Heureusement pour l'Argentine, Messi est un génie

"Qu’aurions nous fait sans Messi ?" Sur les réseaux sociaux, c'est en substance et pour faire simple la question que se posent en masse les Argentins depuis que La Pulga a tiré l'Albiceleste d'un bien mauvais pas, samedi face à l'Iran. A Belo Horizonte, il a fallu cette inspiration tardive mais brillante du Barcelonais pour que les hommes d’Alejandro Sabella évitent un 0-0 synonyme de grosse déconvenue. Cette libération argentine, Messi l'a sans doute appréciée mieux que quiconque, lui qui a accumulé une bonne dose de frustration après avoir buté sur le mur rouge iranien pendant quatre-vingt-dix minutes.

Au milieu d’une défense ultra regroupée, avec par moment les onze Iraniens retranchés dans leurs vingt-cinq derniers mètres, et une attention forcément particulière sur sa personne, le quadruple Ballon d’Or n’a jamais trouvé la brèche. Peu ou pas de différences notables, pas de balle de but offerte à ses partenaires, et pour ainsi dire un seul coup de pied arrêté au-dessus (33e) à se mettre sous la dent dans le premier acte… plutôt insuffisant pour un joueur de son calibre, conscient que son pays n’est pas encore à la hauteur des attentes. "Nous ne montrons pas ce dont nous sommes capables, mais je crois que nous allons y parvenir au fil des matches, espère le Catalan d’adoption. Aujourd'hui, nous avons eu beaucoup de mal car ils étaient bien regroupés derrière."

Bloqué par la densité de joueurs autour de lui et les deux à trois gardes du corps iraniens collés à son short, Messi a dû attendre la plus mauvaise période de son équipe pour rappeler qu’il n'était pas Messi pour rien. Mis en confiance par les déboires argentins, l’Iran est sorti de sa coquille durant vingt minutes en seconde période. Le temps de s’offrir deux belles occasions, mais aussi de connaitre un frisson glacé. Une chevauchée "messiesque" dès les quarante mètres conclue par une frappe de l’intérieur du gauche à l’entrée de la surface, rasant le poteau, non sans rappeler le but inscrit par la Pulga contre la Bosnie cinq jours plutôt. Un dernier coup franc à un quart d’heure de la fin du match, passant tout près de la lucarne d’Alireza (74e) et c’en était à peu près tout des quelques braises allumées par le numéro 10 argentin dans le temps réglementaire.

Sauf que Lionel Messi est un génie et qu'il n'y avait que lui sur le terrain pour déclencher la foudre et sortir l’Argentine de sa torpeur. Sans être transcendant, le capitaine de l’Albiceleste a marqué deux buts depuis le début de la compétition, soit deux fois plus que lors de ses huit précédents matches de Coupe du monde. Samedi, il a aussi réussi sa 40e réalisation en sélection, la huitième lors de ses sept dernières rencontres internationales. On n’a toujours pas vu le grand Messi au Brésil, mais l’Argentine ne peut pas se passer de lui.