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L'heure des bilans (3/4) : "Sans idée, l’Atlético a manqué l’occasion de passer un cap"

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/05/2015 à 22:24 GMT+2

Tout au long de la semaine, nos contributeurs d'Eurovisions reviennent sur la saison 2014/2015. Durant quatre jours, ils vont se pencher sur le champion, vous dévoiler ce qui leur a plu, moins plu et étonné. Troisième volet.

Fernando Torres incrédule face à l'arbitre assistant lors d'Atlético-Real

Crédit: AFP

La saison 2014/2015 touche à sa fin. Hormis les finales de coupes en France, Angleterre, Allemagne et Espagne, ainsi qu'une dernière journée de Serie A, les principaux championnats européens majeurs ont livré leur verdict. Il est donc l'heure du bilan. Et qui de mieux placé que nos contributeurs labellisés "Eurovisions" pour le faire ?
Nous avons posé quatre questions à Philippe Auclair (Premier League), François David (Liga), Valentin Pauluzzi (Serie A) et à David Lortholary (Bundesliga). Jeudi, nous leur avons demandé leur coup de gueule.

Espagne : "L’Atlético a ressorti les vieilles méthodes"

Les Colchoneros ont déçu cette saison. A commencer par ceux qui voyaient dans la formidable saison passée l'occasion de passer un cap. D'accord, le club du sud de Madrid a perdu trois emblèmes, en la personne de Diego Costa, Thibaut Courtois et Filipe Luis. Mais il avait anticipé et l'idée originelle, développer un jeu plus construit tout en gardant la même agressivité et intensité, a eu du mal à être comprise. L'Atletico a aussi souffert de la baisse de régime de Koke, Raul Garcia et Ardan Turan, trois de ses principaux leaders. Et parmi les recrues, il y a eu du très bon (Griezmann, Oblak, Gimenez), du bon (Moya, Gamez), du moyen (Mandzukic, Torres, Ansaldi, Siqueira) et du franchement mauvais (Raul Gimenez).
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Simeone (Atlético de Madrid)

Crédit: AFP

Tant et si bien qu'entre difficultés d'intégration et méforme, "El Cholo" n'a pas eu d'autre choix que de ressortir les bonnes vieilles méthodes pour assurer une place directe en Ligue des champions, vitale pour le club et son projet. Intimidation, fautes directes si un joueur est passé, pression, combat physique, tout l'arsenal y est passé. Avec succès puisqu'il faudra encore compter sur l'Atleti l'an prochain. Mais l'image d'une équipe sans idée et ses combats de chiffonniers face au Barça et au Real n'ont rien fait pour booster sa popularité. Le dernier match de la saison, à Grenade, a été l'un des pires matches des dix dernières années. Mais il fallait un point et les joueurs l'ont obtenu. On compte sur Simeone, prolongé jusqu'en 2019, pour apporter autre chose l'an prochain. Une partie de l'effectif sera renouvelé.

Allemagne : Où sont passés les attaquants de Dortmund ?

Après Mario Götze, lâché au Bayern en 2013 pour 37 millions d'euros, Robert Lewandowski s'en était allé, libre, pour la même destination en 2014. Le Borussia Dortmund, pour pallier les départs de ces deux stars, avait recruté, l'été dernier, Ciro Immobile au Torino, Adrian Ramos au Hertha Berlin et Dong Won Ji à Augsburg. Résultat ? 3 buts pour l'Italien, 2 pour le Colombien (qui restait sur 16 réalisations en 32 matches, la saison précédente, dans la capitale) et aucun pour le Coréen. Un flop total, que la générosité de Pierre-Emerick Aubameyang (16 buts) a comblé tant bien que mal.
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Ciro Immobile

Crédit: AFP

Tandis que le club, dernier à la trêve, relevait la tête après Noël grâce aux efforts dispersés des Hummels, Sahin, Gündogan, Reus, Kagawa et autre Mkhitaryan, les trois recrues offensives disparaissaient totalement des radars. L'un des chantiers prioritaires de Thomas Tuchel, successeur de Jürgen Klopp sur le banc des Jaune et Noir, sera de revitaliser son secteur offensif dès les semaines à venir. L'arrivée de Gonzalo Castro pour alimenter les attaquants, existants ou à venir, est déjà un signal.

Angleterre : QPR ne l'a pas volé

Même si ses fans sont parmi les plus attachants du championnat d’Angleterre, même si son stade est l’une des rares vraies arènes "à l’anglaise" à avoir échappé aux architectes-vandales du 21e siècle, la Premier League sera une compétition plus saine sans QPR, dont la gestion aberrante - depuis des années - a atteint des sommets d’indigence (si j’ose dire) presque dignes du Portsmouth de l’ère Gaydamak. Ce qui n’est pas peu dire. Tiens ? Harry Redknapp faisait aussi partie des acteurs de ce drôle de drame… La seule différence avec Pompey est que QPR n’a pas déposé son bilan. Pas encore. Car les années à venir promettent d’être plus que compliquées pour le club de Tony Fernandes, en particulier sur le plan financier. L’endettement du club dépasse les 240 millions d'euros. La masse salariale – qui était la huitième de la Premier League! – représentait…195% du chiffre d’affaires du club !
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Harry Redknapp a démissionné de son poste de manager de QPR

Crédit: AFP

QPR a offert des salaires mirobolants, recette imparable pour attirer les mercenaires en tout genre. Une performance honteuse à Manchester City (0-6) l’avant-dernière journée de la saison en disait long sur le caractère des recrues. Comparez cela avec la combativité de Burnley le week-end précédent, se sachant condamné à 99,99%, mais allant tout de même gagner à Hull. La descente de Burnley, plus petit budget de PL, n’a rien d’humiliant. Ils remonteront – s’ils parviennent à garder leur excellent manager Sean Dyche. QPR, par contre…Une amende de 79 millions d'euros leur pend au nez, pour avoir bafoué les règles du fair-play financier introduites par la Football League en 2012.

Italie : Les coulisses n'ont pas été au niveau du terrain

Tout avait démarré l’été dernier avec l’élection d’un président auteur d’un dérapage raciste en août. La suite ? Pas beaucoup mieux. Déjà, la gestion du cas de Parme, avec trois propriétaires en quelques mois, Ghirardi qui s’en va en laissant une dette incroyable, des Albanais qui repartent aussi vite qu’ils étaient arrivés et un type sorti de nulle part capable d’acheter le club avec un euro symbolique. Tiens, et si moi aussi je m’offrais une équipe de Serie A demain ?
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Les joueurs de Parme, le 15 février 2015

Crédit: Panoramic

Ensuite, le nouveau calcioscommesse qui a éclaté dans les divisions inférieures, l’ancien qui pourrait reprendre avec de nouvelles révélations... On passera un nouvel été à lire ou plutôt décrypter les sentences d’une justice sportive surmenée mais toujours autant contestée. Cerise sur le tiramisù, la qualification en Europa League du Genoa en suspens suite à des impayés. Je vous épargne les multiples petits conflits d’intérêts et scandales dialectiques (dernièrement, les propos homophobes du président de la ligue amateur envers le foot féminin). J’aimerais, juste une fois, pouvoir me concentrer sur le terrain et non sur les coulisses du Calcio, mais c’est tout bonnement impossible.
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