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Espagne - Russie (1-1, 3-4 t.a.b.), l'antisèche : La Roja n'a rien appris

Vincent Bregevin

Publié 01/07/2018 à 21:52 GMT+2

COUPE DU MONDE - L'Espagne a été éliminée sans gloire par la Russie dimanche en huitième de finale (1-1, 4-3 t.a.b.). Avec ce jeu de possession stérile qui lui avait déjà joué des tours par le passé. La Roja n'a pas su tirer les enseignements de ses échecs. Et son futur s'inscrit en pointillé. Notre antisèche.

Sergio Ramos

Crédit: Getty Images

Le jeu : L'Espagne a joué à la baballe

Du déjà-vu. Une équipe d'Espagne qui s'intéresse davantage à posséder le ballon qu'à se créer des occasions. Cela pouvait à la limite se justifier après l'ouverture du score assez heureuse des Espagnols. Beaucoup moins après l'égalisation russe en fin de première période. Malgré cela, les hommes de Fernando Hierro ont continué à multiplier des passes latérales bien trop visibles pour déstabiliser la défense russe. Sans jamais changer de rythme, sans jamais tenter de dribbles et surtout sans jamais se révolter pour inverser une tendance prévisible. Les Russes ont juste eu le mérite de bien défendre, avec leur cœur et leur mental. Et Igor Akinfeev a fait le reste.

Les joueurs : Akinfeev est un héros

C'est bien le gardien de tous les espoirs russes. Igor Akinfeev a sorti quelques arrêts, pas forcément très difficiles, pour emmener son équipe aux tirs au but avant de la qualifier grâce à deux parades de grande classe devant Koke et Iago Aspas. C'est le héros d'une qualification où il faudra aussi retenir l'activité de Manuel Fernandes sur son côté droit et le courage d'Artem Dzyuba en pointe. Du côté de l'Espagne, la plus grande déception restera David Silva tant le milieu offensif espagnol était encore à des années lumières de son niveau habituel. Actif, Isco n'a cependant pas fait suffisamment de différences. Comme Marco Asensio, qui n'a pas profité de sa titularisation pour s'illustrer.
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Russia's goalkeeper Igor Akinfeev reacts as he celebrates saving the ball in a penalty shootout and winning the Russia 2018 World Cup round of 16 football match between Spain and Russia at the Luzhniki Stadium in Moscow on July 1, 2018

Crédit: Getty Images

Le facteur X : Iniesta ne méritait pas ça

C'était donc son dernier match de Coupe du monde. Et l'histoire retiendra qu'il l'a débuté sur le banc. Iniesta remplaçant, c'était le pari de Fernando Hierro. Le sélectionneur avait choisi d'intégrer Marco Asensio dans son onze de départ et cela se justifiait par la capacité du Madrilène à apporter ce qui manquait à la Roja dans le dernier tiers du terrain. Au détriment d'Iniesta. Qui, malgré les critiques dont il a pu faire l'objet, restait quand même l'un des hommes forts de cette Roja. Cela s'est senti à son entrée en jeu. Don Andres n'a pas pu inverser le cours des choses. Il méritait une autre sortie.

La stat : 1006-191

Si un chiffre symbolise la stérilité du jeu espagnol, c'est bien celui-là. La Roja a réussi plus de 1000 passes dans ce match (1006 au total). Un record depuis que cette statistique est étudiée par Opta en Coupe du monde, c’est-à-dire 1966. Dans le même temps, la Russie n'a réussi que 191 passes en l'espace de 120 minutes. Cinq fois moins que les Espagnols. Mais à l'arrivée, elle n'a pas inscrit moins de but que la Roja. Et surtout, contrairement à l'Espagne, elle est qualifiée pour les quarts de finale.

Le tweet qui brise le coeur

La décla : Igor Akinfeev (gardien de la Russie)

Nous espérions les tirs au but.

La question : L'Espagne doit-elle faire sa révolution ?

C'était déjà la question il y a quatre ans. Même après l'Euro 2016. Et elle reste encore d'actualité après ce cuisant échec face à la Russie. Depuis son sacre à l'Euro 2012, la Roja va de déception en déception. A chacune d'entre elles, son style de jeu a affiché ses limites. C'était presque plus criant que jamais face aux Russes. Les Espagnols n'ont même pas manqué de réussite. Ils n'ont pas touché les montants. Ils sont tombés sur un gardien solide, mais qui n'a pas réalisé de parades venues d'ailleurs. Les Espagnols étaient juste inoffensifs.
Le même problème revient systématiquement sur la table. L'Espagne a toujours cette incapacité à trouver de la verticalité dans le jeu. A changer de rythme sur un coup d'accélérateur. Surtout, à proposer autre chose que ce jeu de possession auquel tous ses adversaires sont désormais habitués. Ce constat s'est imposé au fil des échecs subis par la Roja. Manifestement, les Espagnols n'en ont toujours pas tiré les enseignements.
Pourtant, ce Mondial 2018 devait être celui du changement. Depuis deux ans, l'Espagne avait montré des signes encourageants. Si elle faisait partie des favoris pour ce Mondial, c'était justement parce qu'elle semblait avoir corrigé ses défauts, au moins en partie. On ne saura jamais si le destin de cette équipe aurait été différent avec Julen Lopetegui. Mais son départ a visiblement fait beaucoup de mal à une sélection immédiatement retombée dans ses travers, malgré sa belle prestation contre le Portugal. Et la Roja se retrouve encore à l'heure de la remise en question. Ça devient une habitude.
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Iniesta, Piqué tristes tras la eliminación de España contra Rusia

Crédit: Getty Images

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