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Football - Ligue 1 - Beauvue (Guingamp) : Faut-il être grand pour être bon de la tête ?

Loïc Tanzi

Mis à jour 30/12/2014 à 07:57 GMT+1

"Tu es trop petit, tu ne seras jamais bon de la tête", une phrase que certains ont dû déjà entendre sur un terrain de football. Mais faut-il réellement être grand pour être bon de la tête ? Claudio Beauvue, l'attaquant de l'EA Guingamp, nous explique les secrets d'un bon joueur de tête.

Claudio Beauvue (Guingamp) saute plus haut qu'Anders Konradsen (Rennes)

Crédit: AFP

"Un grand qui saute va toujours plus haut qu’un petit qui saute" disait Guy Roux en son temps. La légende voudrait qu’un grand joueur soit forcément un bon joueur de tête. Il n’en est rien et chaque week-end, les footballeurs nous prouvent que la taille ne suffit pas. Le jeu de tête correspond à un geste technique comme un autre. Il se travaille et s’appréhende. Des joueurs dépassant le 1,80m n’ont jamais été des terreurs au moment de se servir de leur crâne. Au contraire, certains, qui ne semblaient pas prédisposés à briller dans les airs, ont trouvé plusieurs moyens pour arriver à leurs fins. Grâce à des éléments "tous plus importants les uns que les autres" comme nous l’a expliqué Claudio "air" Beauvue, attaquant de l’EA Guingamp, dont le but de la tête contre le PAOK Salonique en Ligue Europa a énormément fait parler.

Tableau comparatif du jeu de tête de quatre joueurs aux caractéristiques différentes :

Taille Buts inscrits de la tête depuis trois saisons / TotalPourcentage de duels aériens remportés en 2014/2015
Lacina Traoré (AS Monaco)2,03m0/2062,5%
Claudio Beauvue (EA Guingamp)1,74m9/1546,6%
André Ayew (OM)1,76m8/1846%
Bafetimbi Gomis (Swansea)1,84m5/3137%

Le timing : élément primordial

Le timing en football, dans sa définition la plus basique, représente la synchronisation du mouvement d’un joueur avec une action. Ainsi dans le cas de notre joueur de tête, cela correspondra à la faculté de ce dernier à adapter son geste, soit le saut qu’il effectue avant de reprendre le ballon de la tête, au moment de la passe de son coéquipier. "C’est important de savoir quand sauter, explique Claudio Beauvue. Si vous sautez trop tôt ou trop tard, vous prenez le ballon soit dans sa phase de montée, soit dans sa phase de descente." A l’image d’un joueur de tennis qui doit taper dans sa balle au meilleur moment possible, le joueur de foot devra attendre que le ballon soit en suspension dans les airs pour pouvoir donner le plus de précision à ce dernier ensuite. Comme chaque élement technique, il convient de travailler cet aspect. "Depuis tout petit, j’affectionne travailler mon timing, admet l’attaquant de l’EAG. Dès que j’ai vu que je pouvais être bon dans ce domaine, je n’ai pas arrêté de tenter de me perfectionner." Avec réussite.
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Claudio Beauvue (EA Guingamp) saute plus haut que David Luiz (PSG)

Crédit: Panoramic

La détente : plus important que la taille

Sur son premier but contre le PAOK Salonique en Ligue Europa, Claudio Beauvue est allé chercher le ballon très haut au dessus des défenseurs grecs. Le joueur a ainsi fait parler sa détente, plus importante encore que sa taille. Mais pour réussir à sauter haut, plus vite que son adversaire, direction la salle de musculation. "Sur le terrain, je ne travaille pas particulièrement la détente. C’est surtout après. Corde à sauter, les escaliers, renforcement des cuisses et des abdos. Il faut perfectionner au maximum sa vivacité et ses muscles." Encore plus pour un joueur de petit gabarit. La tonicité doit être importante pour prendre son adversaire à défaut.

Sentir le jeu : lire la trajectoire du ballon

Marquer un but de la tête ne veut pas forcément dire sauter très haut. Un bon joueur de tête doit savoir où le ballon va atterrir avant même que son coéquipier ne déclenche la passe. "Là, on est dans le domaine des automatismes, lance le Breton. C’est aussi ça qui me permet personnellement de ne pas faire attention à la taille des défenseurs adverses. Je prends toujours une longueur d’avance sur eux en anticipant ce que mon coéquipier va faire." Le jeu de tête ne résulte alors plus de son talent personnel. Il est en corrélation avec celui de ses coéquipiers. Prenons l’exemple de Lacina Traoré qui n’a encore marqué aucun but de la tête avec l’AS Monaco. Du haut de ses 2,03,m il domine ses adversaires dans le jeu aérien (62% de réussite), mais n’a aucune situation pour le faire devant le but.
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Lacina Traoré (AS Monaco) tente de prendre un ballon de la tête devant Bayal Sall (ASSE)

Crédit: Panoramic

Savoir se placer par rapport à son adversaire

Mais être un bon joueur de tête ne veut pas forcément dire être bon dans les duels aériens. Pour Lacina Traoré, les fautes sont partagées avec ses coéquipiers dans la mesure où ce dernier ne se place pas bien par rapport à ses adversaires. Difficile dans ce cas de lui transmettre des ballons décisifs. Claudio Beauvue, par exemple, ne remporte "que" 46% de ces duels aériens dans le jeu. Il est pourtant l’un des meilleurs buteurs de la tête en Ligue 1. Au contraire de Lamine Sané, joueur qui remporte le plus de duels aériens en Ligue 1 (84%). Pourtant, en trois ans, le défenseur des Girondins n’a marqué qu’une fois de la tête. La différence relève du placement devant le but. Une manière habile pour un joueur de se débarrasser de son adversaire pour ainsi éviter le duel. Se démarquer tout simplement.
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Claudio Beauvue (Guingamp) tente de s'échapper du marquage d'Alexis Romao (Marseille)

Crédit: Panoramic

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