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Coupe du monde féminine : "Leur faire vivre ce qu'on a vécu en 2019" : Les Bleues veulent le costume du bourreau

Vincent Roussel

Mis à jour 11/08/2023 à 13:04 GMT+2

Opposées à l’Australie, ce samedi (9h, heure française) à Brisbane, en quart de finale de la Coupe du monde féminine, l’équipe de France va tenter de capitaliser sur les mauvais souvenirs vécus en 2019, quand les États-Unis l’avait sortie de « son » Mondial au même stade, pour rebondir. Et ainsi voir, pour la première fois depuis 2011, le dernier carré de la compétition.

Et maintenant, l'Australie en terre hostile : "C'est le test décisif"

Pour les Bleues, ce quart de finale face à l’Australie, ce samedi à Brisbane, va avoir un petit goût de déjà-vu. Elles étaient de l’autre côté du miroir, il y a quatre ans, lorsque toute une nation espérait que son équipe féminine, alors dirigée par Corinne Diacre, réalise une grande prestation pour passer en demi-finale, face aux Etats-Unis. Tout le monde connaît la suite, avec cette défaite déchirante, concédée suite à un doublé de Megan Rapinoe (2-1), premier gros orage du mandat de celle qui fut débarquée près de 4 ans plus tard.
"Être organisateur c’est à double tranchant, on l’a vécu en 2019 avec cette défaite face aux États-Unis. Il faut leur faire vivre la même chose", a d’ailleurs clamé Hervé Renard, dès la qualification obtenue face au Maroc (4-0), mardi à Adélaïde. Alors, les Bleues pourront-elles utiliser leur expérience malheureuse de 2019 pour la retourner à leur avantage ce samedi ? "Ce match va nous aider, certainement", a affirmé ce vendredi en conférence de presse d’avant-match Eugénie Le Sommer. "J’ai toujours considéré que chaque compétition est un apprentissage dont il faut se servir par la suite. Les joueuses ont changé, tout le staff aussi… On est sur une nouvelle énergie, une nouvelle dynamique, on a un peu plus de fraîcheur aussi parce que contre le Brésil (en huitième de finale, en 2019, NDLR) on avait joué des prolongations", a aussi rappelé la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues qui étaient titulaire au Parc des Princes, et dont la formation a pu tranquillement gérer cette fois lors du 8e face au Maroc, où les Tricolores ont mené 3-0 après 23 minutes de jeu.
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D'un pâle 0-0 à cette démo : comment Renard a remis les Bleues d'attaque

On était dans cette position il y a quatre ans
"On était dans cette position il y a 4 ans, il y avait beaucoup d’engouement aussi, c’était difficile de rester dans notre bulle. Mais forcément, quand on joue avec le public ça pousse", a conclu Le Sommer à propos de cette expérience supplémentaire pour les Bleues. Et la foule promet en effet d’être hostile, alors que l’Australie a une nouvelle opportunité d’atteindre, pour la première fois de son histoire, les demi-finales de la Coupe du monde.Sur place, si l’engouement envers les Matildas a d’abord été plus ou moins mesuré, il s’est affermi en même temps que les joueuses de Tony Gustavsson franchissent les étapes. Il fallait voir l’ambiance volcanique au stade olympique de Sydney lors du 8e de finale face au Danemark (2-0) lundi, pour voir que c’est tout un peuple, qui, peu à peu, se prend de passion pour un sport et une équipe qui, d’habitude, reste moins populaire que le Wallabies, par exemple.
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Caitlin Foord ouvre la marque pour l'Australie face au Danemark.

Crédit: Getty Images

Ce samedi en Australie, Optus Sport, la chaîne privée qui diffuse tous les matches de la Coupe du monde, va céder la co-diffusion à 7Plus, la grande chaîne publique locale, et le match sera retransmis sur des écrans géants à Sydney ou Melbourne, dans les stades habituellement consacrés au cricket, l’autre sport favori des Australiens. La Rod Laver Arena, jardin de Novak Djokovic, où prend place l’un des plus grands événements du monde du tennis, l’Open d’Australie, accueillera aussi des milliers de fans de "soccer" d’un jour. C’est dire la fièvre populaire qui commence à monter "Down Under" : "Demain (samedi) on ne joue pas que contre une équipe, mais aussi contre une nation", a joliment imagé Hervé Renard. Ironie du sort, Tony Gustavsson, l’actuel sélectionneur de l’Australie, était sur le banc américain lors de ce quart de finale il y a 4 ans. Alors adjoint de Jill Ellis, le Suédois a tenté de mettre la pression sur les Bleues, lors de son passage en conférence de presse, juste après les Français, ce vendredi.
Dans un coin de leur tête, il y aura de la pression
"Ils vont être très confiants quand le match va commencer, mais je sais que c’est une grosse opportunité pour eux et qu’ils sont sous pression, vu leurs objectifs. Nous, on ne sent pas la pression, on se sent portés par les supporters et par la façon dont ils nous soutiennent", a clamé l’ancien attaquant. A ses côtés, Ellie Carpenter, seule joueuse des Matildas à évoluer en France, à l’Olympique Lyonnais, a complété : "La France sera confiante demain (samedi), mais dans un coin de leur tête, il y aura de la pression. Ils sont sortis en quart chez eux donc ils voudront faire mieux", a assuré la latéral droite, qui s’attend à un duel particulièrement musclé face à sa partenaire en club, Selma Bacha. La joueuse de 23 ans pense que le soutien de tout le pays fera cette fois la différence .
"J’adore la pression, tous ces gens qui nous supportent, ça nous aide. Quand on est dans le match, qu’on vit un moment compliqué et qu’on n’a pas le ballon, le public peut nous aider. Ce n’est pas de la pression, c’est un privilège ". Loin d’être intimidé, l’ancien sélectionneur de la Zambie et de la Côte d’Ivoire l’a martelé : il est galvanisé par la situation. "On adore ça, c’est pour ça qu’on fait ce métier. Contre le Brésil (déjà à Brisbane, NDLR) il y avait 98% de Brésiliens qui ont fait beaucoup de bruit, ça n’a pas empêché l’équipe de France de faire un grand match", a-t-il rappelé, avant de souhaiter "que demain soit de nouveau une belle fête, avec bien sûr un goût d’inachevé". De traumatisée, la France doit se muer en faiseuse de cauchemar.
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