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Comète russe, Gignac et marathon : Le Top 50 des moments qui ont fait l'Euro

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 15/06/2020 à 18:22 GMT+2

EURO 2020 - Il n'y a pas d'Euro cette année. Pour vous aider à passer le temps et attendre l'édition qui se déroulera à l'été 2021, nous avons décidé de vous concocter un Top 50 des moments qui ont jalonné la grande histoire du Championnat d'Europe des Nations. Premier volet ce lundi, du 50e au 41e.

Le Top 50 de l'Euro - partie 1

Crédit: Eurosport

50. Séance marathon pour médaille en chocolat
Tchécoslovaquie - Italie : 1-1 (9 tab à 8)
Troisième place - Euro 1980
Jusqu'au bout, cet Euro 1980 à domicile aura eu un parfum d'amertume pour la Squadra. Après avoir vu la finale lui filer sous le nez pour une histoire de meilleure attaque belge, l'Italie échoue à ramener une médaille de bronze en forme de consolation. Lors du match pour la 3e place contre la Tchécoslovaquie, après un score de parité à l'issue du temps réglementaire (1-1), il faut une séance de tirs au but pour départager les deux équipes. Elle sera d'une longueur inédite : 17 tentatives en tout.
Les 16 premiers tirs au but sont tous réussis. Huit de chaque côté. Puis l'élégant défenseur de l'AC Milan, Fulvio Collovati, échoue. Sa frappe passe sous le bras de Jaroslav Nikolicka. Le ballon, freiné, semble devoir rentrer dans le but mais le gardien tchécoslovaque le récupère juste avant qu'il n'ait franchi complètement la ligne. Les Azzurri, comme pressés d'en finir avec cet Euro et ce match déprimant disputé devant un stade San Paolo aux deux-tiers vides, ne protestent même pas. Derrière, Barmos trompe Zoff, battu pour la 9e fois. Quand ça ne veut pas…
49. L’Irlande a coulé, mais pas son public
Espagne - Irlande : 4-0
Premier tour - Euro 2012
Les Irlandais ont définitivement laissé un bon souvenir lors de cet Euro 2012. Pas vraiment par la qualité de leur football, mais surtout grâce à leurs supporters. Lors du match face à l’Espagne, lourdement perdu (4-0), une vraie marée verte n’a cessé de soutenir son équipe qui prenait l’eau et qui s’est même complètement noyée face à la Roja. Et malgré ce score, synonyme d'élimination pour leur équipe, les supporters n’ont pas hésité à chanter "The fields of Athenry" pendant six longues minutes à la fin de la rencontre.
De quoi impressionner Vicente Del Bosque, qui soulignait cette mentalité exceptionnelle à la fin de la rencontre : "Le public irlandais nous a donné l’exemple de ce que c’est que faire honneur au football." En 2016, les Verts avaient remis ça du côté de la France. Et l’Irlande du Nord, elle aussi qualifiée, avait aussi fait parler d’elle avec un chant qui nous a trotté dans la tête tout l’été : "Will Grigg’s on fire".
48. La chute de la maison orange en 4 minutes
Tchécoslovaquie - Pays-Bas : 3-1 (ap)
Demi-finale - Euro 1976
L'Euro 76 est encore celui de cette drôle de formule, avec les qualifications réparties sur plusieurs mois, des quarts de finale en mars, avant la phase finale proprement dite, regroupant les quatre demi-finalistes. Frustrés par leur défaite en finale du Mondial 74, les Pays-Bas comptent bien s'offrir le titre continental. En quarts, ils ont laminé le voisin belge (5-0 à Rotterdam, 2-1 au Heysel) et font office de grandissimes favoris lors de la demi-finale contre la Tchécoslovaquie à Zagreb. C'est encore la grande équipe batave. Contrairement à la Coupe du monde 1978 en Argentine, Johan Cruyff est toujours là. Neeskens, Rensenbrink, Krol, Rep, Jansen ou Suurbier aussi.
Menée jusqu'à l'entrée du dernier quart d'heure après l'ouverture du score du libero Ondrus, l'équipe de Rinus Michels égalise à la 77e minute sur un but... contre-son-camp du même Ondrus. La prolongation est tendue au Maksimir. Puis la maison Oranje s'écroule en moins de quatre minutes : Nehoda (114e) puis Vesely (118e) enterrent les illusions de la bande à Cruyff. Jamais le jeu fluide et léché des Néerlandais n'a pu prendre la mesure du bloc tchécoslovaque, malgré une nette domination. Les Pays-Bas ratent les retrouvailles attendues depuis deux ans avec l'Allemagne de l'Ouest. Encore un rendez-vous raté pour cette fabuleuse équipe.
47. Collina, le pire du meilleur
Espagne – France : 1-2
Quart de finale - Euro 2000
C'est le meilleur arbitre du moment. Et de très loin. Mais ce soir du 25 juin 2000, Pierluigi Collina ne fait pas honneur à sa réputation méritée. Il en est même à des années-lumière. Pour ce choc entre l'Espagne et la France en quarts de finale de l'Euro, l'Italien a tout simplement été le pire acteur sur le terrain au Stade Jan-Breydel. Complètement dépassé dans ce match d'une haute intensité et d'un sacré niveau entre une Roja ambitieuse guidée par Mendieta, Guardiola et Raul et les Bleus de Zidane - champions du monde en titre -, il fait même un peu tache sur la pelouse de Bruges.
Peu inspiré dans ses décisions, l'Italien se fait notamment remarquer à deux reprises. Une première fois à la 71e. Thierry Henry file au but mais se fait arrêter par Paco, qui le stoppe d'un plaquage digne du rugby. A la surprise générale, Collina ne donne qu'un jaune au défenseur espagnol. Et à la dernière minute sur une action confuse, le célèbre chauve au sifflet offre un penalty plus que litigieux à l'Espagne. Alors certes, Raul envoie le ballon dans les tribunes et laisse la France poursuivre sa route vers le doublé Mondial-Euro. Toujours est-il qu'au cours de sa carrière, Collina sera rarement passé autant à côté de son sujet que ce soir-là.
Collina, Guardiola et Zidane : sacré trio
46. Conte, l'homme du match était en smoking
Italie – Espagne : 2-0
Huitième de finale - Euro 2016
C'est un chef d'œuvre déjà un peu oublié. Pourtant, ce 27 juin 2016 au Stade de France, sous une pluie diluvienne, l'Italie et l'Espagne offrent sans doute le plus beau récital de cet Euro 2016. Le double tenant du titre est au tapis, piégé par une Squadra Azzurra diabolique. Peuplée de bons joueurs plus que de stars mais soudée par un esprit unique dans un 3-5-2 qui lui va comme un gant, celle que les médias surnommaient "la pire équipe d'Italie de l'histoire" a arraché avec le cœur et les tripes un succès aussi inattendu que mérité. Le cerveau de ce braquage à l'italienne : Antonio Conte.
C'est lui qui a soudé le collectif, c'est lui qui a insufflé ce supplément d'âme. Et ce 27 juin, il fallait le voir passer ses nerfs sur un ballon, vociférer contre l'arbitre, remonter son bloc en levant le bras, se jeter dans les bras de ses adjoints en hurlant sur l'ouverture du score avant d'appeler tout le monde au calme en resserrant sa cravate noire, remuer ciel et terre sur chaque incursion de la Roja. Et finalement se ruer sur le toit de son banc de touche, le faire plier sous le poids de son intense bonheur quand Graziano Pellè, l'homme en qui personne ne croyait sauf lui, scellait le sort du match à la 90e minute. Le survolté Conte enterrait définitivement la grande Espagne du placide Vicente Del Bosque. Et qu'importe si l'Allemagne a ramené toute la Botte à la raison, l'Italie a vécu un intense frisson grâce à son sélectionneur fêlé, un peu, génial, surtout.
45. Les adieux ratés de Thuram
Italie - France : 2-0
Premier tour - Euro 2008
Ce n'est pas franchement une sortie à la hauteur du personnage. Rien n'allait dans ses adieux. Une défaite face à l'Italie (2-0), une piteuse élimination lors de ce maudit Euro 2008 et 90 minutes passées sur le banc à ronger sa frustration et voir son immense carrière s'évanouir dans cette soirée de tristesse au Letzigrund. Recordman des sélections en équipe de France (142), champion du monde et d'Europe, double buteur en demi-finale du Mondial 1998, Lilian Thuram, puisque c'est bien de lui dont il s'agit, est une véritable légende du football français.
Mais il a raté son dernier tour de piste. Ecarté du onze par Raymond Domenech après une prestation catastrophique face aux Pays-Bas quelques jours plus tôt (4-1), le monstre sacré avait les cannes usées. A 36 ans, après une saison en demi-teinte au Barça, Thuram n'avait plus grand-chose de l'immense défenseur qui avait régné sur le monde pendant de si nombreuses années. On préférera retenir de lui ce doigt sur la bouche et cet air interloqué un soir d'inattendu doublé. Parce que Thuram vaut mieux que le dernier souvenir qu'il a laissé en Bleu.
picture

Lilian Thuram en 2008

Crédit: Imago

44. Le récital de la comète Arshavin
Pays-Bas - Russie : 1-3 (ap)
Quart de finale - Euro 2008
La comète ultime. Celle qui s’embrase le temps d’une soirée bâloise pour renvoyer les Pays-Bas à leur habituelle condescendance. Avant cet Euro, Andrei Arshavin n'évoque pas grand-chose au grand public. Après ce quart de finale, tout aura changé. Visage poupin et jambes de feu, voilà comment résumer la révélation russe de cet Euro.
Sur ce quart de finale, il y a ce but, feinte de corps et petit pont sur Van der Sar, accompagnée d’une célébration passée à la postérité. Il y aussi ces courses incessantes, pleines de vitalité, qui ont fini par épuiser la défense néerlandaise, pataude comme jamais face au virtuose russe. Sa passe décisive sur le but du 2-1, après une course de près de 50 mètres, en est le symbole parfait. La gueule d’ange devient l'attraction de cet Euro et l’hiver qui suit, Arsenal pose 24 millions pour acheter la dernière sensation. Mais les comètes ont une durée de vie limitée. Celle d’Arshavin au plus haut niveau aura été courte. Mais reste magnifiquement symbolisée par cette folle nuit de l’été 2008.
43. Le drôle de but libérateur de Wim Kieft
Pays-Bas - Irlande : 1-0
Premier tour - Euro 1988
Marco Van Basten est l'incontestable roi de l'Euro 88, remporté par les Pays-Bas. Mais sans Wim Kieft, les Bataves n'auraient probablement pas franchi le cap du premier tour et il ne resterait du tournoi du génial avant-centre de l'AC Milan qu'un triplé, spectaculaire mais vain, face à l'Angleterre. Avant d'affronter l'Eire pour leur dernier match de poule, à Gelsenkirchen, les Néerlandais sont contraints de gagner. Un nul les éliminerait au profit des Irlandais. A moins de dix minutes de la fin, le score est toujours vierge.
Surgit alors Wim Kieft, entré en jeu en début de seconde période. A la 82e minute, l'attaquant du PSV Eindhoven dévie au point de penalty le ballon de la tête. Celui-ci semble devoir sortir mais le rebond, pour le moins curieux, le remet sur la trajectoire du but de Pat Bonner. Le gardien irlandais est battu. La valeureuse Irlande aussi. Dans les tribunes, un gamin de 12 ans est là. Il s'appelle Ruud Van Nistelrooy et il sera marqué à vie : "C'était un but bizarre, un peu chanceux, mais un des plus importants de l'histoire de la sélection." La légende a retenu Van Basten, et à juste titre. Mais rien n'eut été possible sans ce curieux but de Kieft.
42. Figo, la classe teintée de réussite
Portugal - Angleterre : 3-2
Premier tour - Euro 2000
C'est l'un des buts les plus marquants de Luis Figo. Et pourtant… Pas question de négliger son importance. Il est capital. Car le Portugal est parti pour vivre un cauchemar à Eindhoven. Deux offrandes de David Beckham, exploitées par Paul Scholes et Steve McManaman, donnent un break d'avance aux Three Lions. On joue depuis à peine 20 minutes. Et Luis Figo sort son costume de super-héros. Après une longue course initiée dans son propre camp à travers un milieu anglais désertique, le Portugais déclenche la foudre des 30 mètres. Lucarne. A première vue, une véritable œuvre d'art.
Au deuxième coup d'œil en revanche, la classe doit faire une belle place à la réussite. C'est la légère déviation de Tony Adams, du talon, qui a modifié la trajectoire du ballon pour le mettre hors de portée de David Seaman. Petit coup de chance, grandes conséquences. Parce que ce but a initié le retour du Portugal, finalement vainqueur avec deux autres buts de João Pinto et Nuño Gomes. Parce qu'il a lancé le superbe parcours des Portugais, vaincus seulement en demi-finale par la France. Et parce qu'il a pesé de tout son poids sur le Ballon d'Or enlevé par Figo quelques mois plus tard. Un trophée teinté de réussite, aussi.
41. Gignac, à deux doigts du paradis
France - Portugal : 0-1
Finale - Euro 2016
L’éternité lui a tendu les bras. Le temps d’un souffle. Et puis, elle a retourné sa veste, lui préférant un autre, un peu plus tard dans la soirée. Pourtant, André-Pierre Gignac avait tout bien fait. A la réception d’un centre de Patrice Evra, l’invité mexicain de l’Euro s’était plus que brillamment débarrassé de l’intraitable Pepe. On jouait la 92e minute et la France, passée maître dans l’art du but inscrit dans le temps additionnel en finale de l’Euro, allait remettre le couvert, seize ans après le finish renversant de Rotterdam. Douze ans après la folle soirée inaugurale de Lisbonne. Et puis… non.
Gignac a quelque peu rippé sa frappe, de la cheville, quand même battu Rui Patricio, mais pas le poteau. Antoine Griezmann a cinq petits mètres de la terre promise n’a, cette fois, rien pu changer à l’histoire, bientôt scellée par Eder. A Gignac et ses copains, il restera les regrets. Certains se consoleront deux ans plus à tard à Moscou. Pas lui.
Par Sasha Beckermann, Laurent Vergne, Glenn Ceillier, Martin Mosnier, Vincent Brégevin, Cyril Morin et Maxime Dupuis
Le tir de André-Pierre Gignac sur le poteau lors de la finale de l'Euro 2016 avec la France
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