Coupe du monde des clubs - Bilan - Quelques étincelles qui n’aveugleront personne

La première Coupe du monde des clubs new-look s’est achevée dimanche soir à New York, par une victoire surprise de Chelsea face au Paris Saint-Germain en finale (3-0). La touche finale d’une compétition qui n’a déjoué qu'une infime partie des pronostics réalisés en amont. Quelques étincelles ne suffiront pas à masquer un bilan plus que mitigé, sur la forme, souvent, sur le fond, surtout.

Chelsea remporte la Coupe du monde des clubs

Crédit: Getty Images

"L'âge d'or du football de clubs a commencé. C'est déjà la compétition de clubs la plus réussie au monde." La sortie de Gianni Infantino samedi, à la veille de la finale du Mondial des clubs remportée par Chelsea contre le PSG (3-0), est aussi grotesque que son tacle à peine déguisé à la Ligue des champions de l’UEFA. Le patron de la FIFA n’aurait pu tirer un autre bilan après avoir organisé une compétition à un milliard de dollars de dotations. Mais il est bien le seul à pouvoir sérieusement en dire autant.
De quels matches se souviendra-t-on d’ici ne serait-ce que quelques semaines ? La victoire surprise de Chelsea en finale, après avoir étouffé un PSG qu’on pensait intouchable. L’opposition de très haut niveau entre ce même PSG et le Bayern Munich en quarts, éventuellement la gifle reçue par le Real Madrid en demie. Et bien sûr, le coup franc de Lionel Messi contre le FC Porto en poules.
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Lionel Messi délivre l'Inter Miami contre le FC Porto

Crédit: Getty Images

On n’oubliera pas non plus les exploits des clubs brésiliens, avec Fluminense dans le dernier carré, ou celui d’Al-Hilal, vainqueur de Manchester City en 8es de finale. On a pu apprécier que six continents et vingt pays représentés nous offrent ces fameuses affiches qu’on ne voit pas d’habitude, de Bayern - Boca à Inter - Fluminense. Et on ne pourra reprocher au PSG, à Chelsea et à beaucoup d’autres de ne pas avoir joué le coup à fond.

L’excitation n’est jamais montée

Voilà pour les quelques étincelles. Mais elles embelliront difficilement un bilan global que l’on aurait déjà pu dresser avant le coup d’envoi d’Al Ahly - Inter Miami, le 15 juin. Le rétropédalage de la FIFA sur le prix des billets avant la compétition, histoire de remplir les stades, avait annoncé la couleur sur l’emballement autour de l’événement. Après la phase de groupes, la moyenne de spectateurs dans les enceintes américaines était de 34 746 par match (7 000 de plus que lors de la dernière saison de Ligue 1, par exemple), dans une compétition qui a attiré en grande majorité les locaux et l’Amérique latine.
Devant les écrans, en France, 4,8 millions de téléspectateurs étaient réunis devant PSG - Chelsea dimanche, contre 11,52 millions lors de PSG - Inter six semaines plus tôt. Mais comment l’excitation, déjà très maigre avant le coup d’envoi du tournoi, aurait pu grandir après avoir vu le Bayern humilier les amateurs d’Auckland (10-0) au premier jour du tournoi, dans un moment gênant qui a balayé tout le charme de cette croisée des continents ?
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Le Bayern Munich humilie Auckland City

Crédit: Getty Images

Ces clubs ont été réunis dans une compétition qui se veut être une grande fête du football international mais qui doit, surtout, s’assurer que les mastodontes du Vieux Continent soient contents. Sans même parler de prime de résultats, Auckland City a touché un million d’euros pour sa participation. Le Bayern, 28 millions. L’équité, très peu pour la FIFA, dont les critères de sélection, parfois flous, voire totalement arbitraires, nous avaient, là encore, déjà mis en alerte. L’Inter Miami n’a clairement dû sa participation qu’à la présence de Lionel Messi dans ses rangs, cette même franchise de MLS dont le niveau sans sa star argentine a parfois frôlé le malaise.

Un mois de compétition, mais rien n’a changé

Il fallait le vouloir, pour ne pas quitter son canapé à la mi-temps du 8e entre le PSG et la bande à Messi, menée 4-0 après 45 minutes. Comme lors de ces innombrables et interminables interruptions à cause d’alertes météo, ces 25 minutes de mi-temps en finale et plus globalement, cette mise en scène à l’américaine qui ne colle pas aux codes du football, à l’image de l’entrée des joueurs sur la pelouse.
Il fallait s’accrocher, aussi, pour comprendre le casting d’une compétition organisée en plein mercato. João Pedro, double buteur en demie et buteur en finale, n’était pas un joueur de Chelsea avant les quarts. Ces mêmes quarts que Leroy Sané n’a pu disputer car… en fin de contrat avec le Bayern et parti rejoindre Galatasaray.
Il était très simple, en revanche, de comprendre comment le PSG a fini par exploser physiquement et surtout nerveusement, dimanche, Luis Enrique et João Neves en tête, au bout d’une saison interminable et éreintante dont la conclusion ne changera pas d’un poil après ce mois de compétition. Paris est toujours la meilleure équipe du monde, et rien n’a bougé dans la course au Ballon d’Or. Tout ça pour ça. Et pour une photo de Donald Trump au milieu des vainqueurs.
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Donald Trump s'incruste dans les célébrations de Chelsea

Crédit: Getty Images


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