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Le Bayern Munich de Pep Guardiola rattrapé par ses faiblesses contre Dortmund

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/07/2013 à 18:00 GMT+2

Largement dominé par les Borussen lors de la finale de la super coupe d’Allemagne (2-4), le Bayern Munich de Guardiola a montré d’inquiétants signes de faiblesse. L’occasion de tout remettre à plat et surtout de dégommer certaines idées préfabriquées sur le rayonnement programmé du Bayern de l'ancien coach du FC Barcelone.

Guardiola Klopp Dortmund-Bayern Supercoupe d'Allemagne

Crédit: Panoramic

Commençons par nous réjouir du spectacle proposé samedi soir, sous une chaleur accablante. Profitons-en pour saluer les 80.000 personnes qui ont répondu présent, fin juillet, à l’Iduna Park Stadion et des six buts marqués, sans oublier les occasions manquées et les facéties du ballon rond. Car au-delà des informations, relatives, que l’on pourra tirer de cette victoire des "Bubis" de Klopp, c’est bel et bien le football qui est sorti gagnant de cette coupe "en bois", symbolisé par les déclarations du truculent coach du BVB : “ce qui est cool avec la Supercup, c’est que le perdant n’est pas trop irrité par la défaite et que le vainqueur se réjouit”.
De vrais enseignements à tirer des deux compositions d'équipe
Bien sûr, il y avait des absents (Ribéry, Neuer, Götze, Mkhytarian), des joueurs sur le banc revenant de blessures (Schweinsteiger, Martinez) ou bien ayant participé à la coupe des Confédérations (les Brésiliens Dante et Luiz Gustavo par exemple). Sans oublier les “out” pour de longues périodes (Badstuber, Piszczek).
Côté borussen, le multicarte Grosskreutz était préféré à la recrue polyvalente Sokratis au poste d’arrière droit. Mais surtout, Gündogan, auteur d’une performance extraordinaire, monte d’un cran et retrouve le poste de meneur de jeu qu’il occupait au FC Nuremberg. Ce qui permet au milieu relayeur Sahin de jouer. Reus demeure à gauche ce qui, comme je le craignais, n’augmente pas les chances de titularisation de l’ancien Stéphanois Aubameyang, pourtant excellent lors de son entrée dans les vingt dernières minutes. On remarquera donc, pour cette première sortie officielle, que les trois recrues, et les 50 millions d’euros dépensés qui vont avec, n’ont pas entamé la rencontre. Le Borussia Dortmund a donc respecté son plan de marche : augmenter la qualité de son banc. Quitte à risquer de perdre son ADN ; c’est un autre débat déjà lancé par Klopp.
Le FC Bayern de Pep Guardiola en a donc fini avec le 4-2-3-1 de son prédécesseur. La “marque barcelonaise” sera donc le fer de lance de la saison. Elle confirme surtout que le nouvel entraîneur du FC Bayern est un théoricien et non pas un pragmatique. Il ne s’adapte pas, malgré sa communication (“je ne suis là que pour vous aider”). Il applique son système, sa méthode. Reste à se confronter à la réalité. Celle du terrain et des résultats. Même certaines expérimentations lors des matches amicaux (Lahm en milieu défensif droit, Rafinha latéral à tribord) ont disparu. Le capitaine retrouve sa place de prédilection, le 4-1-4-1 est donc de mise. Toni se retrouve à jouer au même niveau que Thomas, sans parler des intrusions de Thiago. Autant vivre à plusieurs dans une cahute. Surtout le débat sur la surabondance de joueurs de haut niveau au milieu n’est pas tranché : “la concurrence sera dure comme jamais” résume diplomatiquement le “découvreur d’espace” Müller.
La fin de l’idolâtrie journalistique allemande ?
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Thomas Müller, Pep Guardiola, David Alaba, Thiago Alcántara und Luiz Gustavo sind bereit für die neue Saison

Crédit: Getty Images

Cela en devenait tellement absurde que les autres clubs de Bundesliga commençaient à en prendre ombrage… Pas une semaine, pas un jour sans que le FC Bayern ne fasse LA une des journaux spécialisés ou non. Guardiola par-ci, Guardiola par-là, Guardiola en allemand, Guardiola en VO… Une version remasterisée de OUI-OUI et ses amis, en quelque sorte. Le tout entretenu par de petites phrases divulguées jusqu’à plus soif en interne (Sammer en tête) sur l’invincibilité supposée à venir, impression renforcée encore par l’acharnement médiatique. L’ensemble confinant plus à l’Idiocratie qu’autre chose.
Le FC Bayern a laissé partir un titre qu’il détenait. Point barre.
La belle histoire d’amour avait commencé avec la conférence de presse du 24 juin et plus de 250 journalistes accrédités. Sans oublier les télévisions du monde entier. Le nouveau coach se faisant tout petit face au palmarès de son nouvel employeur, au triplé réussi par Jupp Heynckes. Le tout exprimé avec un allemand d’un assez bon niveau. La presse germanique a apprécié. Pardon, elle a adoré. Lors de la reprise de l’entrainement, les caméras de la télévision allemande filmaient. Des spécialistes dépiautaient les séances. Le jeu “à l’espagnole” posait des soucis à la majeure partie des professionnels bavarois ? Pas grave, les doutes furent levés lors de la Telekom Cup (4-0 contre Hambourg, 5-1 contre Mönchengladbach) tandis que le Borussia Dortmund refusait indirectement, par un penalty concédé à l’ultime seconde du temps règlementaire contre le HSV, une première confrontation “non-officielle”. L’idylle était à son paroxysme. Sinon... Les absences flagrantes de repli défensif du club bavarois à la perte du ballon ? Les défauts inhérents à ce système de jeu qui a enchanté le monde du football ces dernières années ? Rien ne transparait dans la presse. Tout n’était qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté.
Les journalistes préfèrent s’amuser, à tour de rôle, à découvrir le onze de départ du Pep, à lui présenter sur une feuille de papier leurs compositions successives et à se voir rétorquer un “Nein” ferme mais poli du sergent PEPper catalan. Eh oui, les statistiques sont là pour le prouver : neuf matches amicaux, autant de victoires, 61 buts de marqués pour seulement trois d’encaissés. Alors on se détend comme on peut.
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Guardiola Dortmund Bayern Supercoupe d'Allemagne

Crédit: Panoramic

Thiago Alcantara, des châteaux en Espagne ?
Quelle différence ! Quelle disparité de traitement médiatique entre l’arrivée, sur la pointe des pieds, il y a un an à peine, de l’inconnu besogneux Javi Martinez et celle, digne d’un Roi-soleil, de Thiago Alcantara. Sauf qu’on ne s’intronise pas successeur de Louis-II de Bavière sur un claquement d’orteils, on le devient par ses performances sur le terrain. Or, force est de constater, que l’ancien joueur du FC Barcelone, ressemble plus à un joueur de jeu vidéo qu’au véritable chaînon manquant à l’édifice munichois, prôné par Guardiola.
Ce dernier, d’ailleurs, n’a-t-il pas commis un crime de lèse-majesté en prévenant sa hiérarchie que c’était “lui ou rien”… Des déclarations susceptibles de blesser l’ego des cadres du vestiaire, Bastian Schweinsteiger en tête ! Positionné devant la défense, le jeune joueur de 22 ans rayonne lorsque le Bayern va bien. En revanche, il s’écroule dès que l’équipe montre des signes de faiblesse ou perd le ballon. Thiago Alcantara n’est pas un défenseur dans l’âme, il ne sait pas se replacer. Pire, il marche ! Rappelons simplement que lors du dernier Euro espoirs en Israël, c’était le nouveau joueur du Real Madrid, Illarramendi, qui occupait cette fonction. Les contres ‘dortmundiens’ se sont engouffrés dans les brèches offertes par la vacuité de jeu de ce joueur. Ce Bayern est désorganisé, n’est pas équilibré et l’expérience en numéro 6 de l’Ibère est, espérons-le, terminée. Ses quelques fulgurances ne peuvent cacher que le FC Bayern ne joue pas en équipe. Le collectif est à revoir. La machine de l’orfèvre Heynckes est déjà  loin…
Ce billet n’est pas un réquisitoire, en aucun cas je ne fais du Borussia Dortmund le favori pour le Meisterschale à venir. Il est surtout une mise en garde contre ceux qui estiment que tout va se dérouler sans anicroches au FC Bayern. A Guardiola de montrer qu’il est capable de s’adapter à la nouvelle donne, sous peine que les thuriféraires d’hier ne deviennent les pourfendeurs de demain. 
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Der Sieger des Supercups 2013 heißt Borussia Dortmund.

Crédit: Getty Images

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