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COUPE DU MONDE 2022 | France - Tunisie | A onze et sans filet, la peur bleue

Martin Mosnier

Mis à jour 01/12/2022 à 14:08 GMT+1

COUPE DU MONDE – La défaite face à la Tunisie a ramené l'équipe de France aux limites de son réservoir et à l'architecture baroque de sa liste. Le premier tour s'est achevé et les Bleus en savent un peu plus. Leur onze tient la route et peut affronter de grandes batailles. Mais il ne devra compter que sur lui. Bonne nouvelle, ce fut déjà le cas en 2018.

"Avec cette défaite, les conséquences peuvent être psychologiques sur certains joueurs"

Le Danemark nous a montré qui ils étaient. La Tunisie nous a rappelé sur qui ils pourraient compter. Mauvaise nouvelle, ils sont moins nombreux que prévu. Voilà qui file la pétoche à l'heure de se jeter dans le grand bain : cette équipe de France manque cruellement de ressource et, plus le tournoi avance, plus elles semblent se tarir. La défaite de mercredi n'a rien révélé de fondamental mais elle a redit l'essentiel : les Bleus compteront sur un noyau très serré de joueurs (une douzaine tout au plus) pour aller tout au bout. Il ne faudrait pas qu'il arrive malheur à l'un d'entre eux sous peine de fortement contrarier les ambitions de doublé.
En explorant les confins de la liste face aux Tunisiens, il a fallu se rendre à une évidence : la sélection montée par Didier Deschamps est mal fagotée. Elle manque cruellement d'équilibre et fragilise des postes essentiels. Mercredi, le onze des doublures a mis en scène neuf joueurs d'axe et un seul vrai spécialiste de couloir (Kingsley Coman). Aujourd'hui, les doublures des latéraux sont, à gauche, un milieu de terrain qui se retrouve là uniquement parce qu'il est l'un des derniers gauchers de la liste (Eduardo Camavinga) et, à droite, un défenseur embauché, à la base, pour palier une potentielle défection de Raphaël Varane (Axel Disasi).
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Est-ce que Deschamps s'est trompé ? "Il est allé trop loin"

En face, les bancs brésiliens et espagnols carburent

Voilà qui rappelle des erreurs que Deschamps pourrait finir par regretter : en sélectionnant 8 centraux parmi ses neuf défenseurs, en ne démarrant le tournoi qu'avec deux gauchers en défense et en n'exploitant pas toutes les libertés offertes par la FIFA (une liste de 25 et non de 26 comme l'autorisaient les règlements), il a peut-être privilégié la vie de groupe mais s'est tendu des pièges. Et comme si cela ne suffisait pas, il a cloué au pilori Benjamin Pavard après la rencontre et écarté, de fait, l'une des rares solutions dans ses deux couloirs sans que l'on comprenne trop les raisons de cette soudaine mise à l'écart.
L'autre écueil réside dans la différence de niveau abyssale qui sépare les titulaires et les autres. La puissance de feu du banc brésilien lui donne, aujourd'hui, plus de chances d'aller au bout. Il suffit de voir comment il emballe les fins de match de la Seleçao pour mesurer ce qui manque aux Bleus au Qatar comme trop souvent en grande compétition internationale. Alvaro Morata, lui, a déjà marqué sur ses deux entrées en jeu avec l'Espagne et on voit mal qui pourrait tenir ce rôle chez les Bleus.
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"Il y a une ombre au-dessus de Varane"

Les forfaits n'ont pas fragilisé le onze mais le banc

Longtemps, nous avons pensé que la cascade de blessures et de forfaits (Pogba, Kanté, Benzema, Kimpembe, L.Hernandez) fragiliserait le onze. Mais Adrien Rabiot, Aurélien Tchouaméni, Olivier Giroud, Dayot Upamecano et Théo Hernandez tiennent bien le choc. Mécaniquement, par un jeu de vase communicant, c'est le banc qui souffre le plus des absences. Parce qu'il a fallu piocher dans un vivier de joueurs visiblement trop justes pour une telle compétition.
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Benjamin Pavard (France), remplaçant face à la Tunisie.

Crédit: Getty Images

Jordan Veretout, Mattéo Guedouzi, Axel Disasi et Youssouf Fofana n'auraient pas tous été de la fête sans la poisse qui a collé aux basques des Bleus. Mercredi, ils ont étalé leurs limites. Personne ne les condamnera mais il leur faudra se relever de cette première expérience en Coupe du monde eux qui, déjà, n'en avait pas beaucoup en sélection. Si tout se passe bien, si Jules Koundé ne prend pas de carton en 8e de finale, si Olivier Giroud peut enchaîner les minutes, si Aurélien Tchouaméni enfile les matches comme des perles, si Théo Hernandez n'appuie jamais sur le frein, alors la France peut rêver d'un scénario immaculé.
Après tout, en 2018, seul Blaise Matuidi avait accumulé trop de cartons pour rater un match et seul Djibril Sidibé avait dû passer son tour sur blessure. Mais les miracles se reproduisent rarement deux fois.
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