Zlatan, Ronaldo, Pogba : On en attendait beaucoup mais pour l’instant ils sont presque inexistants

Avant le coup d'envoi de l'Euro, la rédaction d’Eurosport.fr avait planché sur un Top 50 des joueurs les plus attendus de l'Euro 2016. C'était eux que l'on avait envie de voir en premier. Ils devaient enflammer les stades, faire des différences et guider leur sélection. A l'issue de cette phase de poules, un constat s'impose : notre soif de se régaler devant ces artistes n'a pas vraiment été assouvie. Notamment si on regarde les performances des membres de notre Top 10. Si Andres Iniesta et Gareth Bale ont largement répondu présents, voici pourquoi les autres nous ont laissés sur notre faim.

L'Anglais était le 10e joueur de notre classement. Sur la lancée de sa saison avec Tottenham, il devait s'imposer comme le fer de lance de l'attaque de l'Angleterre. Pour le moment, c'est une déception. Aligné en pointe d'un 4-3-3 lors des deux premiers matches, il n'a pas marqué. Et Roy Hodgson, le sélectionneur des Trois Lions, a choisi de le sortir à la mi-temps contre le Pays de Galles (2-1), avant de le mettre sur le banc contre la Slovaquie (0-0) pour donner sa chance à Jamie Vardy. On attend maintenant sa réaction lors des matches couperets.

Pour son baroud d'honneur sous le maillot de sa sélection - ce qu'il a confirmé à la veille du troisième match -, Zlatan Ibrahimovic était attendu. Le Suédois n'a quasiment pas pesé sur les performances de son équipe. Certes pas d'un niveau flamboyant, ses partenaires auraient toutefois pu prétendre à meilleure locomotive. A titre de symbole, Ibra a cadré son premier tir après... 255 minutes de jeu ! Son unique but a été refusé de façon discutable par l'arbitre, mercredi contre la Belgique (0-1).

La machine est enrayée. Le serial buteur du Bayern Munich n'a pas encore fait trembler les filets dans cet Euro avec la Pologne. Et il a même raté une énorme occasion contre l'Ukraine (1-0). Lui, le meilleur buteur des qualifications (13 buts), la machine à buts du Bayern (30 buts en Bundesliga, 9 en C1 cette saison) est resté muet depuis le début du tournoi. Alors bien sûr, il est déterminant pour son jeu en remise ou encore sa capacité à monopoliser l'attention des défenseurs adverses. Mais son réalisme se fait attendre.

Son premier match, une défaite contre l'Italie (0-2), n'est pas passé loin du cauchemar. Enchaînements ratés, incapacité à créer le moindre décalage, placement laborieux... De Bruyne a fait craindre le pire. Replacé en meneur de jeu axial, il s'est quelque peu repris, en livrant notamment une prestation solide face à l'Irlande (3-0). Mais le joueur de Manchester City doit encore prouver qu'il peut être bon et décisif avec et même en temps qu'Eden Hazard, placé à sa gauche.

Dans cet Euro, le Français ne brille pas de mille feux, comme il a pris l'habitude de le faire avec l'Atlético Madrid. Bien sûr, il y a eu son but contre l'Albanie (2-0), un match qu'il a débuté sur le banc des remplaçants. Mais ces deux sorties en tant que titulaire (contre la Roumanie et la Suisse) n'ont pas été emballantes, et c'est un euphémisme. Il a le talent et le CV désormais pour en montrer beaucoup plus. C’est même une obligation.

Décidément, il n'y arrive pas à l'Euro. Buteur prolifique avec la Mannschaft en Coupe du monde, Thomas Müller a pris la fâcheuse habitude de caler à l'heure du championnat d’Europe. Déjà muet à l'Euro 2012, le Bavarois n'a toujours pas réussi à mettre fin à cette anomalie durant cet Euro. Et pourtant, il a essayé. Après deux premiers matches moyens, il a multiplié les tentatives contre l'Irlande du Nord (0-1), en vain. Il a d'ailleurs été décisif sur le but de Mario Gomez face aux Nord-Irlandais en se montrant altruiste à six mètres des cages adverses. Mais il lui manque toujours ce petit but.

Avec son dernier match, on aurait tendance à tout oublier. Mais avant, Cristiano Ronaldo n'était pas parvenu à être décisif lors de ses deux premières sorties et avait même manqué un penalty, le Portugal en a souffert. Alors bien sûr contre la Hongrie, CR7 a régalé. Il a offert le premier but à Nani d'une passe lumineuse avant de signer un doublé, avec notamment un but sublime pour égaliser à 2-2. Coup d'éclat ou véritable réveil du triple Ballon d'Or ?

Ses vingt premières minutes contre la Suisse ont démontré tout son talent. Mais c'est trop peu pour un joueur de cette envergure et avec ce potentiel. Il doit se montrer plus constant, plus consistant, plus décisif aussi. Pour le moment, il n'y est pas encore. Les matches à élimination directe doivent être son terrain de jeu.