Equipe de France - Jonathan Clauss raconte sa non-sélection : "J'étais dans le vide, ça m'a fait mal…"

ParCyril Morin

Publié 08/01/2023 à 22:17 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 – Non-retenu par Didier Deschamps pour disputer le Mondial au Qatar, Jonathan Clauss est revenu pour Canal + sur le moment où il a appris son absence de la liste tricolore. A l'écouter, le joueur de l'OM avait eu un pressentiment négatif. Mais il n'accable pas le sélectionneur tricolore et porte un regard très lucide sur cette déception qui l'a touchée.

Ce fut le grand absent de la liste tricolore. Ce dimanche, Jonathan Clauss est revenu sur cette soirée du 10 novembre 2022 où son rêve de représenter les Bleus à la Coupe du monde s'est envolé. Au micro de Canal +, dans un entretien très clair et très lucide quant à son parcours professionnel, le piston de l'OM révèle les heures qui ont précédé cette annonce fatidique.

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"Pour moi, ça a démarré la veille en fait, explique-t-il. Je m'endors vers 23h et vers 2h du matin, je me réveille d'un coup sec. Je ne sais pas, j'ai eu une intuition. Comme quand tu passes le bac et que tu te dis 'à mon avis, je ne l'ai pas'. Donc je tourne un peu dans mon lit, je vais sur mon téléphone, je mets Twitter et je vois des petites infos, pas vraiment des infos, qui disent qu'apparemment je serai éventuellement hors-course parce qu'il y aurait un changement de système etc… Il y a cette petite adrénaline qui monte. Je me dis 'non, ce n'est pas possible'. Je me rendors mais j'y pense toute la journée".

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La suite, c'est ce journal télévisé de TF1 qu'il regarde en entier, pensant que la liste serait annoncée en préambule. Puis ces noms qui s'affichent et le sien qui ne figure nulle part. "Je n'avais pas de mots en fait, tente-t-il de résumer. Ma copine était à côté de moi. J'étais dans le vide, j'étais dans un flou total pendant une heure, une heure et demie. Ma mère qui a essayé de m'appeler quinze fois. Je n'avais pas de mots. Ça m'a fait mal".

Jonathan Clauss

Crédit: Getty Images

Comment en vouloir à Didier Deschamps ?

Lui qui avait été de toutes les listes tricolores depuis le mois de mars a raté la plus importante. Et a sans doute dit adieu au rêve d'une vie. Pour autant, il refuse de placer cette absence en tête des pires moments de sa carrière. "Il y a bien pire dans une carrière et dans une vie de ne pas avoir été pris pour une Coupe du monde alors que vous auriez pu potentiellement y être, philosophe-t-il. Bien sûr qu'il y a de la déception. Mais il y en a eu aussi quand je n'ai pas été gardé à Strasbourg, quand je voyais que je n'avançais pas dans le foot, quand je ne savais pas ce que j'allais faire de ma vie. Après, ce n'est pas la plus dure. Elle fait mal, c'est juste une question d'égo. Parce que quand vous faites d'un rêve un objectif, c'est là où ça pique le plus. J’avais plus de peine pour mes parents, ma sœur, ma copine, que pour moi".

En a-t-il voulu à Deschamps ? Pas le moins du monde. "Comment en vouloir à Didier Deschamps alors que c'est celui qui m'a fait toucher l'équipe de France du doigt alors qu'il y a dix ans j'étais au fond du gouffre ? Même y'a trois ans. C'est impossible, avance-t-il. C'est à moi de faire en sorte d'être indiscutable. Si je ne le suis pas, c'est qu'il me manque encore des choses, tout simplement".

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