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Coupe du monde 2014 - Italie : Quand Antonio Cassano va-t-il craquer ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 20/06/2014 à 05:49 GMT+2

Repêché de dernière minute après deux ans d'absence, on pensait qu'Antonio Cassano aurait sa carte à jouer pour une place de titulaire. C'est tout l'inverse puisqu’il peine à prétendre à un rôle de joker. Devenu pratiquement le dernier choix dans la hiérarchie des attaquants, on se demande s'il va réussir à supporter encore longtemps cette situation.

Antonio Cassano à l'entraînement avec l'équipe d'Italie

Crédit: Panoramic

Ses moindres faits et gestes sont épiés par les journalistes présents au Portobello Resort de Mangaratiba, le quartier général de la Nazionale. Antonio Cassano imaginait vivre sa première Coupe du monde en tant que titulaire aux côtés de Mario Balotelli pour reformer le duo de l’Euro 2012. Mais pour le moment, il n'est même pas un joker puisqu’Insigne et Immobile lui sont passés devant. Connaissant le bonhomme, il doit déjà bouillir intérieurement et, lundi, un premier signe d’impatience a été détecté. Un mauvais coup pris à la fin du match d’entrainement, un shoot dans une bouteille et un tour de terrain pour faire redescendre la pression avant de revenir vers ses coéquipiers et récolter quelques accolades de réconfort. La cocotte-minute Cassano est-elle déjà en passe d’exploser ?

Un parcours chaotique en Nazionale

On peut porter le maillot de sa sélection pendant onze années, participer à trois Euros et disputer sa première Coupe du monde à l’âge relativement avancé de 32 ans. Cassano a une histoire particulière avec l’équipe d'Italie, qu'il fréquente par intermittence. On ne compte pas moins de trois périodes d'absence d'une durée de deux ans :
  • Raisons sportives (baisse de forme de 2006 à 2008) ;
  • Raisons extra-sportives (gestion Lippi de 2008 à 2010) ;
  • La dernière était due à la volonté de Prandelli de tester des nouvelles solutions au poste d'attaquant de soutien.
Pas de Cassano donc, de la finale de l'Euro 2012 à l'annonce de la liste des 30 puis des 23 ! Durant cette décennie, il a eu le temps d'aligner 37 sélections et inscrire dix buts (neuf en matches officiels). Un bilan somme toute honorable. D'ailleurs, la Nazionale, c'est à peu près la seule équipe où il ne nous a pas gratifiés de ses fameuses "cassanate", néologisme qui définit ses écarts de comportement réguliers. A chaque fois, il s'est tenu à carreau lors des trois compétitions estivales auxquelles il a participé, que ce soit en 2004 avec le Trap, 2008 avec Donadoni et 2012 avec Prandelli. Cette Coupe du monde est sa première et probablement la dernière, d'où cette forte envie de bien faire qui le démange. Oui mais voilà...
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Cassano avec Insigne

Crédit: Eurosport

Un système de jeu qui le pénalise

Antonio Cassano est pour le moment totalement absent des plans tactiques de son sélectionneur, le 4-1-4-1 concocté pour débuter ce Mondial l'exclut du onze de départ. Prandelli veut renforcer le milieu de terrain au maximum et lui préfère Candreva ou Marchisio. Ce système de jeu compte déjà sur Verratti et Pirlo et ne peut se permettre un troisième créateur. De retour en sélection pour pallier l'absence de Pepito Rossi, le natif de Bari pensait tout naturellement prendre place dans le 4-3-1-2 cher à Prandelli. Mais ce dernier écarte pour le moment cette stratégie, encore plus depuis la blessure de Montolivo.
S’il n’est pas titulaire, pourquoi ne pas en faire un joker ? C'est finalement un rôle qui lui correspondrait bien. Seulement, Immobile et Insigne sont arrivés en très grande forme au Brésil et sont les solutions offensives prioritaires à utiliser en cours de match. Ils sont même les remplaçants attitrés de Balotelli et Marchisio. Cerci étant plus ou moins celui de Candreva, voilà que Cassano est désormais la dernière roue du carrosse. Nombre de places perdues dans la hiérarchie des attaquants en trois semaines ? Deux, voire trois !
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Cassano et Balotelli durant l'Euro 2012

Crédit: Imago

Des conditions climatiques défavorables

La convocation de Cassano avait laissé songeur au vu des difficiles conditions climatiques brésiliennes. A Manaus contre l’Angleterre, ça s'est finalement mieux passé que prévu, si bien que la FIFA n'a pas autorisé de time out au milieu de chaque mi-temps. Mais la température et le taux d'humidité étaient quand même élevés. Ses deux prochaines rencontres, l'Italie les disputera à 13h00 locales à Recife et à Natal, c'est-à-dire dans une fournaise. Depuis son grave problème cardiaque datant de l'automne 2011, le physique de Cassano est traité avec attention et, s'il n'a rien perdu de son toucher de balle velouté, il peine à tenir la distance sur une rencontre entière.
La première partie de la préparation avait été axée sur la partie athlétique avec des tests poussés. Si l'attaquant de Parme a embarqué pour le Brésil, c'est que les résultats étaient bons. Mais inutile de faire semblant, l'autonomie de Cassano est réduite. Au dernier Euro et quelques semaines seulement après son retour à la compétition, il avait été remplacé à chacune des six rencontres, disputant en moyenne 65 minutes par match, soit un remplacement grillé peu importe le scénario du match. Et c'était en Pologne et en Ukraine dans des conditions plus classiques.
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Salvatore Sirigu lors de la victoire de l'Italie contre l'Angleterre (Mondial 2014)

Crédit: AFP

Chassez le naturel, il revient au galop

Prandelli n'avait surement pas prévu qu'Immobile et Insigne se présenteraient dans une telle forme et cela chamboule quelque peu ses plans. Tout le monde était d’accord pour affirmer qu’une convocation de Cassano sous-entendait qu’il serait régulièrement utilisé. Le cas contraire, la gestion du numéro 10 serait vite devenir un cas épineux. C'est ce qui pourrait ainsi arriver. Déjà à l'Euro, et malgré un statut de titulaire indiscutable, il tendait à faire bande à part et s'intégrait peu avec le groupe. Ses manières, ses réflexions et ses petites piques tapent vite sur les nerfs de ses coéquipiers, qui doivent s'armer de patience pour ne pas l'envoyer sur les roses. Cassano, c’est un peu le pote lourd qu’on ne supporte qu’à petite dose. D'ailleurs, la rumeur veut que le motif officieux de son absence du groupe azzurro pendant deux ans soit avant tout comportemental et cette théorie fut confirmée par son altercation médiatique avec le noyau dur juventino qu'il avait qualifié de "petits soldats". La bonne conduite de Fantantonio est pour l'instant irréprochable. Mais on est prêt à parier que Prandelli est aux aguets pour désamorcer une éventuelle "cassanata".
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