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Le Top des Brésiliens qui n'ont jamais gagné la Coupe du monde

Laurent Vergne

Publié 12/07/2014 à 07:22 GMT+2

Malgré ses cinq titres mondiaux, la Seleçao a vu quelques-unes de ses très grandes figures ne jamais poser leur nom au palmarès de la Coupe du monde. Pour diverses raisons. Voici les plus grandes légendes brésiliennes à qui le titre mondial a échappé.

Zico et Socrates, Coupe du monde 1982

Crédit: Imago

1. Zico

Zico n'a pas gagné la Coupe du monde ? Tant pis pour la Coupe du monde ! Voilà ce qu'on dit au Brésil. Quatrième buteur le plus prolifique de l'histoire de la Seleçao, meneur de jeu de génie doté d'une vision du jeu et d'une qualité de passe uniques, Zico a disputé trois Coupes du monde à cheval sur les années 70 et 80, pour un bilan insignifiant au regard de son talent. Une place de troisième en 1978, puis deux éliminations aux portes du dernier carré. Le plus gros regret, c'est évidemment 1982. Maitre à jouer de cette équipe de rêve, Zico va être impliqué dans… huit buts consécutifs, comme finisseur ou initiateur. Oui, l'idole de Flamengo n'a jamais gagné le Mondial. Contrairement à Vampeta. Et alors ? Sa victoire est ailleurs et c'est lui qui nous la livre :
Même plus de trente ans après, où que j'aille dans le monde, les gens me parlent de 1982. On ne me parle que de ça. Certains connaissent même toute l'équipe par cœur et sont capables de décrire tous nos buts. Cette équipe a touché les gens. Je crois qu'elle les a rendus heureux.
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1982 Bresil Zico

Crédit: Imago

2. Zizinho

Il était l'idole d'enfance de Pelé, ce qui vous classe un joueur. D'ailleurs, pour certains, au Brésil, il figure sur le podium des plus grands joueurs de l'histoire de la Seleçao, juste derrière l'inamovible duo composé de O Rei et Mané Garrincha. Malheureusement, Zizinho appartient à l'équipe maudite de 1950, celle à qui il a manqué onze minutes pour que le Maracanazo n'existe jamais. La défaite face à l'Uruguay lors du tout dernier match (1-2) a condamné la dernière équipe du Brésil ayant joué en blanc dans l'histoire du Mondial à ne jamais trôner dans le camp des vainqueurs. La Guerre lui a probablement coûté deux Coupes du monde, lui qui était né en 1921. 1950 était sa seule chance. La star de Flamengo reste un des plus grands milieux offensifs de tous les temps, à la technique incomparable. Elle lui valut d'être surnommé "Leonard de Vinci". Même si le Maracanazo le prive sans doute, soixante-quatre ans après, d'une renommée plus grande, qu'il mériterait amplement.
Zizinho, 1950

3. Leonidas da Silva

Il restera à jamais le premier joueur brésilien à avoir mis la Seleçao sur le devant de la scène en Coupe du monde. Il est aussi la première incarnation du côté artistique du jeu brésilien. Véritable magicien, Leonidas a popularisé la bicyclette, à défaut de l'avoir inventée, contrairement à la légende. Meilleur buteur de la Coupe du monde 1938 en France, il y inscrit sept buts, dont un triplé lors du huitième de finale mythique face à la Pologne (6-5 après prolongation, Leonidas marquant le but de la victoire… après avoir perdu sa chaussure). Battu par l'Italie, le Brésil s'arrête en demi-finale, l'entraîneur ayant décidé de... laisser Leonidas au repos dans l'optique de la finale. Malgré cette déception, la Seleçao, médiocre en 1930 et 1934, s'installe pour la première fois parmi les grands. Surtout, la fascination pour le jeu brésilien trouve sa source ici. Et personne n'en fut davantage responsable que Leonidas. Accueilli comme un héros et fêté comme une star à son retour au pays, il aura même droit à une barre chocolatée à son nom : le diamant noir. Cela deviendra son surnom. Ah, s'il n'y avait pas eu la Guerre. Le Brésil aurait alors organisé la Coupe du monde 1942. Leonidas, à 29 ans, aurait pu, aurait dû, en être l'immense vedette.
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Coupe du monde 1938 Leonidas Brésil

Crédit: AFP

4. Arthur Friedenreich

Arthur Friedenreich a une très bonne raison de ne jamais avoir gagné la Coupe du monde : il ne l'a jamais jouée. Mais  le football a existé avant le Mondial. Or si, pour beaucoup, Leonidas est la première star de l'histoire du foot brésilien, c'est une erreur que de le croire. Il a été la première vedette de la Seleçao... en Coupe du monde. Mais Arthur Friedenreich a bien été la première idole brésilienne. Né en 1892 alors que le football n'existait même pas encore dans son pays, ce fils d'un immigré allemand et d'une brésilienne noire a, dit-on, inscrit plus de 1200 buts dans sa carrière. Bien avant Pelé, donc. Statistiques invérifiables mais qu'importe. En 1919, le Brésil organise pour la première fois la Copa America. La Seleçao n'a même pas cinq années d'existence, mais elle s'impose, battant l'Uruguay en finale, grâce à un but de Freidenreich à la… 120e minute. Un dénouement qui lui vaut une renommée colossale dans tout le pays et son surnom, "El Tigre", donné par les Uruguayens. Les années 20 confirmeront et son talent et sa gloire. A 38 ans, Freidenreich est encore au sommet mais se blesse à quelques semaines de la première Coupe du monde... en Uruguay.
Arthur Friedenreich

5. Socrates

Socrates – Zico, même combat. Ou presque. O Doutor n'a disputé lui que deux Coupes du monde, les deux sous la direction de Tele Santana, en 1982 et 1986. Epoustouflant en Espagne, un peu moins étincelant mais leader assumé et efficace au Mexique quatre ans plus tard, il a imposé sa figure incomparable, cannes interminables et barbe touffue au point de la rendre incontournable. Socrates était un grand joueur, un immense milieu de terrain mais, au fond, gagner la Coupe du monde ou pas, il était bien au-dessus de tout ça. Avant d'être un footballeur, "El Magrão" était un personnage. Une Coupe du monde aurait étoffé son palmarès. Elle n'aurait rien changé ni à sa philosophie de la vie ni au respect que tout le monde lui vouait.

  • Notre reportage :
  • Le Top 10 des phrases de Socrates :
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Socrates lors du Mondial 1986

Crédit: Imago

6. Ademir

Avant Ronaldo, avant Romario, avant Pelé, il y a eu Ademir. Comme Zizinho, il a été la double victime de la Guerre (il est né en 1922) et du Maracanazo. En 1950, l'avant-centre de la Seleçao, c'est lui. Véritable machine à marquer (32 buts en 39 sélections), le buteur du Vasco de Gama frappe à huit reprises (dont un quadruplé contre la Suède lors de la poule finale) durant le tournoi. Un record pour un Brésilien en Coupe du monde, seulement égalé par Ronaldo cinquante-deux ans plus tard en Asie. Mais Ademir n'a pas réussi à marquer dans l'ultime rencontre de ce Mondial do Brasil, face à l'Uruguay. La grande cicatrice de sa carrière.
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Quatre buts en 42 minutes pour Ademir face à la Suède en 1950.

Crédit: AFP

7. Domingos

On associe, à juste titre, la belle campagne 1938 du Brésil à Leonidas. Mais c'est oublier un peu vite l'autre grande figure de cette Seleçao, Domingos da Guia. Il est considéré comme un des plus grands défenseurs de toute l'histoire du football brésilien. Domingos jouait comme s'il dansait, ce qui le rendait insaisissable pour ses adversaires. Il a joué à la même époque avec Leonidas, à Flamengo. Mais l'idole, la vraie, c'était Domingos et il était d'ailleurs le joueur le mieux payé. Lors du Mondial français, Domingos brille à chaque match, malgré une faute fatale qui provoque le penalty de la victoire pour l'Italie en demi-finale. Une faute que Domingos a toujours contestée, jusqu'à la fin de ses jours.

8. Antonio Careca

Antonio Careca est arrivé un poil trop tôt. Il était pourtant de la trempe des grands. Entre Pelé et Romario, il fut même peut-être le meilleur avant-centre brésilien des deux décennies 70 et 80. Il aurait dû prendre part à la Coupe du monde 1982, mais une blessure l'en a empêché. Du haut de ses 21 ans, s'il avait été à la place de Serginho, le Brésil aurait probablement affolé encore davantage les compteurs... Quatre ans plus tard, il inscrit cinq buts en cinq matches, dont un au terme d'un mouvement exceptionnel face à la France. Mais le Brésil s'arrête en quarts. En 1990, pour son dernier Mondial, si Careca livre un bon premier tour (deux buts), la Seleçao bute en huitièmes contre l'Argentine. Son pire résultat ces quarante dernières années. En 1994, le Brésil redeviendra champion du monde. Careca n'était plus là…

9. Neymar

La principale star du football brésilien depuis la retraite de Ronaldo, c'est lui. Neymar est encore tout jeune, mais il avait une double responsabilité dans cette Coupe du monde 2014 : guider la Seleçao vers la victoire et souffler sur la si vacillante flamme du joga bonito, ou ce qu'il en reste. Il était le seul à pouvoir le faire. Il a échoué sur les deux plans. Le Brésil a perdu, comme jamais il avait perdu. Et il a joué comme rarement il avait aussi mal joué. Mais Neymar sera tenu à l'écart de la tragédie. D'abord parce qu'il a assumé, en marquant quatre buts. Ensuite parce que sa blessure a ému les Brésiliens et en le privant de la demi-finale, elle lui a évité de vivre l'invraisemblable naufrage contre l'Allemagne (7-1).

10. Falcao

De l'équipe de 1982, ils pourraient être six ou sept à figurer dans ce classement. Derrière les deux figures tutélaires que sont Zico et Socrates, celle de Paulo Roberto Falcao s'impose aussi, presque naturellement. L'infatigable milieu de terrain de l'AS Rome livre une Coupe du monde de titan en Espagne, inscrivant trois buts, dont celui du 2-2 face à l'Italie. Mais Paolo Rossi avait de la suite dans les idées… En 1986, au Mexique, Falcao est encore là mais n'est que l'ombre de lui-même. Il joue deux bouts de match au premier tour puis disparait. Mais en 1982, il était au sommet. Accessoirement, il était l'idole du père de Radamel Garcia, qui a accolé ce patronyme à l'attaquant colombien de l'AS Monaco…

ET AUSSI

  • Junior : arrière gauche en 1982, milieu de terrain quatre ans plus tard avec le cheveu grisonnant, mais toujours une patte extraordinaire. Lui aussi aurait grandement mérité un titre.
  • Roberto Dinamite : Surnommé ainsi en 1971 par un journaliste parce qu'il passait les défenses adverses à la TNT, Roberto Dinamite est, avec Careca, le meilleur attaquant que le Brésil a connu sur les décennies 70 et 80. Auteur de trois buts en 1978.
  • Moacyr Barbosa : Sans ce but d'Alcides Ghiggia, il serait considéré, avec Gilmar, comme le plus grand gardien de but de l'histoire du Brésil. Au lieu de quoi le Maracanazo l'a condamné à perpétuité. Comme joueur et comme homme. Dire qu'il a été désigné meilleur gardien de ce Mondial 1950…
  • Dirceu : En 1978, tout le monde attendait Zico, mais le meilleur joueur de la Seleçao, ce fut bien le regretté Dirceu, disparu trop tôt dans un accident de voiture à 43 ans. Elu troisième meilleur joueur du Mondial argentin, le milieu de Botafogo a porté une Seleçao invaincue et pas vernie dans ce tournoi qu'elle avait les moyens de remporter.
Socrates, ici avec Falcao, s'échauffe avant un match de Coupe du monde en 1982
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