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Avec Oscar Tabarez, l’Uruguay tient à son "Maestro"

Louis Pillot

Mis à jour 25/06/2018 à 07:37 GMT+2

COUPE DU MONDE - Alors qu’il approche de sa 200e rencontre sur le banc de l’Uruguay, Oscar Tabarez a mené la Celeste en huitièmes de finale du Mondial avant même son troisième match de groupe face à la Russie lundi (16h). Très respecté, souvent passionnant, le sélectionneur a su replacer son équipe parmi les favorites.

Oscar Tabarez

Crédit: Imago

Mardi, quelques privilégiés ont assisté à l’un des grands moments de ce début de Mondial. Il fallait pour cela être assis en salle de presse, afin d’écouter l’intervention d’Oscar Tabarez. Invité à réagir sur une vidéo virale montrant des enfants célébrer le but de l’Uruguay face à l’Égypte en ouverture du Mondial, le sélectionneur de la Celeste a fait une véritable déclaration d’amour à son pays. "Quand j’ai vu ces enfants, a-t-il dit, je me suis rappelé que le football était une religion chez moi. (...) Ils en parleront à leurs enfants, et à leurs petits-enfants." Tout cela, Oscar Tabarez n’y est sûrement pas étranger.
Si l’Uruguay s’est qualifiée pour les huitièmes de finale avant de jouer la Russie lundi (16h), à la faveur de deux victoires 1-0 contre l’Égypte et l’Arabie Saoudite, elle le doit en grande partie à son "Maestro". En poste entre 1988 et 1990, Tabarez a repris du service après le Mondial 2006. Depuis, la Celeste, comme il le dit lui-même, est revenue "sur la carte du football mondial". L’Uruguay a gagné la Copa America en 2011, après avoir réalisé un grand Mondial 2010, achevé sur une quatrième place. Le pionnier des champions du monde s’est même qualifié, en 2018, pour sa troisième Coupe du monde consécutive - fait inédit depuis plus de quarante ans.
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Oscar Tabarez, le sélectionneur de l'Uruguay

Crédit: Getty Images

Le 4-3-3, théorisé… puis abandonné

Le respecté sélectionneur, souvent passionnant en conférence de presse, y est évidemment pour beaucoup. Il est celui qui a contribué à moderniser le football uruguayen. Tabarez a bien sûr conservé l’ADN de la Celeste, fondé sur la "Garra Charrua", cet esprit qui place le combat au même niveau que la technique. Suarez et Cavani en sont évidemment les symboles. Mais le "Maestro" a également apporté sa touche, en introduisant de nouveaux profils, comme les milieux plus techniques Betancur ou Torreira.
Son pragmatisme, également, a porté ses fruits. La preuve ? Une anecdote, relayée par ESPN. En 2006, Tabarez souhaitait lors de son retour instaurer le 4-3-3 en Uruguay, y compris en équipes de jeunes. Le sélectionneur justifiait alors le choix en expliquant que la formation faisait partie de "l’histoire" et de "l’identité footballistique" du pays. En 2007, en ouverture de la Copa América, l’Uruguay a néanmoins explosé face au Pérou dans cette formation (3-0). Tabarez a immédiatement abandonné son 4-3-3, pour un 4-4-2 : "La réalité nous a rattrapés."

Réformateur et didactique

Oscar Tabarez a tout de même transformé le football uruguayen en profondeur, notamment au niveau des jeunes. Après sa seconde prise de fonction en 2006, le sélectionneur a insisté sur l’importance de la formation, et a milité pour que les jeunes uruguayens partent en Europe pour jouer et s’aguerrir avant de goûter à l’équipe nationale. Résultat : l’équipe d’Uruguay des moins de 20 ans a terminé seconde au Mondial 2013, et l’un de ses piliers, José Maria Gimenez, est aujourd’hui l’un des hommes forts de la Celeste et de l’Atlético Madrid.
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Oscar Tabarez avec les joueurs de l'Uruguay contre l'Arabie Saoudite

Crédit: Getty Images

Les années passant, le sélectionneur uruguayen a peu à peu gagné le respect de ses compatriotes. Par ses résultats avant tout, mais également par son ton toujours didactique, y compris lors de choix discutés. La décision d’exiler Cavani sur le côté gauche pendant quelques matches avait notamment fait parler au pays. Pour y répondre, Tabarez avait longuement démontré dans une interview à La Diaria à quel point l’attaquant avait été important, notamment lors du match contre l’Angleterre au Mondial 2014 (remporté 2-1) : "Il a accompli une tâche tactique très importante en limitant l'atout principal de l'équipe rivale. Il a effacé Gerrard du terrain, ou, pour être plus précis, il ne l'a pas laissé évoluer."
Oscar Tabarez doit désormais se déplacer en chaise roulante, ou à l’aide d’une béquille, après une neuropathie chronique. Le sélectionneur de la Celeste ne compte pourtant pas s’arrêter de sitôt, lui qui a décidé de continuer après le Mondial 2014. Au contraire, il cherche encore et toujours à améliorer son équipe, poussive pour l’instant : "On veut gérer moins, marquer plus." Sans oublier néanmoins, fidèle à lui-même, de rester terre-à-terre : "Il y a des choses positives, peut-être moins intéressantes pour les médias et les supporters. On n’a pas encaissé de but, ni pris de carton jaune…"
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