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Espagne - R. tchèque (1-0) - Avec son magicien Iniesta, l'Espagne a de belles heures devant elle

Alexandre Coiquil

Mis à jour 13/06/2016 à 21:20 GMT+2

EURO 2016 - Auteur d'une superbe passe décisive pour Gerard Piqué, Andrès Iniesta a été l'architecte du succès inaugural de l'Espagne face à la République tchèque (1-0), lundi. Récupérateur, organisateur, passeur, le joueur du FC Barcelone s'est comporté en véritable patron du jeu.

Félicité par Sergio Busquets, Andres Iniesta a signé un récital face à la République tchèque

Crédit: AFP

Marca ne s'était pas trompé de poulain. En plaçant une photo pleine page d'Andrès Iniesta et d'un marquant "Le retour", le quotidien espagnol avait directement annoncé la couleur avant l'entrée en lice de l'Espagne face à la République tchèque et surtout rebondi sur sa couverture post-élimination de la Coupe du monde 2014. Un Mondial où le milieu de terrain était apparu comme l'un des symboles du désastre vécu par la Roja au Brésil. Hors de forme, comme il l'avait été en fin de saison 2013/2014 avec le FC Barcelone, le meneur de jeu avait semblé incapable de changer la donne au Brésil. Surtout, il avait semblé être complètement impuissant.
Deux années après le fiasco, la donne a déjà un peu changé. L'Espagne n'a pas encaissé une raclée, comme cela avait été le cas face aux Pays-Bas (5-1), pour son premier match dans cet Euro 2016. Elle a gagné, de manière logique face à une République tchèque vaillante, très défensive, mais un poil trop juste (1-0) et s'est accompagnée de tous les effets positifs qui entourent une victoire.

Le joueur du FC Barcelone a donné le tempo

Il fallait évidemment un chef d'orchestre à tout cela. Andrès Iniesta a été cet homme et sa magnifique passe décisive en direction de Gerard Piqué, buteur providentiel en fin de match (87e), a éclairé cette rencontre dominée par la Roja. Son geste a marqué les esprits. "La passe d'Andrès Iniesta était absolument incroyable", a réagi Piqué, l'heureux élu. Pour Vicente del Bosque, le geste de son joueur était tout simplement "parfait." Oui il l'était.
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Andres Iniesta félicite Gerard Piqué, buteur de l'Espagne face à la République tchèque

Crédit: AFP

Ce n'était pas la première fois de la rencontre que le joueur du Barça faisait preuve d'une telle efficacité dans l'avant-dernier geste. Pendant 87 minutes, le joueur de Fuentealbilla a tout fait et mieux que les autres. Avant de délivrer ce délice de passe décisive, une ouverture excentrée depuis le côté gauche, il a guidé le jeu de la Roja. Positionné sur le côté gauche du trident du milieu de terrain, le joueur du FC Barcelone a donné le tempo et pris la lumière par rapport à Sergio Busquets et Cesc Fabregas, moins en évidence.

Des baromètres nommés Andrès Iniesta et Sergio Busquets

Tout ce qu'il a fait a fonctionné : il est allé chercher les ballons, les a distribué, des deux côtés et dans l'axe vers Alvaro Morata, et a orchestré le rythme. Preuve de son omniprésence, le jeu de l'Espagne s'est essentiellement reposé sur son côté gauche. Il s'est même permis de tirer au but pour essayer de trouver l'ouverture (60e). De A à Z, il a été le taulier de cette Roja.
Toujours mesuré au moment d'analyser ses performances, Iniesta, logiquement élu homme du match, a complètement botté en touche suite à sa prestation du jour. Son credo ? L'équipe, le collectif avant toute chose. Pourtant, il assume complètement son statut de patron du jeu. "J'ai toujours essayé d'avoir une responsabilité assez importante dans l'équipe. C'est toujours comme ça que j'ai conçu le football, a soutenu l'international espagnol. Le foot c'est un sport collectif et il ne dépend pas que d'un seul homme. Être important dans le jeu ce n'est pas le plus important. C'est notre sélection qui a remporté ce match grâce à ses qualités. On ne peut pas se contenter d'avoir gagné ce match-là et se louper sur les deux derniers."
Même son de cloche pour Vicente del Bosque, encore plus porté sur le discours formaté. Si vous lui parlez d'Iniesta, il vous répond "équipe" et pense au prochain match. "Iniesta a très bien joué mais ce n'est pas le moment de parler de forme individuelle. Ce sont les quatorze joueurs qui se sont très bien comportés", a expliqué le sélectionneur espagnol qui ne s'est pas attardé devant la presse. Pourtant, il le sait. De la forme de son meneur de jeu, ainsi que celle de Sergio Busquets, son numéro six, dépendra l'équilibre général de son équipe.

"Une grosse débauche d'énergie"

La bonne nouvelle pour lui, c'est qu'Iniesta a attaqué l'Euro en pleine possession de ses moyens. Et c'est un sacré luxe. Le meneur de poche a eu plusieurs alertes physiques cette saison avec le Barça et a surtout plongé lors du passage à vide du club catalan en avril. Forcément, en fin de saison, 2014 est revenu dans les esprits. Sans certitudes avant le début de l'Euro, l'Espagne s'est logiquement inquiétée.
"Il s'agit de se trouver dans un bon état de forme, d'avoir de bonnes sensations, a expliqué l'Ibère au sujet de sa condition du moment. Je suis toujours content de bien terminer un match d'être au niveau pour enchaîner le prochain. On a eu une grosse débauche d'énergie. Maintenant on va affronter la Turquie. Il faut 6 ou 7 matches, pour aller au bout", a-t-il ensuite conclu. Iniesta a raison, ce n'est que le début pour lui et la Roja. Et les sensations du jour ne seront pas celles du lendemain. Mais avec un leader à un tel niveau, elle a gagné le droit de redevenir ne serait-ce qu'ambitieuse pour la suite des évènements. Quand au public, il n'attend qu'une chose : le prochain récital du magicien. Il en vaut la peine.
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Euro 2016 Spain Iniesta

Crédit: AFP

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