Sepp Blatter pointe "une intervention politique" de Nicolas Sarkozy pour le Mondial au Qatar

Dans une interview accordée au journal Welt am Sonntag, Sepp Blatter est revenu sur les conditions de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, accordés à la Russie et au Qatar. Il soutient que certains hommes politiques ont cherché à influencer le vote de leur pays. Deux personnes sont visées : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et Christian Wulff, son homologue allemand de l'époque.

"Avant l'attribution des Mondiaux au Qatar et en Russie il y a eu deux interventions politiques. MM. Sarkozy et Wulff ont essayé d'influencer leur délégué. C’est pourquoi nous avons maintenant une Coupe du monde au Qatar", explique le président de la FIFA, mis en cause dans un scandale de corruption. La fédération allemande, notamment, "a été incitée (par M. Wulff) à voter pour le Qatar à cause d'intérêts économiques", selon M. Blatter, qui avait déjà à plusieurs reprises formulé ce type de critiques à l'encontre de la France et de l'Allemagne.

Il a par ailleurs expliqué ne pas être disposé à entreprendre de "voyages à risque" tant que "tout n'est pas clarifié". Il a renoncé à se rendre au Canada pour le Mondial de foot féminin, qui se clôt dimanche, invoquant des "raisons personnelles". En revanche, il a indiqué au Welt am Sonntag qu'il irait bien en Russie fin juillet pour le tirage au sort des groupes de qualification du Mondial 2018.

L'instance internationale du football est dans la tourmente depuis plusieurs semaines avec l'arrestation fin mai de sept dirigeants anciens et actuels pour corruption, escroquerie et blanchiment d'argent à la demande de la justice américaine. M. Blatter, lui-même très contesté, a annoncé début juin, juste après sa réélection à la tête de la FIFA, qu'il allait remettre son mandat en jeu.