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Euro 2024 - Après France-Belgique (1-0) : Antoine Griezmann, le sacrifice à l'extrême
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Publié 02/07/2024 à 00:34 GMT+2
Titularisé à droite d'un 4-3-3 lundi soir contre la Belgique (1-0), Antoine Griezmann a vécu un premier acte désastreux avant de retrouver de l'air en se réaxant après la pause. Le joueur de l'Atlético de Madrid continue de servir de variable d'ajustement à Didier Deschamps. Mais cette fois, DD n'est-il pas allé trop loin ?
"Griezmann à droite, c'est gâcher son talent et le pouvoir de nuisance des Bleus"
Video credit: Eurosport
On se serait presque demandé, à la pause, s'il ne fallait pas remplacer Antoine Griezmann. Le numéro 7 des Bleus a certainement livré les pires 45 minutes de sa carrière en équipe de France, lundi soir, lors de la courte victoire de l'équipe de France contre la Belgique (1-0). Mis sur le banc lors du troisième match de poules contre la Pologne, annoncé à la pointe haute d'un milieu de terrain en losange contre les Diables Rouges, le joueur de l'Atlético de Madrid a finalement... collé la ligne de touche à droite.
"Ce matin, le coach est venu dans ma chambre. Il me l'a dit. Je lui ai dit 'go coach on y va, moi je suis là pour vous, je suis là pour l'équipe et on y va'", a expliqué Grizou en zone mixte après la rencontre. "Il n'y avait pas le moindre doute dans ma tête, a de son côté assuré Didier Deschamps sur TF1. Après, c'est juste une question d'équilibre. Comme je vous l'ai dit avant le match, même si vous étiez partis sur un losange, il y a toujours la possibilité d'avoir un joueur qui n'est pas dans la meilleure position".
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Que penser des Bleus ? "C'est l'Italie du catenaccio"
Video credit: Eurosport
En résumé, il fallait bien sacrifier quelqu'un pour pouvoir aligner le trio Rabiot-Tchouaméni-Kanté au milieu. Ce fut Ousmane Dembélé sur le papier, puisque l'ailier parisien est resté sur le banc après avoir débuté les trois premières rencontres à droite. Mais Griezmann dans les faits, tant le gaucher a semblé perdu avant de se réaxer après le retour des vestiaires. La fin du calvaire, avant une seconde période très neutre.
L'ancien Barcelonais a perdu 8 ballons, coupé de son jardin, le cœur du jeu, auquel il est désormais tellement habitué. "Antoine joue régulièrement dans cette position avec son club, il a une capacité à s'adapter", a tenté Deschamps. Mais la réalité est bien différente pour un joueur qui a d'abord assuré qu'il n'avait plus joué à ce poste "depuis la Real Sociedad", avant de se reprendre et de réévoquer un souvenir bleu.
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Antoine Griezmann (France) - Euro 2024
Crédit: Getty Images
"Il fallait que je m'adapte, a-t-il poursuivi. Je me suis bien senti, j'ai essayé de trouver la profondeur, de faire des appels, d'être dans l'axe, gêner le latéral pour laisser Jules tout seul. J'ai eu deux, trois positions pour frapper. J'aurais dû frapper, je ne l'ai pas fait, j'ai plus cherché des une-deux, à m'adapter. Et à gagner".
Une variable d'ajustement à 133 sélections
La victoire à n'importe quel prix et l'adaptation comme maître-mot. Le sacrifice, aussi, encore et toujours. Comme lorsqu'il fallait mettre Kylian Mbappé et Karim Benzema dans les meilleures dispositions. Comme lorsqu'il avait fallu s'insérer dans le milieu des vice-champions du monde en 2022 au Qatar. Plus que louable de la part d'un joueur aux 133 sélections, cadre de l'équipe de France depuis 2016, homme central du titre de champion du monde 2018. Mais DD ne va-t-il pas un peu trop loin dans la gestion de son vice-capitaine ?
Lundi, son équipe a encore été d'une solidité défensive à toute épreuve. Mais l'animation offensive, elle, a frôlé le néant. En clair, ce sacrifice n'a pas profité à grand monde - peut-être à Jules Koundé, comme l'a assuré Deschamps - et surtout pas au principal concerné, qui ne pourra évidemment pas se réfugier que derrière l'argument du positionnement pour défendre sa prestation. A force d'être baladé, Grizou perd de son influence de manière spectaculaire et les Bleus de leur force de frappe, jusque dans leurs coups de pied arrêtés.
"Il est intelligent, je sais que je peux compter sur lui", se rassure le sélectionneur des Bleus. Mais le tout serait de pouvoir compter sur du très bon Griezmann, ce qui n'est plus le cas depuis bien trop longtemps.
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