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Coupe du monde 2022 I Allemagne - Costa Rica : Musiala, 20 ans et déjà indispensable à l'Allemagne

Vincent Bregevin

Publié 30/11/2022 à 23:12 GMT+1

COUPE DU MONDE – Il n'a pas vingt ans mais le destin de l'Allemagne dépend déjà de lui. Jamal Musiala s'est imposé comme l'homme fort du secteur offensif de la Mannschaft, qui joue sa qualification pour les 8es de finale jeudi face au Costa Rica (20h00). Avec les avantages et les inconvénients de sa jeunesse, le prodige du Bayern Munich porte les espoirs d'une sélection en quête de certitudes.

Jamal Musiala, la pépite du Bayern Munich et de l'équipe d'Allemagne

Crédit: Getty Images

Tout porterait à croire qu'il n'y a rien de neuf en équipe d'Allemagne. Que cette Mannschaft poursuit invariablement son long déclin depuis son sacre mondial en 2014. Que cette sélection reste sans solutions pour redevenir le rouleur compresseur qui broyait tout sur son passage au Brésil, il y a huit ans. C'est l'impression laissée par son début de campagne au Qatar. Aucune victoire en deux sorties, un match couperet face au Costa Rica pour tenter de rester en vie dans le tournoi, zéro garantie dans le jeu, en attaque comme en défense… Du déjà-vu. Pourtant, il y a quand même du nouveau. Et donc de l'espoir.
C'est bien le terme qui correspond le mieux à Jamal Musiala. Pas seulement parce qu'il n'a que 19 ans et un avenir radieux devant lui. Aussi, peut-être même surtout, parce qu'il masque un peu la misère dans une équipe allemande où les satisfactions sont rares. Pour son tout premier Mondial, le prodige du Bayern Munich a eu le mérite de prendre ses responsabilités même s'il n'a pas toujours fait les meilleurs choix. Il est celui qui fait le plus souvent la différence, celui qui donne un peu de créativité et de percussion à une animation allemande qui en manque parfois cruellement.

Une influence monumentale

Son impact saute aux yeux. Sur le terrain, mais aussi dans les chiffres. Musiala était l'élément de l'équipe d'Allemagne qui avait été touché le plus souvent entre le milieu et la défense adverse avec 61 ballons après les deux premières journées de la phase de groupes. Toutes sélections confondues, seuls deux joueurs en ont reçu davantage sur la même période dans cette Coupe du monde : Dani Olmo avec l'Espagne (71) et Kylian Mbappé avec la France (63). Musiala est loin devant plusieurs stars mondiales comme Robert Lewandowski (43), Kevin de Bruyne (37) ou Lionel Messi (35) dans ce domaine.
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Bellingham, Gavi, Musiala : Et si c'était le Mondial des cracks ?

Sa performance lors du rendez-vous crucial avec l'Espagne (1-1) a permis de mesurer son incidence déjà déterminante sur le collectif allemand, pas seulement sur le secteur offensif. Face à une formation ultra-compétitive au milieu et réputée pour l'efficacité de son pressing, Musiala a été la cible préférentielle sur les sorties de balle allemandes. La qualité de ses prises de balle, sa faculté à éliminer son vis-à-vis sur sa première touche de balle et la justesse de ses passes ont donné une bouffée d'oxygène bienvenue à la formation d'Hansi Flick pour desserrer l'étreinte de la Roja.

Le plus terrifiant, c'est sa marge de progression

Il y a forcément du déchet. Musiala manque forcément d'expérience et son jeu implique fatalement des prises de risque et des pertes de balle. Il lui arrive de se tromper. Son occasion vendangée en seconde période alors que l'Allemagne était menée, et qu'il avait Niclas Füllkrug en position idéale à ses côtés, a symbolisé une seconde période où sa justesse de jeu n'a pas vraiment été à la hauteur de son activité débordante. Il a malgré tout été décisif sur le but égalisateur de Füllkrug. Sa prestation en disait finalement autant de son importance déjà capitale que de sa marge de progression, encore très nette.
C'est peut-être le plus terrifiant. L'éclosion de Musiala au Bayern était déjà remarquable tant le club bavarois regorge de talents de manière générale, et en attaque en particulier. Qu'il soit déjà devenu un élément indiscutable de l'équipe munichoise à son âge force l'admiration. Son début de saison flamboyant avec la formation bavaroise (12 buts et 10 passes décisives en 22 matches toutes compétitions confondues) laissait entrevoir une Coupe du monde prometteuse pour le prodige allemand. Elle l'est. Musiala n'a vraiment pas tardé à prendre la mesure de l'événement sur son niveau de jeu.

"Le Messi du futur"

Si l'Allemagne est loin de transcender les foules outre-Rhin, son étoile montante fait en revanche l'unanimité. Et suscite les comparaisons les plus flatteuses. "Il peut être le Messi du futur, il est excellent, estimait Lothar Matthaüs, vainqueur de la Coupe du monde et Ballon d'Or 1990, auprès de la BBC. Il a 19 ans, il fait déjà les choses qui feront de lui un grand joueur. C'est un excellent passeur, très intelligent dans ses choix et il aime le football." "Il est plein de surprises dans son jeu et il n'a pas peur, a ajouté Jürgen Klinsmann, lui aussi champion du monde en 1990. C'est un jeune fantastique qui a grandi dans le système du Bayern. Il va encore grandir durant ce Mondial."
C'est tout ce que l'Allemagne peut souhaiter. Jusqu'ici, ses autres individualités offensives n'ont pas su se montrer à la hauteur, de Serge Gnabry à Kai Havertz en passant par Thomas Müller, il est vrai diminué en début de tournoi. Le retour de Leroy Sané face à l'Espagne a fait beaucoup de bien à la formation d'Hansi Flick. A Musiala aussi. Il a trouvé en son coéquipier du Bayern un élément pour tenter de combiner et donner une autre dynamique à une attaque allemande qui en avait bien besoin. Musiala se sentira peut-être moins seul dans le match couperet face au Costa Rica. Mais si l'Allemagne doit s'appuyer sur un homme, c'est probablement lui.
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