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Coupe du monde | demi-finale France-Maroc | L'Everest passe par l'Atlas

Maxime Dupuis

Mis à jour 14/12/2022 à 17:35 GMT+1

COUPE DU MONDE – L'équipe de France a rendez-vous avec l'inconnu, mercredi. Pas parce que c'est une demi-finale de Coupe du monde. Mais parce que les Bleus s'apprêtent à défier le Maroc, première équipe africaine à atteindre de telles hauteurs. Le défi, inédit, fait saliver. Les joueurs de DD visent une 2e finale de suite. Les Marocains rêvent de sacre. Et l'on ne sait pas ce qui est le plus fou.

Antoine Griezmann monte la voie

Crédit: Getty Images

Une histoire de Petit Poucet, d'ogre et de cailloux semés tout au long d'un parcours incertain mais heureux : la rengaine est connue et le refrain usé jusqu'à la corde. A un détail près, on sert le conte de Perrault ailleurs, habituellement. Une demi-finale de Coupe du monde n'est pas l'habitat naturel d'une telle histoire. Le top 4 planétaire est souvent réservé à quelques "happy few". Pas toujours les mêmes, souvenez-vous du quatuor d'il y a quatre ans : Belges, Anglais et Croates n'avaient pas fréquenté les lieux au XXIe siècle et le tampon "Europe" ne suffisait pas à faire d'eux des favoris habituels. Néanmoins, quatre ans après avoir maîtrisé la Belgique - dans tous les sens du terme -, le menu proposé aux Bleus est d'un tout autre ordre, inattendu comme jamais.
Depuis 1958 et la première incursion de l'équipe de France à ce niveau de compétition, jamais, sur le papier, l'affiche n'avait paru aussi déséquilibrée que mercredi soir. Le Brésil, la RFA (2 fois), la Croatie, le Portugal et donc la Belgique n'étaient pas entrés dans l'arène avec le même pedigree mais le Maroc, c'est encore autre chose. Et c'est tout aussi alléchant.
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Pourquoi Giroud est la clé du match face au Maroc

La totale, ni plus ni moins

L'équipe qui va défier les Bleus mercredi n'avait plus franchi le premier tour de la Coupe du monde depuis trente-six ans. De près comme de loin, elle n'avait pas l'allure d'un épouvantail en posant les pieds à Doha. Et puis, elle a tenu la Croatie en échec, battu la Belgique et le Canada, sortant en tête d'un groupe composé de deux des quatre derniers demi-finalistes de la Coupe du monde. Elle s'est ensuite débarrassée d'un ancien champion du monde, l'Espagne, puis d'un champion d'Europe, le Portugal, pour se dresser au-devant des tenants du titre. Tout ça sans prendre un but, sinon un contre-son-camp (Nayef Aguerd contre le Canada).
"Ce n'est plus une surprise", n'avait pas hésité à lancer Didier Deschamps, quand il avait été interrogé sur le Maroc, après le succès des Bleus face à l'Angleterre. Sur le tournoi, c'est une certitude. A l'échelle de l'histoire, c'est une formidable anomalie, alors que l'Afrique n'avait jamais placé un seul de ses représentants dans le dernier carré.
A l'occasion de la première Coupe du monde organisée sur le sol arabe de l'histoire, le Maroc a cassé le plafond de verre. Et, si c'est une occasion unique, ne compte pas s'arrêter aux lauriers du pionniers. Les Lions de l'Atlas visent la totale. Rien que ça. Et que leur quête passe par la France possède une valeur historique et symbolique immense.
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"Perdre Rabiot, ce serait plus grave que de perdre Upamecano"

Unique, mais deux fois

Quiconque a eu la chance - ou la déveine souvent - d'assister à une conférence de presse la veille d'une finale de Coupe du monde a forcément été emballé par ce qu'il a vu et entendu, mardi à Doha, quand Walid Regragui a pris place pour deviser avec la presse du monde entier. Hors de question de s'arrêter aux félicitations polies de la planète entière, de faire allégeance à l'équipe de France ou de verser dans la langue de bois. Au contraire, le récent sélectionneur marocain n'espère qu'une chose des Français, qu'ils "prennent son équipe de haut", la sous-estiment.
On ne présagera pas du résultat final du match, mais il y a peu de chance que cela arrive lors de la causerie de DD. Didier Deschamps a rarement pris ses adversaires à la légère, ses joueurs non plus. Et, quand il a été demandé à Hugo Lloris s'il avait tout à perdre et le Maroc tout à gagner, le portier des Bleus a balayé la question d'un revers de gant. "Les deux équipes ont à perdre. C'est une occasion unique d'aller en finale de la Coupe du monde". Une occasion unique que les Bleus de sa génération ont déjà eue deux fois. Ce qui est, là aussi, pas loin d'être unique. Tout au moins dans l'histoire du football français, dont ils vont finir par sortir si ça continue, pour aller peupler la légende.
Pour y parvenir, les Bleus, avec ou sans Upamecano et Rabiot, incertains, devront se sortir du piège marocain, faire fi du stade qui sera acquis à la cause des Lions de l'Atlas. Au bout de la route, il y a une finale de Coupe du monde. Il y a l'Argentine. Il y a Lionel Messi. La totale. De l'émotion. Et un nouveau frisson. Encore un, pour une génération d'exception.
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