Coupe du monde 2014 : Brésil - Pays-Bas, le match qui a tout du lot de désolation

N’y allons par quatre chemins : cette petite finale n’a rien d’un lot de consolation. Plutôt un lot de désolation. Le Brésil se rêvait champion du monde à domicile. Les Pays-Bas s’imaginaient disputer une deuxième finale consécutive. Alors finir troisième de la Coupe du monde importe peu à la Seleçao comme aux Oranje. Ce match-là ne sert généralement pas à grand-chose. Si ce n’est à voir des têtes restées jusqu’alors à l’ombre du banc. Si ce n’est à décrocher une troisième place honorifique, qui n’excite pas la planète foot comme elle boosterait tout athlète en quête d’une breloque olympique. On exagère ?

Même Louis van Gaal, le sélectionneur néerlandais, acquiesce : "Je ne pense pas que ce match devrait se jouer. Il n’y a rien de pire que de perdre deux fois de suite après avoir fait un tournoi fantastique. Je l’avais déjà dit il y a dix ans : on ne devrait pas jouer pour cette troisième place. Ça ne consolera pas du fait de ne pas être champion." 

Vendredi, à la veille d’une rencontre qui produit une moyenne spectaculaire de quatre buts, van Gaal a légèrement tempéré son propos, en affirmant vouloir "tout faire pour terminer à la troisième place". "Tout faire", aussi, pour "quitter le tournoi en restant invaincus". Car après avoir corrigé l’Espagne (5-1), les Néerlandais se sont offert successivement l’Australie (3-2), le Chili (2-0), le Mexique (2-1) et le Costa Rica (0-0, 4 t.a.b. à 3). Ils n’ont trébuché que devant la loterie des tirs au but, devant l’Argentine de Romero (0-0, 4 t.a.b. à 2).

Pour le Brésil, la demie face à l’Allemagne laisse la même amertume. Mais l’ampleur de sa déroute (7-1), en mondiovision, l’oblige à se relever, à finir sur une bonne note. Pour faire honneur à tout un pays, à tout un peuple, sous les yeux de Neymar. Après, seulement après, il sera l’heure de faire le ménage, de réclamer des têtes. Depuis mardi, celle de Luis Felipe Scolari est mise à prix. Le sélectionneur auriverde est contesté comme jamais. Il le sera toujours samedi soir. Que le Brésil arrache ou non cette troisième place.

Difficile de dire avec certitude quelles équipes se présenteront samedi soir, sur la pelouse de Brasilia. Mais on peut s’attendre à un turnover conséquent. Côté brésilien, Ramires, Willian et Jô auront probablement l’occasion de s’exprimer balle au pied. Dans quelle organisation ? A priori, le traditionnel 4-2-3-1, même si les positionnements de Ramires et de Willian pourront donner à la Seleçao un air de 4-3-3. Suspendu face à l’Allemagne, Thiago Silva devrait reprendre sa place en défense centrale. A moins que le Napolitain Henrique ait une chance de se montrer, comme le dernier entraînement pouvait le laisser supposer.

Côte néerlandais, Louis van Gaal s’est contenté d’indiquer qu’il alignerait les joueurs "les plus forts mentalement". Sans doute, aussi, ceux qui auront le mieux récupéré, sachant que dans ce domaine, les Pays-Bas partent avec un déficit de vingt-quatre heures. Seules certitudes : Leroy Fer est forfait. Et le sélectionneur batave restera fidèle à son 3-5-2, qui devrait être animé par une équipe mixte.

La Seleçao a gagné deux de ses trois précédents matches pour la troisième place : en 1938, contre la Suède (4-2) et en 1978, contre l’Italie (2-1). Autre signe, les Auriverde n’ont jamais enchaîné deux défaites à domicile en Coupe du monde.

Les Oranje pourront, eux aussi, se réfugier derrière ce chiffre. En Coupe du monde, ils n’ont perdu que deux de leurs treize confrontations face à des nations sud-américaines. Face à l’Argentine, en finale 1978 (1-3) puis en quarts 1994… contre le Brésil (2-3).