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ParEurosport

Mis à jour 28/10/2011 à 18:22 GMT+2

Les Bleus racontent comment ils ont arraché leur qualification pour l’Euro 2012 dans la douleur face à la Bosnie (1-1), mardi. "On était tétanisés" au coup d’envoi, va jusqu’à dire Florent Malouda. Heureusement, Laurent Blanc et son staff ont vigoureusement recadré les choses à la pause. Récit.

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Crédit: Eurosport

Mardi soir, les murs du vestiaire des Bleus ont tremblé au Stade de France. Pas pour célébrer la qualification pour l’Euro 2012. Bien avant cela. A vrai dire, dès la mi-temps. "On s'est un peu fait secouer à la pause", dévoile Samir Nasri. On ne saura que peu de choses sur ce qu'a pu dire le sélectionneur pour réveiller ses troupes. "Le discours de Laurent Blanc nous appartient mais il nous a rassurés et avait confiance en nous. Je ne peux pas tout dire...", a d’abord botté en touche Adil Rami. Le patron des Bleus lui-même a livré le sens de ses paroles. "Je leur ai dit : 'si on doit aller en barrages et perdre le match, au moins qu’on le joue', a-t-il raconté. Pendant les 45 premières minutes, à l’image de beaucoup de joueurs, on a été transparents". Plus que Blanc, c’est surtout Jean-Louis Gasset qui a secoué le cocotier avec un langage qu’on imagine fleuri. "Le coach nous a parlé. Mais Jean-Louis, c'est quelqu'un du sud (Rires). Il a su trouver les mots pour nous remettre les idées en place", témoigne encore Nasri. Dans la bouche de Blanc, cela donne plutôt ça : "Le staff est là pour leur dire que, dans la vie, il faut prendre ses responsabilités et il faut surtout prendre plaisir à jouer des matches comme ceux-là. Il n’y a pas à avoir peur".
Le mot est lâché. A voir l’entame de match des Bleus, tout indique que les Bleus ont eu peur face à l’enjeu d’un match décisif pour l’Euro 2012. Rares sont ceux qui ont osé employer le terme. Pour Hugo Lloris, les Français étaient juste "timorés" au coup d’envoi. "On a senti tout de suite qu'on n'y était pas. Les Bosniens avaient toujours un temps d'avance sur nous", dit-il tout de même, mettant cela sur le dos d’un "manque d’expérience". De son côté, Laurent Blanc a voulu mettre ce mauvais moment "sur le compte de la peur et la crainte de mal faire". Adil Rami, particulièrement fébrile dans les premières minutes, reconnaît que "c'était un moment particulier, une première pour nous et, inconsciemment, il y avait peut-être un peu de pression". De la pression donc mais pas la peur. Même lorsque Dzeko a ouvert la marque à la 40e minute ? "Il n’y avait pas de raison de paniquer, veut faire croire Réveillère. On avait à l’esprit qu’un nul nous qualifiait".
"Tétanisés..." (Malouda)
A ce moment du match, le spectre des barrages en novembre était pourtant bien réel. "Si on continuait à jouer comme lors des 45 premières minutes, on y allait tout droit", confirme Blanc. Pour expliquer un tel vide, il y avait peut-être autre chose que de la pression ou un manque d’expérience. Outre la qualité de l’adversaire, Florent Malouda est allé jusqu’à dire que les Bleus étaient "tétanisés", tout en s’interrogeant : "Je ne sais pas si c'est à cause de l'enjeu ou de la pression à domicile..." Toujours est-il que "quand on voit le déroulement du match, on s'est fait peur", finit également par admettre Nasri, lequel regrette que les joueurs aient "joué le match avant", dans leur tête. Ils ont passé le début de rencontre à se faire des passes "pour se rassurer", ajoute-t-il. "Le coach nous avait dit que les cinq premières minutes étaient importantes. Or, pendant les cinq premières minutes, on n'a pas touché le ballon…"
Le coup de gueule du staff à la pause aura été salutaire, selon tous les acteurs. "Le discours du coach nous a permis de réaliser une meilleure deuxième période. Il fallait remettre les troupes dans le bon sens, encourager les jeunes", estime Abidal. Résultat selon le capitaine Lloris : "Cela nous a permis de rentrer sur le terrain avec une autre détermination et avec une grosse envie de renverser la tendance". "De meilleures intentions", selon Nasri. L’équipe de France a alors tout simplement montré un "autre visage" pour Réveillère. "Je pense qu’il y a eu une prise de conscience", savoure Blanc. Concrètement, ça s’est traduit par ce penalty provoqué et transformé par Nasri (78e) qui avait déjà trouvé la barre quelques minutes plus tôt (72e). Le joueur de Manchester City aurait alors pu se dire que ça n’était le bon soir. "Un peu, admet-il. Mais il fallait continuer et persévérer. Il fallait essayer de provoquer la chance en se battant et en ne lâchant rien. C'est ce qu'ai fait pour le penalty".
"J’ai entraînement demain !"
Les Bleus ont alors pu pousser un gros ouf de soulagement après avoir frôlé la correctionnelle. Pourtant, à l’issue du match, la joie n’était pas démesurée. Le scenario du match rendait difficile l’arbitrage entre les deux sentiments. "Ce n’est pas un soulagement, assure pourtant Blanc. C’est d’abord une satisfaction d’avoir rempli notre objectif". "On est qualifiés, voilà, a simplement résumé Réveillère. On a atteint notre objectif. On est libéré par rapport à ça. Il y a avait de la pression. On a commencé les qualifications par une défaite. C’était l’après-Coupe du monde. Ça n’a pas été forcément évident". Dans le vestiaire, on a toutefois eu le droit à quelques scènes de célébration. "Il y avait deux bouteilles de champagne, elles sont parties vite", cafte Malouda. Mais les Bleus n’ont pas fêté la qualification ensemble. Ils sont repartis chacun de leur côté. "Je rentre à la maison. J’ai entraînement demain", a plaisanté Gameiro peu avant minuit. Plus sérieux, Abidal a rappelé qu’"il y a(vait) encore des matches importants ce week-end". Ils se reverront en novembre pour reparler du jeu des Bleus. Et pas pour disputer les barrages.
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