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Coupe du monde - Jeunesse, maitrise, vitesse : Les Bleus sont tombés dans le panneau

Martin Mosnier

Mis à jour 16/06/2018 à 22:08 GMT+2

COUPE DU MONDE – Ils voulaient la maîtrise, avaient prévenu que la jeunesse n'était pas un problème, comptaient sur la vitesse de leurs flèches : les Bleus avaient tout faux. L'équipe de France est tombée dans le piège tendu par l'Australie et, au coup de sifflet final, les Français ont dû l’avouer.

Didier Deschamps avec Ousmane Dembélé

Crédit: Getty Images

Cela n'aurait dû être qu'une formalité et les Bleus ont frôlé le cauchemar. La France a débuté la Coupe du monde par une victoire (2-1). Voilà l'essentiel. Le reste, quelques motifs d'inquiétude parce que cette équipe de France n'a rien maîtrisé et a fini par trembler. "J'attends beaucoup mieux", a prévenu Didier Deschamps. Comment ses hommes en sont-ils arrivés là ? Les raisons sont nombreuses. Les Bleus les ont disséquées au coup de sifflet final.

La jeunesse

Kylian Mbappé n'aime pas qu'on lui parle de son âge. Il est pourtant rarement apparu aussi tendre que ce samedi. Pour son premier match en Coupe du monde, il a voulu trop en faire et s'est emmêlé dans des actions inabouties. Même constat pour Ousmane Dembélé, 21 ans. Lucas Hernandez, lui, a joué comme un vieux de la vieille avec vice et talent. La jeunesse n'est pas une fatalité mais les deux jeunes flèches de l'attaque tricolore ont été rattrapées par l'évènement.
"La fébrilité est logique", a expliqué Blaise Matuidi dans les coursives de la Kazan Arena. "Les jeunes ont du talent, c’est très important mais ça ne suffit pas. Ils le savent." Dans le onze de départ, seuls Lloris, Varane, Pogba et Griezmann avaient déjà joué un match de Coupe du monde. Si l'attaquant madrilène n'a pas brillé, les trois autres ont maintenu le collectif à flots. Tout sauf un hasard : "Les joueurs qui n'avaient jamais joué le Mondial, ont pu voir ce que c'était. Ca va vite, ça presse", a rappelé Pogba.

A l'arrêt

Didier Deschamps avait fait le pari de la vitesse en sortant Olivier Giroud du onze et en titularisant Ousmane Dembélé. C'est raté. Il ne fallait pourtant pas sortir de Saint-Cyr pour imaginer que l'Australie allait opposer un bloc bas et dense. Difficile de prendre de la profondeur et de la vitesse dans ces conditions. La seule fois où les Bleus y sont parvenus, Griezmann a obtenu un penalty. Pour le reste, ils se sont heurtés à la barrière australienne.
"Il nous a manqué pas mal de vitesse, dans la transmission, pour aller vers l'avant, dans les prises de balles, ce qui a favorisé le jeu de l'Australie", a diagnostiqué Deschamps. Matuidi a joué la même partition : "Il faut de la mobilité, arriver à vite voir vers l’avant pour faire en sorte que ça ne se referme pas trop." Tolisso n'a pas su casser les lignes et les attaquants n'ont jamais trouvé l'espace. Cette composition d'équipe convient sans doute mieux face à une équipe plus audacieuse. L'entrée de Giroud a rappelé l'importance d'un point de fixation face à de telles oppositions.

Quelle maîtrise ?

51% seulement de possession face à l'Australie : la statistique est insensée. Mais la France n'a jamais su prendre la direction des opérations. Les Bleus ont confirmé leur incapacité à exercer une emprise totale et ininterrompue sur un adversaire plus faible. Cette équipe, et cette composition d'équipe, pourraient être plus à l'aise dans un jeu de projection vers l'avant que sur les attaques placées. "Il a manqué du liant", a commenté le sélectionneur. "Ce n'était pas le cas avec ces trois-là quand on a joué contre l'Italie (3-1 le 1er juin en amical, ndlr). Ce qui est important, ce sont les transmissions rapides, les prises de balle, les courses, et là-dessus, aujourd'hui (samedi) ç'a été compliqué".

Des trous dans le repli

Ce mal n'est pas nouveau et il constitue aujourd'hui le principal obstacle à un parcours flamboyant de l'équipe de France. L'Australie a su profiter des espaces béants laissées par les Bleus à la perte du ballon mais son manque de talent et de percussion ont permis à la France de rester indemne. Mais Benjamin Pavard a dû pester quelque fois contre le manque de rigueur défensive de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé. Le jeune latéral droit a été abandonné avant la pause. "On avait un peu de doute sur si on devait aller devant ou rester au milieu, ça nous a pénalisés en première période", a avoué Lucas Hernandez aussi juste dans ses analyses que sur le terrain. "Les attaquants devant, les milieux plus derrière et ça a fait un trou. On a amélioré ça en seconde et on a défendu plus en bloc." Ces oublis n'ont pas eu de conséquence face à l'Australie. Mais la France n'ira pas bien loin avec de telles erreurs.
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