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Coupe du monde | France - Angleterre en quart de finale, rivalité sans animosité

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/12/2022 à 15:43 GMT+1

COUPE DU MONDE - De loin, ça sonne comme un duel entre deux frères ennemis. De près, et surtout en football, ça reste un duel de haut niveau, mais sans le sel qui accompagne les France - Angleterre en rugby. Samedi, les hommes de Didier Deschamps et ceux de Gareth Southgate joueront une place en demie de la Coupe du monde. Mais pas une suprématie face à un voisin que l'on aime taquiner, pas plus.

France - Angleterre, rivalité sans animosité

Crédit: Marko Popovic

Ils conduisent à droite, nous à gauche, vivent sur une île, nous sur un continent. Ils nous ont battus à Azincourt, à Waterloo et deux ou trois autres fois dans une histoire assez tourmentée. On les aime bien quand même. Et eux aussi. Surtout nos footballeurs, d'ailleurs. Ces Frenchies partis enrichir la Premier League de leur talent et s'enrichir, aussi, soit dit en passant, ont trouvé grâce à leurs yeux et font désormais partie de leur patrimoine culturel depuis l'an I d'Eric Cantona. Si bien que les relations sont plutôt chaudes, même avant un quart de finale de la Coupe du monde qui ne fera qu'un heureux.
Dans l'effectif tricolore parti défendre son titre au Qatar, ils sont 8 à avoir posé les pieds un jour de l'autre côté de la Manche. Cinq y jouent encore (Lloris, Aréola, Varane, Saliba, Konaté), trois autres y sont passés, plus ou moins longtemps (Mandanda, Giroud, Guendouzi). L'influence n'est plus celle qu'elle a été au début du XXIe siècle. Mais elle existe toujours, et l'Angleterre leur a laissé quelque chose. Notamment Olivier Giroud, qui a vogué dans Londres, durant près de dix ans, d'Arsenal à Chelsea.
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"Si la France est battue par l'Angleterre, on ne voit pas comment Deschamps pourrait rester"

L'un des derniers arrivés de l'autre côté de la Manche, Ibrahima Konaté, a une vision particulière des relations franco-anglaises, liée à son histoire personnelle. "Cette rivalité existe depuis longtemps, se remémore-t-il. J'ai quelques souvenirs en U16, l'atmosphère de ces matches était différente, de par notre histoire et la proximité entre les deux pays. Quand on a su qu'on allait se jouer, Trent Alexander-Arnold m'a envoyé un message, ce n'était que quelques émojis mais après il m'a dit 'A samedi, mon frère' parce que je suis proche de lui. Je suis content de les affronter même s'il n'y aura qu'un vainqueur et quelqu'un sera triste". Même constat lorsqu'on en parle à Youssouf Fofana, qui n'en fait pas une affaire : "C'est avant tout une rivalité géographique, ce sont des nos voisins et on est proches au niveau culturel." Point barre.
Bref, côté français, il est difficile de déceler une quelconque animosité. Nos amis anglais, pas les derniers à nous taquiner, ont aussi du mal à faire monter la sauce, au-delà du pur enjeu sportif. Il y a bien eux quelques épisodes acrimonieux dans l'histoire. Une Marseillaise allégrement sifflée en 1999 alors que les Anglais enrageaient de voir les "froggies" au sommet de la planète. Mais d'autres épisodes ont réchauffé les cœurs, comme le mouvement fraternel observé le en 2015, quatre jours après les attentats du 13 novembre.

Le rival, c'est l'Allemagne

Oui, France - Angleterre est un choc excitant, un quart de finale de Coupe du monde. Mais entre deux équipes qui ne sont jamais affrontées aussi tard dans une compétition internationale. Jusqu'ici, le France - Angleterre le plus décisif ayant sans doute été le troisième match de groupe de la Coupe du monde 1966, alors que les Bleus étaient au bord du précipice mais pouvaient encore passer le cap. Et que les hommes d'Alf Ramsey filaient vers le seul et unique sacre planétaire.
"La rivalité est beaucoup plus prononcée au rugby, je suppose que c'est dû à la régularité avec laquelle les deux équipes s'affrontent. En football, c'est beaucoup plus limité parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de classiques qui ont vraiment donné lieu à un récit", juge Tom Adams, rédacteur en chef d'Eurosport Angleterre.
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Le banc anglais comparé au banc des Bleus : Y a pas photo

Pour trouver un rival à l'Angleterre, il faut enjamber l'Hexagone, évidemment. "L'Allemagne, voilà notre rivalité. Les matches face à eux ont vraiment défini ce que cela signifiait de soutenir l'Angleterre pour des générations entières. La finale de la Coupe du monde 1966, la demi-finale de la Coupe du monde 1990 et la demi-finale de l'Euro 1996. Trois des matches les plus importants de l'histoire du football anglais qui ont marqué la psyché, et tous contre l'Allemagne !"
Ajoutez à cela des rivalités plus locales, avec les voisins écossais, gallois ou irlandais et la France se retrouve à un rang plus éloigné. Et la réciproque est valable. La France a d'autres rivaux, sur le continent. Avec l'Allemagne, évidemment. Mais aussi l'Italie ou encore l'Espagne. L'Angleterre ne peut se prévaloir non plus d'occuper le premier rang des préoccupations françaises. Du moins, jusqu'à samedi 20 heures pétantes.
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