Ballack est maudit

Souvent placé, jamais gagnant, Michael Ballack s'est une nouvelle fois pris les pieds dans le tapis, dimanche face à l'Espagne (0-1). Diminué physiquement, la capitaine de la Nationalmannschaft est passé à côté et n'a pu mettre fin à la malédiction qui le

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Le cyclisme a eu Raymond Poulidor. Le football a Michael Ballack. Comme le coureur français, l'Allemand possède un palmarès des plus respectables. Mais comme Poulidor, Ballack a la fâcheuse habitude d'échouer lors des très grands rendez-vous. Avant la finale de l'Euro 2008, aux places d'honneur sur le Tour de France de Poulidor, Michael Ballack répondait par une finale de Coupe du monde* (2002) et deux de Ligue des Champions (2002, 2008) perdues. Dimanche soir à Vienne, l'Allemand n'a pu changer le cours de son histoire personnelle. La finale s'est terminée comme elle s'était engagée. Mal.
Privé d'entraînement samedi en raison d'une blessure au mollet droit et incertain à quelques encablures de la rencontre, Michael Ballack n'a pu rattraper le temps perdu. En entrant sur la pelouse, rien qu'à l'idée de soulever le trophée d'Henri Delaunay et de rejoindre les Fritz Walter, Franz Beckenbauer et autre Lothar Matthaüs, tous sacrés avec la Nationalmannschaft au niveau européen ou mondial, Michael Ballack (87 sélections, 38 buts) a pourtant eu le frisson de sa vie. Un frisson couplé à l'envie de décoller cette étiquette de "loser magnifique" qui lui colle aux basques depuis 2002.
Un long chemin de croix
Avant le début du Championnat d'Europe des Nations, l'ancien joueur du Bayer Leverkusen assurait pourtant que cette réputation ne lui posait pas de problème. "Je ne pense pas à cela, car j'ai déjà dans mon palmarès beaucoup de titres. Bien sûr, j'aimerais gagner encore des titres spectaculaires, mais ce n'est pas quelque chose qui me prend la tête." La finale de l'Euro n'a pas donné cette impression. Tendu à son entrée sur le terrain, le joueur de Chelsea l'est resté tout au long d'une première période qu'il a vécue comme un long chemin de croix.
Mis à part un grand pont réussi sur Carles Puyol en début de partie, le capitaine de la Nationalmannschaft a passé son temps à courir derrière le ballon (10,24 km au total), à mettre des coups ou à en prendre. A côté de la plaque et sonné sur un choc avec Marco Senna, Michael Ballack est retourné aux vestiaires l'arcade droite en sang et la tête dans le vague. Mis à part une reprise difficile qui est passée à un souffle du montant droit d'Iker Casillas, la suite n'a pas été plus rose. Et, comme à Glasgow, Yokohama et Moscou, lieux de ses précédentes finales internationales, Ballack est monté sur le podium la tête basse. Michel Platini, Angela Markel et les autres officiels présents dans la corbeille ont bien tenté de lui redonner le sourire par des mots de réconfort, mais le coeur n'y était pas.
"C'est très triste de perdre quand on est arrivé aussi loin. Mais toute l'équipe a lutté, a confié le milieu de terrain après la rencontre. Ce tournoi arrive à la fin de la saison et physiquement cela a été dur. Mais quand on regarde le niveau de l'Euro, celui de la concurrence avec l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, et le fait que l'on ait joué la finale, alors je crois que nous pouvons être fiers de notre performance." S'il a forcé sa nature pour devenir un meneur d'hommes et "a fait beaucoup de choses pour l'équipe" selon Joachim Löw, force est de constater que le numéro 13 a une nouvelle fois échoué. S'il veut entrer dans l'histoire, il devra encore patienter deux ans et la Coupe du monde 2010. Mais l'Allemagne lui laissera-t-elle une nouvelle fois les clés de sa sélection ? Rien n'est moins sûr.
* L'Allemand n'avait pu disputer la finale du Mondial en raison d'un carton jaune reçu en demi-finale.
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