Coupe du monde | Brésil - Croatie | Les clés de l'exploit pour Luka Modric et ses coéquipiers

40% des occasions nettes de la Croatie passent par ses pieds, malgré un jeu qui penche franchement à gauche. Luka Modric est l'homme à tout faire des Vatreni mais le Japon avait trouvé la parade pour limiter son influence en coupant les trajectoires de ses relations privilégiées, notamment avec Brozovic et son latéral. Difficile d'imaginer le Brésil en faire de même, puisque le rapport de force sera inverse.

Mais si Tite opte pour la titularisation de Fred plutôt que pour celle de Paqueta, cela débouchera sur un duel direct entre le maestro croate et Casemiro. Deux hommes qui se connaissent par cœur. Les mouvements et les choix du Madrilène seront donc capitaux, notamment sur les phases de contre si la Seleção se retrouve encore coupée en deux, en 5+5, comme ce fut souvent le cas face à la Corée du Sud. Alléchant.

Et si la Corée du Sud avait montré la voie sur le plan offensif ? Plus ou moins solides défensivement face à la Seleção, la Serbie et la Suisse n'avaient toutefois pas été en mesure d'ouvrir des brèches. Ni l'une ni l'autre de ces deux nations ne s'était créée la moindre opportunité. Face à une charnière extrêmement solide, composée par Marquinhos et Thiago Silva et soutenue par Casemiro, les Coréens ont tenté leur chance de loin, avec une certaine réussite.

C'est ainsi que Hwang a mis Alisson en danger sur la première occasion (17e) et c'est aussi de cette manière que Paik a réduit le score (76e). Des joueurs comme Perisic, Brozovic ou Kovacic sont tous capables d'exploiter cette possibilité.

La Croatie a un gros point fort : son couloir gauche. Ça tombe bien, le côté droit est aussi le point faible de la Seleção. Danilo n'étant pas aussi performant qu'Alex Sandro, Eder Militao - utilisé à ce poste pour compenser l'absence de l'un ou de l'autre - n'étant pas un spécialiste du poste, le Brésil a laissé quelques trous.

C'est bien simple : à l'exception du but, venu d'un coup de pied arrêté, les quatre autres occasions que s'est créée la Corée sont venues du côté faible de la Seleção. Avec Perisic, impressionnant depuis le début du tournoi, les Vatreni vont probablement exploiter cette faille, notamment en suivant une grosse tendance de ce tournoi, à savoir la surpopulation d'une aile pour ouvrir des espaces à l'opposé.

Le joueur de Tottenham ne devrait pas être déterminant uniquement sur le plan offensif. L'ailier est devenu l'un des chouchous d'Antonio Conte grâce à sa rigueur tactique et à sa capacité à multiplier les allers retours. Ce vendredi, face à la Seleção, il sera précieux pour perturber ce qui fait la grande force de cette sélection auriverde : la formation d'une ligne de cinq, à plat, avec la présence de Neymar et du second milieu de terrain dans les demi-espaces.

La qualité et la mobilité des hommes composant ce front offensif les rendent quasiment Indéfendables pour une défense à quatre hommes. Voilà pourquoi le repli du joueur de Tottenham pour accompagner Raphinha sera l'un des enjeux tactiques du match.

Mercredi, en conférence de presse, Vinicius avait déjà une idée assez claire de la stratégie que la Croatie devrait adopter. "S'ils sortent pour jouer, ce sera beaucoup mieux, a-t-il lâché. Y compris pour ceux qui regarderont le match. Mais chacun a sa propre philosophie et il faut la respecter. Si celle des Croates est de rester derrière pour tenter de garder le nul, c'est leur responsabilité...". Les Vatreni sont effectivement prêts pour le combat et le démontrent depuis leur campagne 2018.

Mais la Seleção est aussi habituée à affronter des blocs bas et a appris à trouver des solutions, comme lors des trois matches à enjeu disputés depuis le début de ce Mondial. Dans ce cadre, prendre des risques, en alternant temps faibles et gros temps forts pour tenter de perturber la première relance brésilienne pourrait être fructueux. La réaction de la sélection auriverde lorsqu'elle est sortie de sa zone de confort est encore une inconnue. Alors, pourquoi ne pas tenter d'explorer cette piste ?