Bleus - Après le forfait de Varane : Une défense décimée, un chantier immense et un cauchemar

Didier Deschamps va peut-être finir par mettre Patrice Evra sous une cloche de verre. A un peu plus de deux semaines de France – Roumanie, match d’ouverture du Championnat d’Europe des Nations, Didier Deschamps a perdu un autre des soldats de son arrière-garde. Et pas n’importe lequel : la pierre angulaire de son quatuor, Raphaël Varane. Son forfait n’est finalement pas une surprise, surtout après ce que nous avait confié l’ancien médecin des Bleus, Jean-Pierre Paclet, mardi après-midi. Il n’en reste pas moins que c’est un immense coup dur. Si ce n’est pas le premier d’une année maudite pour les Bleus, c’est possiblement le plus préjudiciable.

Didier Deschamps a décidé de ne pas laisser traîner le suspense en “coupant” rapidement Varane de son groupe. Le sélectionneur de l’équipe de France l’a évidemment fait à contre-cœur et conscient de ce qu’il perd en laissant le Madrilène à la maison. Durant les deux années qui ont suivi la Coupe du monde 2014, l’ancien défenseur de Lens a été le seul joueur de l’équipe de France constamment aligné par DD. Varane restait sur 24 sélections de suite. La prochaine, ce sera au plus tôt après l’été, en Italie.

D’ici là, les Bleus auront disputé l’Euro sans lui. Et avec une arrière-garde que personne n’aurait sérieusement envisagée il y a encore quelques mois. Durant la dernière Coupe du monde, DD avait bâti sa défense autour d’un quatuor Debuchy – Varane – Sakho – Evra. Au soir du 4 juillet 2014, après le quart de finale perdu face à l’Allemagne (1-0), Patrice Evra, en raison de son âge et de la concurrence (Digne, Kurzawa), paraissait le plus “menacé” par un éventuel renouvellement. Le 10 juin prochain, sauf malheur que l’on ne souhaite ni au Turinois ni aux Bleus, il sera le dernier des Mohicans et le seul représentant d’une défense qui, même si elle s’était montrée un peu tendre face aux Allemands, à l’image de Varane face à Hummels, était promise à un avenir radieux.

La fatalité, pour Debuchy et Varane, est passée par là. Pour Sakho, on parlera plus volontiers de grosse bévue. Mais le résultat est le même : 75% des titulaires “brésiliens” ont disparu de la circulation deux ans après le Mondial. Ce qui fait les affaires d’Adil Rami qui est aussi associé au Brésil, mais pour d’autres raisons : comme Jérémy Mathieu, il était de la défaite 3-0 de juin 2013 en terre auriverde. Défaite qui avait fortement déplu à Deschamps.

Trois ans plus tard, DD a décidé de refaire confiance au Sévillan, qui a soufflé la politesse aux réservistes, et notamment à Samuel Umtiti, et disputera l’Euro alors qu’il n’était même pas invité parmi les 31. De 32 à 23, Adil Rami réussit la progression de l’année. Et il n’est pas dit que ce soit terminé. A quelques jours du premier match de préparation, à Nantes face au Cameroun (30 mai), les cartes sont rebattues comme jamais dans une défense centrale où la seule certitude se nomme Laurent Koscielny.

Le Gunner sera le patron de l’axe, mais qui sera son associé ? Eliaquim Mangala ? Jérémy Mathieu ? Adil Rami ? Sur le papier, et si l’on se fie à une hiérarchie fictive, Eliaquim Mangala devrait être le numéro 2. Mais ses performances en 2015/2016 n’ont bouleversé personne. Mathieu et Rami, avec des qualités et un pied fort différent, sont sensiblement sur la même ligne. Ils ont un peu plus de deux semaines pour convaincre Didier Deschamps. D’ici là, le sélectionneur devrait penser à se faire livrer quelques cloches de verre. Et pas seulement pour Evra.