, bien au contraire.
Obama veut la Coupe du monde
Reste que la MLS ne sera jamais l'égale de la NFL, la NBA, la NHL ou la MLB aux Etats-Unis. Condamné à grandir à côté des ogres du sport américain sans jamais les égaler, le soccer a cependant connu une belle ascension depuis sa renaissance aux Etats-Unis au milieu des années 90. Son manque relatif de popularité n'est plus perçu comme un obstacle rédhibitoire à son développement. Et ses joueurs n'ont plus de complexe à pratiquer un sport moins reconnu d'un point de vue culturel. "C'est OK, c'est OK! Pas de problème avec ça. Le soccer n'est pas le sport le plus populaire, il y a d'abord chez nous le base-ball, le basket... Mais nous jouons parce que nous aimons ça, par passion, pas pour être célèbre. J'aime ce que je fais, et je ne trouve pas de mots pour dire à quel point je suis fier de représenter mon pays et d'être le capitaine. Le foot est le sport le plus populaire du monde", rappelle ainsi à juste titre le capitaine américain, Carlos Bocanegra.
Les Etats-Unis en ont bel et bien pris conscience. Quinze ans après avoir organisé leur première Coupe du monde, ils espèrent ainsi en accueillir une deuxième en 2018 ou en 2022. Barack Obama en a même fait une affaire personnelle. "Accueillir une autre Coupe du monde avec succès est important pour que ce sport continue de croître aux Etats-Unis. Mais c'est également important pour moi à titre personnel. Enfant, j'ai joué au football dans les rues de Djakarta avec les enfants de mon quartier et comme père, j'ai pu voir le même esprit de camaraderie sur les terrains de Chicago quand mes filles jouaient", a ainsi déclaré le président américain. Et les Etats-Unis se veulent ambitieux, à l'image de la participation de l'ancien secrétaire d'Etat, Henry Kissinger, à l'élaboration du dossier de la candidature américaine. "Cette candidature concerne bien plus qu'un sport", explique Obama. "Ce sont les Etats-Unis qui invitent le monde à se réunir dans notre grand pays pour partager des espoirs et des rêves." Finalement, les plus belles heures du soccer sont peut-être à venir.
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