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Avant Uruguay - Portugal : Ricardo Quaresma, aux origines de la Trivela

Julien Pereira

Mis à jour 30/06/2018 à 18:46 GMT+2

COUPE DU MONDE – Lundi, face à l'Iran, Ricardo Quaresma a marqué. Et pas de n'importe quelle manière. Le Portugais a inscrit son but en frappant le ballon de l'extérieur du pied. Comme il l'a si souvent fait durant ses 17 ans de carrière. Et parce que, pour lui, le geste est beaucoup plus naturel que pour les autres.

Ricardo Quaresma lors de la rencontre de Coupe du monde opposant le Portugal à l'Espagne

Crédit: Getty Images

Tous les amateurs de football connaissaient le geste. Les plus férus l'avaient forcément déjà aperçu. Les autres en avaient probablement entendu parler. Mais cette fois, Ricardo Quaresma l'a présenté au monde entier. Pour la première fois en Coupe du monde, le Portugais a marqué en frappant le ballon de l'extérieur du pied. C'est sa marque de fabrique. Ou sa marque déposée, pourrait-on dire : aucun autre joueur au monde ne maîtrise ce mouvement aussi bien que lui.
Certains l'ont intégré à leurs habitudes de jeu. Isco, Luka Modric ou encore Javier Pastore l'utilisent. Moins fréquemment, certes. Surtout, les deux Madrilènes et le néo-Romain n'en ont jamais fait une arme décisive. Car sans cette "Trivela" victorieuse, puisque c'est ainsi que les Lusitaniens nomment la spécialité, nul ne sait si le Portugal aurait atteint les huitièmes de finale du Mondial 2018.
Il faut que j'aille les compter sur Youtube
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Ricardo Quaresma et Cristiano Ronaldo fêtent le but du Portugal face à l'Iran, lors de la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Lundi soir, Quaresma a encore fermé son pied. Le ballon a pris de la hauteur, parcouru 22 mètres en 1,1 seconde, et fini sa course dans la lucarne droite de Beiranvand, le portier iranien, impuissant. Comme tant d'autres avant lui. Après la rencontre, le buteur a été interrogé : combien de buts a-t-il inscrit de cette manière ? "Je n'en sais rien, a-t-il répondu. Il faut que j'aille les compter sur Youtube". Il le sait. Alors que la plupart de ses formateurs du Sporting estimaient que sa carrière aurait dû épouser celle de Cristiano Ronaldo, au côté duquel il s'est révélé, le joueur de 34 ans -bientôt 35 - l'a finalement rythmée par ses œuvres d'art.
Pourtant, lui ne les a jamais considérées comme telles. Aussi fou que cela puisse paraître, "Harry Potter", comme les supporters du FC Porto ont fini par le surnommer à force d'assister à ses nombreux tours de magie, a toujours utilisé son pied droit de la sorte. De mémoire, il avait évoqué la naissance de cette habitude à l'année 1990. Celle de ses 7 ans.

Du jour où il a été sanctionné, à celui où il a été encouragé

"Je touchais le ballon ainsi, toujours de l'extérieur du pied droit, parce que le pied gauche, pour moi, pouvait rester à la maison, confiait-il à la Gazzetta dello Sport à son époque milanaise. L'entraîneur n'en pouvait plus et un jour, il m'a dit : 'si tu tires encore une fois de cette façon, je te renvoie'. Une action plus tard, j'étais rentré au vestiaire".
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Ricardo Quaresma lors de Portugal - Egypte, le 23 mars 2018

Crédit: Getty Images

Malgré cela, jamais il n'a changé sa façon de faire. Son caractère, un poil anticonformiste, l'en avait empêché. Il lui avait d'ailleurs valu le surnom de "Mustang", László Bölöni, son premier entraîneur au Sporting, l'ayant vite comparé à un "cheval sauvage". C'est peut-être la raison pour laquelle le technicien roumain ne l'a jamais exclu de l'entraînement pour une surutilisation du pied droit. Ou alors, il avait compris avant tout le monde que cette particularité était une arme hors-norme.

Une malformation avant tout ?

A l'origine, pourtant, il s'agissait probablement d'un défaut. "Peut-être qu'il ne s'en souvient pas, mais tout a commencé avec sa façon de marcher, se remémorait Lourenço, l'un de ses compagnons d'école, pour Maisfutebol. Il avait les jambes arquées et marchait avec les pieds en dedans. Du coup, il ne pouvait pas frapper le ballon comme les autres enfants. Il centrait, tirait de cette manière, et tentait les coups francs et les corners de la même façon".
Depuis, plus personne ne relève la malformation. En 17 ans de carrière, l'efficacité du geste l'a largement effacée. "De cette façon, le défenseur ne sait pas où va la balle", analysait Quaresma. Surtout, le temps d'armement d'une telle frappe est plus court qu'une tentative du pied gauche. Le gardien de but doit donc faire face à un double effet : la surprise et la trajectoire. Encore faut-il que celle-ci soit bien travaillée. "La clé, c'est de trouver la bonne connexion entre la partie intérieure gauche du ballon et le haut du pied droit, précisait l'ancien de Porto. C'est mon geste préféré dans le football". Et cela n'avait échappé à personne.
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Le but de Quaresma face à l'Iran

Crédit: Getty Images

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