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Coupe du monde 2014 : Le Portugal fait à peine semblant d'y croire

Laurent Vergne

Mis à jour 23/06/2014 à 11:25 GMT+2

Un ultime sursaut venu du pied droit de Ronaldo et de la tête de Varela permet au Portugal de ne pas être éliminé après deux matches. Mais ce sursis n'a pas déclenché un enthousiasme délirant au sein d'un groupe qui parait presque résigné désormais.

Cristiano Ronaldo, l'attaquant du Portugal à la Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Parfois, les survivants ont la foi de ceux qui ont entraperçu la mort de près. Cette nouvelle chance qui s'offre, alors que tout était fini, leur donne une force et une énergie nouvelles, promptes à renverser les montagnes. Très franchement, on n'irait pas jusqu'à jurer que les Portugais ressemblent à ça. Le but de Varela sur un amour de centre de Cristiano Ronaldo au bout du bout du temps additionnel s'apparente davantage à la deuxième dernière cigarette que l'on offrirait au condamné avant l'échafaud.
Il n'y a qu'à voir comment les Portugais ont "fêté" ce but. La fatigue était là, bien sûr, l'épuisement, même. N'empêche, c'est le but qui maintient le Portugal en vie dans cette Coupe du monde. Cristiano Ronaldo n'a pas eu la force ou le cœur d'aller se jeter sur ses coéquipiers pour célébrer ça. Peut-être parce que, dans l'esprit des hommes de Paulo Bento, il n'y avait pas de quoi célébrer. On avait l'impression que le but de Varela leur permettait de sauver l'honneur plus qu'il n'entretenait un réel espoir de qualification, il est vrai très précaire.
On reconnaît que nos chances ne sont pas grandes, mais elles existent
Il n'est qu'à écouter Paulo Bento, aussi. Le sélectionneur portugais l'avait dit, samedi. "Avec une défaite, on rentre à la maison et avec un nul, on pourra commencer à remplir les valises." 24 heures après, désormais au pied du mur, il n'allait pas dire le contraire. "C'est sûr que l'on est dans une situation extrêmement compliquée, a-t-il admis. On dépend des résultats des autres équipes et notre différence de buts est défavorable. Mais c'est notre seul espoir auquel se raccrocher, alors il faut donner le meilleur et avancer. On reconnaît que nos chances ne sont pas grandes, mais elles existent." Le tout dit sur un ton qui fait se demander s'il croit lui-même à ce qu'il dit.
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Cristiano Ronaldo après Etats-Unis-Portugal - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

La situation n'est pourtant pas désespérée. Une victoire 2-0 face au Ghana conjuguée à une défaite 3-0 des Etats-Unis face à l'Allemagne (ou l'inverse) remettrait les deux équipes sur un parfait pied d'égalité, avec 4 points, 4 buts marqués et 6 encaissés. Ce n'est certes pas une affaire entendue, ni dans un cas ni dans l'autre, mais cela ne relèverait pas non plus du plus invraisemblable des miracles. Mais les Lusitaniens semblaient si loin de tout ça dimanche à Manaus...
Lorsqu'on ose évoquer les possibles scénarios avec Bruno Alves, le défenseur balaie d'un revers de main. "Désolé, je n'ai pas encore sorti ma calculette et de toute façon ça ne sert à rien. On s'est mis dans une situation extrêmement compliquée. On reste en vie mais…" Une chose est sûre. Pour s'en sortir, le Portugal va d'abord avoir besoin de se persuader qu'il peut le faire. C'est une condition pas forcément suffisante, mais un préalable nécessaire. Encore une fois, on ne jurera pas qu'ils sont sur ce chemin.
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