Argentine – Belgique (1-0), analyse : L’Albiceleste a Messi, elle redécouvre Higuain au bon moment

Avec trois tirs cadrés, soit le plus faible total dans un match de Coupe du monde depuis 1990, la rencontre a été l’une des plus pauvres de ce Mondial. La faute bien sûr à la configuration du match, une fois le score ouvert, l’Argentine a beaucoup moins tenté, surtout après la sortie prématurée de Di Maria (31e). Mais la faute également à l’organisation argentine. Face aux Etats-Unis, les Belges avaient profité des largesses américaines pour frapper trente fois au but. Cette fois-ci, les espaces ont été bouchés par la doublette Mascherano-Biglia (préféré à un Gago en difficulté depuis le début du Mondial) au milieu.

Origi, bien seul à la pointe de l’attaque belge malgré les quelques montées de Fellaini, n’a jamais pu déborder Garay et le revenant Demichelis. Dos au but ou hors-jeu, l’attaquant de 19 ans a rarement été dans sa position préférentielle dans cette rencontre. Il n’a touché que dix ballons, soit moins que Di Maria, qui a pourtant joué deux fois moins longtemps que lui. Au milieu, De Bruyne,  Mirallas et Hazard se sont marchés sur les pieds dans l’axe du terrain et n’ont quasiment jamais tenté de passer par les côtés. Les entrées de Lukaku et Mertens ont amené un peu plus de percussion mais les jeux étaient déjà faits.

Muet depuis le début du Mondial et depuis 528 minutes avec sa sélection, l’attaquant de Naples a retrouvé le chemin des filets au meilleur moment. Avec son but, l’Argentin a retrouvé sa confiance et a réussi quasiment tout ce qu’il a tenté. Il a même frôlé le doublé à l’heure de jeu mais sa frappe s’est fracassée sur la barre de Courtois. A ses côtés, Messi, qui est redescendu très bas par moments, et Di Maria, ont été au diapason. Problème pour l’Argentine, l’attaquant du Real est sorti blessé à la cuisse droite. La charnière a muselé Origi et Mascherano a été efficace devant sa défense.

Côté belge, aucun joueur n’a vraiment surnagé. Vertonghen a porté le danger grâce à ses centres mais c’est lui qui dévie le ballon sur le but d’Higuain. Sur une phase de jeu anodine, Kompany a perdu le ballon qui amène le but. De Bruyne, avec trois frappes a tenté mais sans réussite et Hazard, repoussé sur le côté gauche, n’a pas pu mettre le pied sur cette rencontre, même après son repositionnement dans l’axe en deuxième mi-temps. Origi, lui, a vécu un cauchemar en pointe.

A la 26e minute, Kevin De Bruyne décoche une frappe dans l’axe à 25 mètres du but adverse. Romero décolle et détourne sans trop de problème. Les Belges viennent de cadrer leur première et… dernière frappe du match.

L’Argentine atteint la quatrième demi-finale de Coupe du monde de son histoire. La première depuis 1990. A chaque fois, la formation sud-américaine a réussi à se hisser en finale de la compétition (1978, 1986 et 1990). L’équipe (Pays-Bas ou Costa Rica) qui affrontera l’Albiceleste le 9 juillet (22h) a du souci à se faire.

France-Allemagne et Argentine-Belgique, même combat ? Les scénarios des deux matches ont en tout cas été très similaires. Un but en tout début de match, et l’impuissance de l’équipe menée.

"Je le répète, toute équipe qui a un joueur comme Messi sera dépendante," affirmait Sabella lors de la conférence de presse d’avant-match. Mais depuis deux rencontres maintenant, l’Albiceleste a trouvé d’autres buteurs que son génial numéro 10. Di Maria, puis Higuain ont marqué les deux dernières réalisations de l’Argentine. Messi, lui, n’a plus trouvé le chemin des filets depuis la phase de groupe (4 buts). Mais s’il ne score pas, il a toujours un rôle central au sein de sa sélection. Face à la Suisse, il a offert la passe décisive à Angel Di Maria après une percée au cœur de la défense. Et samedi soir, il a gratté le ballon du but dans les pieds de Kompany avant de passer De Bruyne et Fellaini. Toujours aussi précieux dans ses dribbles, il amène le décalage dans les défenses adverses. Di Maria étant très incertain pour le reste de la compétition, l’Argentine aura vite envie de retrouver un Messi buteur. Mais si Higuain se met à son niveau, Sabella ne s’en plaindra pas.