Milan en toute logique

La haine des supporters romains, manifestée par des jets de pétards sur le gardien milanais Dida, n'y changera rien: malgré la saison remarquable de l'AS Rome, les hommes de Fabio Capello n'ont jamais réussi à se hisser à la hauteur du rival lombard. Les Milanais ont écarté tous leurs concurrents les uns après les autres en finissant par le plus coriace, l'AS Rome, dominée à San Siro (1-0).

Si Arsenal connaît une saison exceptionnelle en Premier League (0 défaite), le parcours du Milan AC en Série A n'est pas mal non plus. Une seule défaite subie à domicile contre Udinese (1-2) lors de la 14e journée, et, surtout, sept victoires et un nul lors de ses huit confrontations avec ses opposants traditionnels (AS Rome, Juventus, Inter, Lazio). Les hommes de Carlo Ancelotti ont su imposer leur suprématie tout au long de la saison.

Le mérite d'une telle performance revient en grande partie à Carlo Ancelotti. Pour sa deuxième saison à la tête de l'équipe milanaise, l'ancien milieu des rossoneri s'est offert un deuxième titre majeur consécutif après la Ligue des Champions remportée en 2003, affirmant ainsi de grandes compétences de technicien, déjà visibles à l'époque où il entraînait Parme.

Ancelotti a réussi à apporter à son excellent bloc défensif la touche de créativité qui fait la différence. L'arrivée de Kaka a été déterminante dans cette évolution. A seulement 22 ans, le meneur brésilien s'est imposé dès sa première saison en Italie, inscrivant 10 buts et délivrant de nombreuses passes décisives, dont celle donnée à Schevchenko pour l'unique but milanais contre l'AS Rome dimanche.

Kaka n'est pas l'unique satisfaction milanaise de l'année. On retiendra notamment l'efficacité grandissante de Schevchenko (22 buts en Série A), la solidité de la charnière centrale Nesta-Maldini (qui en est désormais à sept scudetti, tous remportés avec Milan) et l'abattage du duo Pirlo-Gattuso au milieu du terrain. Ancelotti a su construire une équipe complémentaire qui s'est imposée partout en Italie comme en Europe, sauf à La Corogne.

Le quart de finale de la Ligue des Champions en Galice restera en effet comme l'unique point noir de la saison. Victorieux 4-1 au match aller, les Lombards se sont fait balayer au Riazor (4-0) lors du match retour, perdant ainsi tout espoir de défendre leur titre de champion d'Europe. Une contre-performance dommageable, tant les Milanais avaient les moyens de s'offrir le plus beau des doublés.