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L'antisèche d'Italie - Angleterre (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) : Ils étaient frères, ils sont devenus champions !

Vincent Bregevin

Mis à jour 12/07/2021 à 08:03 GMT+2

EURO 2020 - L'Italie est allée au bout de son rêve en s'offrant le deuxième sacre européen de son histoire dimanche face à l'Angleterre à Wembley (1-1, 3-2 t.a.b.). Un trophée largement mérité sur sa qualité de jeu. Mais si Fratelli d'Italia peut résonner plus fort que jamais, c'est bien grâce aux valeurs morales d'un groupe façonné de main de maître par Roberto Mancini. Notre antisèche.

L'Italie est championne d'Europe !

Crédit: Getty Images

Le jeu : L'Italie ne meurt jamais

Elle était franchement mal partie. L'Italie a d'abord été incapable de trouver la solution face au plan de jeu anglais parfaitement concocté par Gareth Southgate. Un 3-5-2 destiné à appuyer là où ça fait mal, en exploitant les couloirs et la faiblesse des latéraux transalpins. Dominatrice techniquement, tactiquement et physiquement, l'Angleterre a mis l'Italie à genou. Mais elle a fait la grande erreur de ne pas la tuer. Le milieu de la Nazionale, inexistant avant la pause, a retrouvé tout son rayonnement après la mi-temps quand les Three Lions sont tombés dans une suffisance coupable. La formation de Roberto Mancini a pris le contrôle du match. Et si elle a attendu les tirs au but pour s'imposer, sa victoire n'en est pas moins méritée.

Les joueurs : La classe Bonucci, le héros Donnarumma

Il a tenu le choc au cœur de l'orage anglais en première période. Il a ramené le beau temps sur la Botte en deuxième. Leonardo Bonucci a bouclé un Euro de haute volée par une prestation de grande classe ponctuée d'un but déterminant. Déterminants, Federico Chiesa, Marco Verratti, Jorginho et Giorgio Chiellini l'ont également été pour remettre la Nazionale sur la bonne voie après la pause. Emerson aussi, après une entame délicate. Et que dire de Gianluigi Donnarumma, héros du peuple italien au terme d'une séance de tirs au but où le portier transalpin a été impérial ? Son trophée de meilleur joueur de l'Euro est largement mérité.
Seul Luke Shaw pouvait le battre. Auteur d'un but d'attaquant et d'un match plein, le latéral gauche anglais a confirmé son excellent tournoi malgré la défaite. Declan Rice a été l'autre homme fort d'une équipe anglaise bien moins consistante au milieu après sa sortie. Harry Kane a eu un impact important dans ses décrochages, mais il s'est une nouvelle fois fait discret face au but. Comme Raheem Sterling, si prompt à semer la panique dans la défense adverse mais trop rarement inspiré dans la finition. Enfin, Kyle Walker a été irréprochable, limitant considérablement l'impact de Lorenzo Insigne.

Le facteur X : Southgate, du génie au néant

Et dire que son plan de jeu de départ était parfait. Son choix d'aligner un 3-5-2 au coup d'envoi ressemblait à un coup de génie. Mais la suite a été un véritable désastre. Incapable de trouver les solutions pour donner un second souffle à son équipe quand l'Italie s'est relancée, le sélectionneur anglais a refusé le jeu. Il n'a jamais cherché à forcer le destin des Three Lions malgré la pléiade d'atouts dont il disposait sur son banc. Il a fini par le faire… à la 120e minute de jeu, en lançant Jadon Sancho et Marcus Rashford. Bien trop tard, et en plus sur un corner défensif. Il n'a pas été sanctionné tout de suite. Mais après coup, puisque les deux joueurs ont échoué dans la séance de tirs au but. C'est malheureux. Mais c'est symbolique de l'échec de Southgate sur cette finale.
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"Southgate s'est raté sur cette finale, la défaite est pour lui"

La stat : 53

L'Angleterre avait attendu 55 ans pour retrouver la saveur de disputer la finale d'un grand tournoi international. L'Italie a patienté quasiment aussi longtemps pour reprendre place sur le toit de l'Europe. Il s'est écoulé 53 ans entre son sacre de 1968 et son deuxième titre européen ce dimanche à Londres. Entre temps, elle avait connu la douleur de perdre deux fois en finale, en 2000 face à la France au but en or (2-1), puis en en 2012 face à une Espagne injouable (4-0). De quoi donner encore plus de saveur à sa victoire à Wembley.

Le tweet chambreur

La décla : Roberto Mancini (sélectionneur de l'Italie)

Je ne sais pas quoi dire, ces garçons ont été formidables

La question : Pourquoi ce trophée est différent pour l'Italie ?

Ce n'était pas l'Italie qui cadenassait le jeu avant de crucifier ses adversaires à la moindre opportunité. Ce n'était pas celle qui regorgeait de talents lors de son dernier sacre international en 2006. Cette Nazionale dégageait bien la même ferveur dès que Fratelli d'Italia se mettait à résonner dans le stade. Mais c'est bien tout ce qu'elle avait en commun avec ses devancières entrées au panthéon du football international. Elle était en ruines il y a trois ans, laissée pour morte après l'échec ultime de sa non-qualification pour la Coupe du monde 2018. Trois ans plus tard, elle est plus vivante que jamais.
C'est l'œuvre de Roberto Mancini. Il n'est pas question de négliger la qualité de jeu de la Nazionale. Sans cela, elle ne serait pas sur le toit de l'Europe aujourd'hui. Le sélectionneur italien a su donner un style nouveau à cette Italie, tout en technique et en mouvement sans jamais oublier cette culture tactique qui a toujours fait la force du football transalpin. C'est son premier fait d'armes. Mais cela ne suffisait pas. Cette Italie a souffert face à l'Autriche. Elle a été ballotée face à l'Espagne. Elle en a bavé face à l'Angleterre. Si elle s'en est tirée à chaque fois, c'est parce qu'elle avait une âme.
C'est bien cela, le vrai coup de maître de Mancini. Le sélectionneur italien a créé un groupe indestructible, un subtil mélange d'expérience et d'enthousiasme, une bande de frères que rien ne peut arrêter. Une armée qui ne s'est jamais délitée dans la difficulté. Il fallait qu'elle mette tous les ingrédients possibles pour bâtir ce fabuleux succès, mais le plus précieux d'entre eux restera cette solidarité de tous les instants. L'Italie l'a puisée partout où elle le pouvait. Et surtout dans ses multiples échecs de ces dernières années. C'est bien ce qui l'a rendue plus forte que jamais.
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"Avec l'Italie, l'Euro ne pouvait pas rêver plus beau vainqueur"

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