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Coupe du monde | Equipe de France : Et si Kylian Mbappé était devenu un bon joueur de la tête ?

Cyril Morin

Mis à jour 25/11/2022 à 09:13 GMT+1

COUPE DU MONDE - Buteur de la tête face à l'Australie (4-1), Kylian Mbappé a confirmé ses progrès dans l'exercice. Depuis quelques mois, le Français travaille dans ce domaine où il sait qu'il a des carences, comme Thierry Henry à son époque. Tout n'est pas encore parfait mais l'obsession du Bondynois quant à ses axes de progression lui offre une nouvelle arme qu'il apprend encore à maîtriser.

Les Bleus ont-ils été aussi convaincants que ça ?

Il fallait avoir beaucoup d'imagination pour prévoir ça. Mardi, une charnière centrale qui culmine à presque 4 mètres de haut (1,98m et 1,85m) s'est fait dominer par un joueur que personne n'imaginait dominant dans les airs. Kylian Mbappé, du haut de son mètre 78, a pris le meilleur sur la paire Souttar-Rowles pour ouvrir son compteur dans cette Coupe du monde d'une tête décroisée qui a frappé le poteau avant de rentrer. Une rareté.
En carrière, le prodige français a déjà atteint 246 buts (217 en club, 29 avec les Bleus). Pour seulement… dix marqués de la tête. Le ratio interpelle et le rapproche encore un peu plus de Thierry Henry, attaquant exceptionnel partout ailleurs mais franchement décevant dans les airs.
"Je ne sais pas pourquoi, mais ça, le jeu de tête, je ne l’ai pas. Même si je suis tout seul, si on me met le ballon sur la tête, je n'ai pas le truc… […] Arsène Wenger m’a toujours dit : 'Travaille tes points forts, car ce sont eux qui t’ont fait.'" Les gens ont la fâcheuse habitude de laisser de côté ce qu’ils savent faire et de se mettre à fond sur ce qu’ils ne savent pas faire. Et après, ils sont perdus", rigolait Henry en 2005 auprès de L'Equipe. Visiblement, Mbappé a choisi une autre voie.
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Faut-il lancer Varane face au Danemark ? "Après, ce sera peut-être trop tard"

2021 : "Je n'ai pas un grand jeu de tête"

Là où Henry avait appris à vivre avec cette limite, le Français veut la dépasser. Les premières preuves de ses progrès dans l'exercice étaient apparus à l'automne dernier, où il avait marqué à trois reprises de cette façon dont une fois avec les Bleus sur une tête magnifique, issue d'un saut au timing parfait face au Kazakhstan (8-0).
Après coup, il se marrait presque de cette réussite dans l'exercice : "Hier, j'ai marqué de la tête à l'entraînement, avec mon cache-cou, j'ai hurlé 'c'est un coup du destin', je n'ai pas un grand jeu de tête, mais j'ai progressé et ça commence à ressembler à ce que je veux devenir". Ce qu'il veut devenir, justement, c'est toute la question.
Ses carences dans le jeu aérien, pourtant, n'étaient pas évidentes à son arrivée fulgurante dans le football français. Sur la saison de la révélation, il signe 4 buts en six mois de la tête. Depuis, avec le PSG, c'est 4 buts en six saisons, ou presque. Ce ralentissement s'explique par des déplacements bien plus analysés par ses adversaires mais également par une forme d'appréhension dans les airs.
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Kylian Mbappé marque de la tête avec les Bleus face au Kazakhstan

Crédit: Imago

Appréhension face au duel aérien ?

Comme l'expliquait Le Parisien, Mbappé a longtemps gardé une certaine réticence dans le domaine après deux commotions cérébrales. D'abord contre Christophe Kerbrat en août 2016 puis face à Anthony Lopes en 2018. Mais le travail spécifique de l'attaquant du PSG tend à faire disparaître cette retenue.
Reste qu'imaginer Mbappé en "target man" relève du fantasme. Face au Benfica en Ligue des champions, il avait vécu un calvaire face à Antonio Silva et Nicolas Otamendi. En L1, il a plutôt tendance à fuir les duels que d'aller se frotter aux charnières adverses. C'est uniquement face au but qu'il tente sa chance, avec encore beaucoup de déchets.
Face à Monaco (1-1), par exemple, il avait gâché deux caviars d'Achraf Hakimi par son mauvais timing, principal défaut de son jeu de tête. Ce dernier s'explique sans doute par une désynchronisation entre le saut et le moment où frapper le ballon : là où ses abdominaux devraient lui permettre de rester en l'air pour smasher la balle, il la prend très souvent en ayant déjà entamé sa redescente.
Bref, il y a du mieux mais ce n'est pas encore Cristiano Ronaldo. Reste que cette nouvelle arme, imparfaite mais en progression, est une flèche de plus dans l'arc déjà très rempli du prodige français. C'est finalement Didier Deschamps qui a le mieux résumé l'affaire après son but face à l'Australie : "S'il ajoute des buts de la tête…".
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Kylian Mbappé, buteur de la tête face à l'Australie

Crédit: Getty Images

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