Henry, rien ne va plus ?

"Si je vous dis qu'Henry va bien, je vous mentirais". Interrogé par la radio espagnole Ona FM, Robert Pires a mis le feu aux poudres. Dimanche, le Barça a peut-être perdu le titre. Thierry Henry a lui touché le fond. Remplacé par Bojan à la 66e minute face à Villarreal (0-2), l'ancien Gunners n'a pas caché sa déception. Il est directement retourné aux vestiaires. Avant de quitter le Camp Nou sans attendre la fin du match. Un simple mouvement d'humeur ou un geste fort qui démontre son malaise ? Abidal penche pour la première option. "Je comprends son attitude. Ce n'est jamais facile d'être remplacé", avoue le défenseur français sur RTL. Pourtant, il semble que le problème soit plus profond.

Le crack d'Arsenal aux 226 buts sous le maillot des Gunners n'est pas au rendez-vous. Son rendement n'est pas à la hauteur des attentes du début de saison. Il n'est que l'ombre du leader qui faisait la pluie et le beau temps sur la Tamise. Son hat-trick face à Levante, sa prestation de grande classe contre Murcie (4-0), ses 13 buts (7 en championnat) depuis le début de la saison qui en font le deuxième buteur du club derrière Lionel Messi ont juste calmé les critiques. Mais aujourd'hui, la blessure du petit lutin argentin des Blaugrana le pousse sur le devant de la scène. Et Titi déçoit. "Je suis un peu triste de le voir jouer à ce niveau", glisse d'ailleurs Pires.

Dimanche face au Sous-marin Jaune, sa prestation a même été montrée du doigt pour toute la presse espagnole. Son comportement en a irrité plus d'un. Et la presse ibérique ne l'a pas épargné depuis. "Il a joué avec une intensité inappropriée à un match de ce niveau. Il n'a rien fait. C'était une heure de néant", contaste El Mundo Deportivo alors que As fustige sa tendance à se mettre hors-jeu. L'ancien Monégasque a été pris à 32 reprises en position irrégulière lors de ses 22 matches joués (soit une fois toutes les 52 minutes). Ce qui en fait le joueur catalan le plus souvent pris en faute.

Alors bien sûr, les excuses fusent pour expliquer son rendement. L'adaptation à un nouveau championnat, sa blessure à l'aine ayant nécessité cinq mois d'indisponibilité avant le début de la saison n'ont pas facilité son intégration. Tout comme ses petits problèmes physiques (douleurs au talon d'Achille) et les absences régulières d'Eto'o, de Messi ou de Ronnie. Robert Pires avance une autre circonstance atténuante : "C'est difficile car il ne joue jamais à sa position préférée, explique le milieu gauche de Villarreal. Il est aligné soit à droite, soit à gauche. Ce qu'il veut c'est jouer en pointe."

Sauf que voilà, évoluer en pointe, Henry l'a déjà fait. Lors du départ d'Eto'o à la CAN et la blessure de Ronaldinho, Frank Rijkaard l'avait aligné seul devant avec un résultat mitigé (2 buts en 5 matches). Visiblement, Henry est encore gêné par le jeu moins direct des Catalans par rapport à celui pratiqué à Arsenal. Encore une excuse pour celui qui demandait du temps en novembre... En Catalogne, plus personne n'est prêt à lui accorder cette faveur. Surtout depuis la défaite du Barça contre Villarreal (2-1). Un revers qui permet au Real Madrid de s'envoler en tête de classement. Et qui place les Blaugrana et Henry dans une situation plus que délicate... Il leur reste trois mois pour inverser la tendance.