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Rabiot, tout à l’ego

Glenn Ceillier

Mis à jour 23/05/2018 à 13:07 GMT+2

COUPE DU MONDE - En refusant d'être réserviste, Adrien Rabiot a fait parler son ego au détriment du collectif. Si on peut comprendre son énorme déception de ne pas être en Russie, il a dépassé les bornes. Et risque d'en payer les frais au-delà de la Coupe du monde. Car le talent n'excuse pas tout.

Adrien Rabiot devant Didier Deschamps à l'entraînement de l'équipe de France en novembre 2016

Crédit: Getty Images

On ne peut pas tout comprendre. Tout accepter. Et surtout tout se permettre. Dans un monde où les egos démesurés sont légion, où il faut avoir du caractère pour s'affirmer, Adrien Rabiot rappelle qu'il est aussi bon de connaître les limites à ne pas dépasser. A 23 ans, le milieu de terrain risque de payer les frais sur la scène internationale de sa demande de ne pas être réserviste pour la Coupe du monde. Cette fois, il a dérapé dans les grandes largeurs. Certains diront que cela lui pendait au nez. C'est difficile de leur donner tort. Mais quand même, il aurait été bon que Rabiot mette ses états d’âme de côté, pour une fois.
Il n'est présent dans le paysage du ballon rond tricolore que depuis quelques années. Cependant, Adrien Rabiot est déjà connu comme le loup blanc pour son talent. Mais aussi pour ses sorties polémiques. A commencer par ses refus. Celui de jouer en n°6. De se contenter d'un certain temps de jeu. D'accepter le traitement de faveur - certes peut-être disproportionné - accordé à Neymar par le PSG. Ou encore, de tout donner quand il fait trop froid, même quand il porte le maillot bleu sur le dos lors d’une soirée bulgare. Mais le talent, aussi prometteur soit-il, ne justifie pas tout.
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Adrien Rabiot entre Anthony Martial et Kylian Mbappé, avant Allemagne-France

Crédit: Getty Images

Indéfendable

Pendant longtemps, il était ainsi possible d'essayer de lui trouver des excuses. Son âge, son élégance sur le pré et cette capacité déconcertante à s'installer dans le vestiaire de stars au PSG effaçaient presque le reste. Pour une fois qu'un gamin né dans le bassin parisien arrive à percer dans ce Paris version QSI… Dans ce contexte, son tempérament affirmé est alors un atout. Mais aujourd'hui, Adrien Rabiot est indéfendable. La révélation de son refus d'être suppléant en équipe de France est la goutte d'eau de trop. C'est incompréhensible. Inapproprié. On pouvait comprendre sa déception énorme de ne pas aller en Russie. Mais pas cette réaction.
Alors qu'il avait encore une chance de rattraper le train en cas de forfait, sa décision de demander à ne plus être réserviste justifie même encore un peu plus le choix de Didier Deschamps de se passer de ses services pour cette Coupe du monde. Lors de l'annonce des 23, son absence a surpris. Il n’a pourtant jamais été très convaincant lors de ses six sélections mais sa saison en club semblait lui ouvrir les portes de l’avion pour la Russie. Quelques jours plus tard, le "Duc" démontre pourquoi le sélectionneur des Bleus a peut-être préféré ne pas le prendre dans son groupe pour cette longue aventure, où le vivre ensemble pendant plusieurs semaines peut être aussi crucial qu’une bonne tactique les jours de match. Cette manière de placer sa personne avant le collectif donne ainsi raison au patron des Bleus.
S'il est bon de posséder une forte personnalité dans ce milieu, cette décision démontre une incapacité inquiétante à se remettre en question. Adrien Rabiot n'a visiblement toujours pas pris la claque nécessaire pour savoir quand faire profil bas et apercevoir la ligne rouge à ne pas dépasser. Le problème, c'est qu'il a déjà accumulé pas mal de démonstrations d’orgueil alors qu’il est encore presque à l'aube de sa carrière.
Et si certains pointaient du doigt la faiblesse de l'institution PSG pour gérer cela, sa manière de se comporter avec l'équipe de France démontre que le problème est plus profond. Un côté obscur qu’il doit apprendre à gérer, ses performances n’effaçant pas tout pour le moment. Pour sa carrière internationale, il aurait été préférable de l’identifier avant. Car si cela ne lui a pour l’instant pas porté à préjudice avec Paris, il risque fort d’en être autrement avec Deschamps, un sélectionneur pas vraiment du genre à tout accepter.
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