Coupe du monde | Argentine : Angel Di María, l'autre très grand
ParPaul Citron
Mis à jour 20/12/2022 à 15:00 GMT+1
COUPE DU MONDE - L'Argentine repart du Qatar en championne du monde. Elle le doit à Lionel Messi, élu meilleur joueur de la compétition, à Enzo Fernandez, meilleur jeune, à Emiliano Martinez, meilleur gardien. Mais elle le doit aussi à Angel Di María, sorti du chapeau pour signer une performance magistrale en finale. L'aboutissement d'une autre quête personnelle, pour un autre génie.
Lui aussi a fini le jeu. Ce dimanche, en remportant à 34 ans la Coupe du Monde 2022 avec l'Albiceleste, Ángel Di María a épinglé à son impressionnant palmarès l'ultime titre international qui lui manquait, au terme d'une rencontre qu'il a éclaboussée de son talent. Face à la France, une heure de jeu à peine aura suffi au Fideo, qui n'avait pourtant disputé que dix minutes de toute la phase finale, pour mettre les siens sur la voie du sacre ultime. La consécration pour l'autre maître à jouer argentin. Celui qui avait marché sur l'eau lors de la Coupe du Monde 2014, mais qui, blessé, n'avait pas joué la finale perdue face à l'Allemagne.
On ne peut pas expliquer la joie que je ressens, de partager ça avec ma famille, de pouvoir prendre une revanche sur 2014
Les sanglots qui l'ont accompagné tout au long de la soirée, de son but sublime en fin de première période jusqu'à très tard dans la nuit, revenaient de très, très loin. De presque aussi loin que sa titularisation, qu'il a apprise une heure et demie avant le début de la rencontre. Pas déstabilisé pour un sou, l'Argentin a fait sienne la finale. Ce qui relève de l'habitude, avec la sélection.
Les finales, sa tasse de maté
Buteur face à la France, Di María a perpétué une tradition, sa tradition ; celle d'être décisif dans toutes les grandes finales gagnées par son équipe nationale. Champion olympique en 2008 ? Il marque le seul but de l'ultime rencontre face au Nigeria. Champion d'Amérique du Sud en 2021 ? Idem, face au Brésil. Poussons un peu, le Fideo avait contribué à la victoire argentine face à l'Italie lors de la Finalissima, en juin dernier (3-0).
Si le gaucher a pu rendre une nouvelle copie de gendre idéal lors d'un grand rendez-vous, c'est aussi parce que son rôle de trouble-fête proche de la ligne de touche fonctionna à merveille, ce dimanche. Un costume taillé sur mesure pour l'acolyte de Lionel Messi, le seul rescapé avec la Pulga de la finale des Jeux Olympiques de Pékin ; Lionel Scaloni s'en expliquait au micro de DirecTV, après la rencontre. "Avec Koundé, ils attaquent très peu, et jouer de l'autre côté avec les courses de Théo (Hernandez) n'était pas bon pour nous. (...) Alexis (MacAllister) allait gêner entre les lignes, pour fixer Koundé, et Ángel pouvait recevoir seul à l'extérieur."
Pour sa dernière sélection, la 129ème - excusez du peu -, l'ancien Parisien a ainsi donné le tournis à Jules Koundé, envoyé à la faute Ousmane Dembélé, et fait chavirer de bonheur tout un peuple qui ne comptait plus tellement sur lui, dans cette quête confinant au divin. Comme un symbole, sa sortie a laissé un grand vide sur le côté gauche, et a coïncidé avec le regain de forme de l'équipe de France.
Et voilà qu'au moment de faire les comptes, ça y est. Du haut de ses 34 ans, l'Argentin a ajouté à son palmarès la plus prestigieuse des inscriptions, au terme d'un match d'anthologie ; et c'est là-dessus que le Turinois tire le rideau de son extraordinaire carrière internationale. Ángel Di María ne portera jamais plus le maillot bleu ciel et blanc, et n'arborera pas non plus la troisième étoile qu'il est allé glaner. Il restera à jamais comme l'un des grands artisans de ce titre mondial, et l'un des grands hommes de l'Albiceleste. Être el Fideo n'empêche pas d'être immense.
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