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Mondial - Avant France - Pologne : Wojciech Szczesny, le mur de Varsovie

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 04/12/2022 à 14:23 GMT+1

COUPE DU MONDE - Dernier rempart d'une sélection polonaise ultra-défensive, Wojciech Szczesny s'est montré impérial lors de la phase de groupes. Un penalty arrêté à Salem Al Dawsari face à l'Arabie Saoudite, un autre à Lionel Messi contre l'Argentine, et le portier de la Juve a permis aux siens de décrocher une place en 8es de finale. Maintenant, place à l'armée bleue menée par Kylian Mbappé.

Le plan de la Pologne : "Résister jusqu'aux tirs au but..."

Personne n'en avait besoin. Mais Wojciech Szczesny a tenu à le rappeler. Non, il n'a plus rien à voir avec le gardien fragile, décrié et parfois moqué de sa période à Arsenal (2010-2015). Aujourd'hui, le portier polonais, bien installé dans la cage de la Juventus Turin depuis 2017 après une pige réussie à l'AS Rome, est l'un des meilleurs dans son rôle. Et ce début de Mondial le rappelle. Souvent livré à lui-même dans une sélection qui ne pense presque qu'à défendre, le natif de Varsovie a été le seul à surnager durant la phase de groupes. "On a vraiment beaucoup souffert sur le terrain, je crois qu'on peut acheter un très beau cadeau à Szczesny", a d'ailleurs reconnu le Napolitain Piotr Zielinski après la défaite face à l'Argentine. Sans lui, pas certain que la bande à Robert Lewandowski aurait décroché un billet pour les huitièmes de finale, où ils ont rendez-vous avec l'équipe de France dimanche (16h).
Certes, le gardien de 32 ans a encaissé ses deux premiers buts du Mondial face à l'Albiceleste. Mais à sa décharge, il n'a pas pu y faire grand-chose. Abandonné par sa défense, impuissant face au non-jeu des siens, Szczesny a alors fait ce qu'il sait faire de mieux : arrêter. Et surtout les penalties. Après Salem Al Dawsari avec l'Arabie Saoudite, c'est Lionel Messi qui a buté sur le gardien au mètre 96, bien parti sur sa gauche pour dévier la frappe du sextuple Ballon d'Or. Le Polonais n’est que le troisième gardien à arrêter deux penalties en une seule phase finale de Coupe du monde. Avant lui, son compatriote Jan Tomaszewski avait réussi cette performance en 1974, tout comme l’Américain Brad Friedel en 2002.
"Heureusement pour nous, Wojciech était dans un grand soir", confiait son sélectionneur Czeslaw Michniewicz, plus reconnaissant que jamais envers le héros de la soirée. "Il s'envole comme Superman, écrivait La Gazzetta dello Sport le lendemain, le créditant d'un joli 8/10, soit la meilleure note polonaise. Pour le battre, il faut trouver le bon angle. Il réalise des grands arrêts sur Di Maria, Messi et Alvarez."
Nous avons trouvé une méthode
Les penalties, c'est donc le dada de celui que tout le monde appelle "Tek" à Turin. Sur 87 frappés face à lui, ce dernier en a détourné 26. Presque une tentative sur trois. Les Bleus, éliminés lors du dernier Euro aux tirs au but face à la Suisse, sont prévenus. En cas de match nul au terme de 120 minutes, la Pologne partira avec un as dans sa manche. La saison passée (2021-20211), l'ultime rempart de la Juve en avait sorti trois : deux face à l'AS Rome (Veretout et Pellegrini) et un contre la Sampdoria (Candreva). Avant eux, Gonzalo Higuain, Lorenzo Insigne, Edin Dzeko ou Neymar ont connu le même sort. Pas vraiment les premiers venus. Alors, existe-t-il un secret à cette réussite ?
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"Nous avons trouvé une méthode pour analyser les penalties à la Juventus et de temps en temps, ça marche. Ces deux dernières années, les statistiques sont vraiment positives et les penalties évités sont plus nombreux que ceux concédés. Nous pouvons dire que la méthode fonctionne", se félicitait l'intéressé lors d'un entretien à Goal Italie ces derniers mois. Secret... défense. Pas un mot de plus sur le sujet. Après tout, ce serait bête de dévoiler la recette miracle, surtout avant d'affronter un Kylian Mbappé en très grande forme. Mais le gardien, lui, est visiblement prêt à affronter l'attaquant du PSG.

"Quelle est la clé pour stopper Kylian Mbappé ? Moi-même"

"Ils sont largement favoris, c’est l’une des meilleures équipes du monde, mais on fera de notre mieux pour essayer de passer ce tour. Quelle est la clé pour stopper Kylian Mbappé ? Moi-même", a souligné l'ancien gardien de but d'Arsenal en zone mixte mercredi. Les deux se retrouvent d'ailleurs après seulement vingt-huit petits jours et la sixième journée de la phase de poules de la Ligue des champions, Juventus-PSG (1-2), où le Parisien avait trouvé le chemin des filets en début de rencontre. Une frappe puissante de l'extérieur de la surface sur laquelle Szczesny n'avait rien pu faire. Les supporters des Bleus espèrent maintenant que la même scène se reproduise dimanche au Stade Al-Thumama (Doha).
Wojciech Szczesny
Si le Polonais a parfois laissé sa place à Mattia Perin à la Juve cette saison, il n'en demeure pas moins le garant incontesté malgré une légère baisse de régime à l'image de son équipe, loin de ses standards depuis maintenant quelques saisons. Reste que Massimiliano Allegri, son entraîneur, garde en lui une confiance presque aveugle. A son retour sur le banc de la Vieille Dame en mai 2021, le technicien toscan, interrogé par ses dirigeants sur la possibilité de recruter Gianluigi Donnarumma, alors en fin de contrat à l'AC Milan, rétorquait qu'il ne s'agissait pas d'une priorité au vu du niveau de Szczesny. La suite, tout le monde la connaît.
"Allegri m'a toujours beaucoup aidé, surtout après les premiers matches de la saison dernière, révélait le successeur de Gianluigi Buffon dans un entretien à La Gazzetta dello Sport en juillet dernier. Il a toujours gardé confiance en moi et n'a jamais douté de mes performances. Je pense que j'ai su lui témoigner ma reconnaissance avec mes performances (...) Après cinq ans ici, je me sens important pour ce club, j'ai une belle relation avec tout le monde."
Alors que la Vieille Dame a bien des problèmes en ce moment, son gardien n'en est certainement pas un. "Mais la Juve prépare quand même le futur du poste", précisait ces derniers jours le quotidien Tuttosport, citant les profils de Guglielmo Vicario (Empoli) et Marco Carnesecchi (Cremonese) pour succéder à Szczesny, qui fêtera ses 33 ans en avril prochain.
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"Le tournoi des Bleus sera réussi uniquement s'ils vont en finale"

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