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Bleus - Samuel Umtiti : "L’arrivée de Rami ? Sur le coup, c’était assez dur"

Martin Mosnier

Mis à jour 07/06/2016 à 15:05 GMT+2

EURO 2016 – Samuel Umtiti a vécu une préparation étrange. D’abord réserviste, il a fini dans la liste des 23. Mais il a bien cru devoir passer son tour après l’arrivée d’Adil Rami dans le groupe. Entretien exclusif avec un joueur qui a passé des dernières semaines fortes en émotion.

Samuel Umtiti en discussion avec Didier Deschamps lors de la prépation de l'Euro

Crédit: AFP

Vous avez vécu une préparation très particulière, vous êtes passé par tous les états. Commençons par la liste du 12 mai. Comment avez-vous accueilli le fait d’être réserviste ?
S.U. : J’étais satisfait de faire partie de ce groupe élargi parce que je viens de loin : c’était une première pour moi d’être appelé. Mais en étant compétiteur, j’espérais être dans les 23 donc il y avait une petite déception malgré tout. Il fallait se satisfaire de ce statut de réserviste.
Raphaël Varane déclare forfait, vous êtes son remplaçant naturel. Mais Didier Deschamps choisit d’appeler Adil Rami. Comment avez-vous vécu cet épisode ?
C’était une déception quand j’ai vu que le sélectionneur choisissait un autre joueur. Si j’avais été content, il aurait fallu se poser des questions. Le coach m’a donné ses arguments. Je me devais de les accepter. Sur le coup, c’était assez dur. Mais je suis rapidement passé à autre chose. Honnêtement, je n’ai rien montré du tout. J’ai déjà la chance d’être ici. Je ne devais pas montrer mes états d’âme. J’ai réussi à le faire.
Finalement, le forfait de Jérémy Mathieu vous ouvre la liste des 23.
J’ai ressenti beaucoup de fierté même s’il y a eu pas mal de péripéties pour que j’arrive dans ce groupe. Je me satisfais de ça. C’est une fierté qui plus est pour un Euro en France.
Vous avez souvent fait partie des cadres des équipes dans lesquelles vous avez joué. A priori, vous ne débuterez pas l’Euro dans la peau d’un titulaire. Comme vous y préparez-vous ?
Déjà en venant ici, il fallait que je me prépare mentalement à être réserviste, c’est un statut différent. En arrivant dans les 23, je savais que je ne partais pas comme titulaire. Je vais jouer très rarement voire pas du tout, je m’y suis préparé. Il faut que je sois concentré aux entraînements, toujours souriant. C’est cet état d’esprit que le sélectionneur attend et c’est normal. J’arrive dans un groupe et c’est à moi de trouver mes marques. Il ne faut pas que je commence à me plaindre. Vu ce qu’il m’arrive, je suis le plus heureux.
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Samuel Umtiti lors de la préparation à l'Euro

Crédit: AFP

Il faut que je sois souriant
La charnière centrale inquiète depuis la blessure de Raphaël Varane. Adil Rami et Laurent Koscielny ont eu deux semaines pour travailler les automatismes, est-ce suffisant pour une association qui réclame beaucoup de complicité ?
On le verra lors des matches de poule. Mais vu l’expérience des joueurs, ça peut suffire. Le problème, ce n’est pas que la défense. Le coach nous répète que le travail défensif, c’est un ensemble du gardien à l’attaquant. Il faut que tout le monde se mette ça dans la tête, comme face à l’Ecosse.
Les Bleus ont pris huit buts lors des cinq derniers matches. C’est une équipe qui marque aussi beaucoup. Mais n’est-elle pas trop déséquilibrée ?
C’est bien d’aller toujours vers l’avant surtout que ça n’a pas toujours été le cas. On peut s’en satisfaire mais ça passe par des compensations. On doit faire bloc. C’est toute l’équipe qui défend ensemble.
Objectif demi-finale ? Vous me l'apprenez...
Un autre obstacle s’est dressé devant vous la semaine dernière avec les multiples polémiques autour des propos de Karim Benzema. Comme le groupe vit-il ce contexte assez pesant ?
On essaie de faire abstraction. Notre objectif, c’est de se concentrer sur le premier match. Tout ce qui s’est dit à côté, on en n’a pas trop parlé.
A Biarritz, Vincennes, Nantes ou Metz, vous avez été accueillis avec une immense ferveur. Un contexte qui rajoute forcément une pression supplémentaire. N’est-ce pas un piège de jouer à domicile ?
J’ai trouvé impressionnant l’engouement lors de nos déplacements. J’ai questionné les joueurs pour savoir si ça se passait toujours comme ça mais eux-mêmes étaient étonnés et contents de voir les gens aussi heureux. Ils nous poussent à être performants. Ça met une pression supplémentaire, certes, mais la plupart des joueurs jouent dans des tops clubs, on a la pression au quotidien. Elle va nous pousser à être performant.
Didier Deschamps et Noël Le Graët visent les demi-finales mais, depuis quelques jours, les joueurs ont dévoilé leurs intentions de victoire finale. En parlez-vous entre vous ?
L’objectif, ce sont les demi-finales ? Je n’étais pas au courant, vous me l’apprenez. Dans une compétition comme ça, en France, l’objectif c’est d’arriver en finale et de la gagner. On a hâte que ça démarre. Plus les jours avancent, plus on a hâte d’être vendredi.
Propos recueillis par notre envoyé spécial auprès des Bleus, Martin MOSNIER
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