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Coupe du monde 2022 - Interdiction du brassard One Love : "J'ai honte, la FIFA est minable"

Martin Mosnier

Mis à jour 21/11/2022 à 19:56 GMT+1

COUPE DU MONDE – Yoann Lemaire, fondateur de l’association Foot Ensemble qui sensibilise à la lutte contre toutes formes de discriminations, a violemment réagi à la décision de la FIFA d'interdire le brassard One Love. "En filigrane, la FIFA nous dit : 'Il y a des gens de côté mais on s'en fout.'", nous confie celui qui a très mal encaissé la nouvelle.

Le brassard One Love porté par le capitaine allemand

Crédit: Getty Images

Y.L. : Je n'y ai pas cru. Et quand on m'a confirmé l'information, tout de suite, je me suis dit : "Ils sont complètement fous." En plus, je rappelle et ce n'est pas un détail, que ce brassard était déjà une version édulcorée qui ne respectait pas tout à fait les codes du drapeau LGBTQIA+. C'était un brassard passe-partout construit justement pour ne pas froisser les sensibilités. Mais là, interdire ce brassard, c'est prendre les gens pour des cons. La FIFA envoie un signal terrible. Les parents ont déjà du mal à mettre leurs gamins au foot pour tout un tas de raisons, la FIFA vient de leur en donner une supplémentaire.
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Le brassard One Love porté par les Pays-Bas

Crédit: Getty Images

Vous combattez l'homophobie dans le foot depuis plusieurs années. Quel message envoie la FIFA avec cette interdiction ?
Y.L. : Je milite depuis plus de 20 ans mais j'ai toujours été un modéré. Je ne veux jamais donner de leçon. Mais que l'instance dirigeante du foot mondial montre un tel mépris envers la cause gay, ça me rend fou. Je ne sais pas si la FIFA se rend compte à quel point c'est destructeur pour le monde amateur. Elle donne raison aux haineux qui ont fait du rejet de l'autre un fond de commerce. En filigrane, la FIFA nous dit : "Il y a des gens de côté mais on s'en fout."
C'est d'abord et avant tout une question de pédagogie
Cette décision va-t-elle fragiliser votre combat ?
Y.L. : Au-delà des gamins ou gamines homo qui n'arrivent pas à vivre librement leur sexualité dans leur club, c'est d'abord et avant tout une question de pédagogie. On parle d'un enjeu de société. On pouvait espérer que le foot passe ce message pour lutter contre la persécution des minorités. J'ai espéré mais j'ai été bête parce qu'on ne peut rien attendre de cette FIFA qui n'a aucune conviction humaniste. Franchement aujourd'hui, j'ai honte. Cette institution est minable.
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