Euro 2024 - Espagne-Croatie : Premier choc, vraie curiosité

Espagne - Croatie, c'est le remake de l'un des matches les plus spectaculaires de la dernière édition de l'Euro, quand la Roja avait éliminé les Vatreni en prolongations d'un huitième de finale renversant (5-3). C'est aussi celui de la dernière finale de la Ligue des Nations, remportée par l'Espagne, encore une fois (0-0, 5 tab à 4).

Mais ce troisième affrontement de rang entre ces deux nations à l'Euro - les Croates s'étaient imposés en poules (2-1) en 2016 - est surtout le premier choc de cette édition, dans le groupe B "de la mort" également composé de l'Italie et de l'Albanie. Un choc... entre outsiders ou vrais prétendants ? C'est toute la question.

La certitude, c'est que deux dynamiques s'opposent : le renouveau et la stabilité. On veut savoir si la Roja, éliminée en 8es de finale des deux derniers Mondiaux mais demi-finaliste du dernier Euro, va confirmer son renouveau. Le grand public l'a quittée sur une élimination contre le Maroc au Qatar, après une séance de tirs au but qui avait sanctionné la possession caricaturale imposée par Luis Enrique. Mais depuis, Luis de la Fuente a pris le relais et a suffisamment convaincu pour être prolongé jusqu'en 2026, notamment au cours d'une campagne de qualifications pour l'Euro impeccable - 7 victoires, 1 défaite, 3e meilleure attaque des dix groupes.

On veut aussi savoir si la formule des Vatreni fonctionne toujours. Un mélange de qualité technique, de force mentale, de vice et surtout d'expérience a permis à la Croatie de s'installer comme une nation qui compte. Finaliste du Mondial 2018, 8e de finaliste de l'Euro 2021, troisième de la Coupe du monde 2022 après avoir sorti le Brésil en quarts, la formation de Zlatko Dalic, en poste depuis octobre 2017, est toujours aussi difficile à bouger. Elle n'a perdu que deux fois depuis son élimination contre l'Argentine au Qatar et a battu le Portugal samedi dernier (2-1) en préparation.

Et puis on veut voir toutes ces individualités. Le trio Kovacic - Brozovic - Modric est toujours là. Le premier joue régulièrement à City, mais le deuxième a choisi l'exil saoudien quand le troisième (38 ans) n'est plus que remplaçant à Madrid. Ils sont la plus grande force de leur équipe, mais sont-ils encore en capacité de la porter sur toute une compétition ? Il y a beaucoup moins de doute à ce niveau concernant Joško Gvardiol (22 ans), qui a clairement franchi un palier avec Manchester City et qui va disputer une troisième grande compétition de rang comme titulaire.

L'Espagne aussi, mélange l'expérience à certains des jeunes les plus prometteurs du Vieux Continent. Pendant que Pedri (21 ans) retrouve le rythme, Lamine Yamal (16 ans) et Nico Williams (21 ans) devraient être les flèches de la Roja sur les côtés. Elle compte aussi dans ses rangs les plus français des internationaux espagnols, Aymeric Laporte et Robin Le Normand, qui devront tenir la baraque même si le premier, blessé, ne pourra commencer le match de samedi.

Autant d'éléments qui suscitent la curiosité. Viendra rapidement le temps des premières réponses, dans un match déjà crucial de ce groupe B.