L'antisèche du Clasico Real Madrid - FC Barcelone : Un roi délicieux, un rival désespérant
ParCyril Morin
Mis à jour 16/10/2022 à 20:47 GMT+2
LIGA - Dans un Clasico à sens unique où le fossé entre les deux équipes est apparu géant, le Real Madrid n'a pas eu à forcer son talent pour plonger le FC Barcelone dans la crise (3-1). Terriblement cohérents collectivement et efficaces offensivement, les Merengue dégagent une impression très éloignée du brouillon encore proposé par le Barça. En Espagne, le roi semble tout trouvé. Notre antisèche.
Le jeu : Tellement prévisible, tellement efficace
Carlo Ancelotti l'avait promis : il n'allait pas "révolutionner" le football ce dimanche. Il a simplement permis de rappeler à quel point sa machine madrilène était magnifiquement huilée. Létale en transition, précise dans les transmissions, brillante au milieu et tueuse face au but : la mécanique Real n'a pas changé mais reste toujours aussi terrifiante.
En face, le Barça a été naïf, timide et tellement prévisible. Sans idée avec le ballon, il a souffert le martyr à chaque fois que Madrid a voulu accélérer. Moins précis techniquement, moins réfléchis tactiquement, les Blaugrana ont pris une leçon de football malgré une réaction tardive. Parfois, ce sport est simple. Surtout quand il est récité ainsi.
Les joueurs : Kroos et Valverde ont tout bien fait
La partition madrilène fut si collective que ressortir un homme apparaît presque injuste. Mais, ce dimanche, Toni Kroos a rappelé qu'il était un homme à tout bien faire, entre décalages bien sentis, récupérations mordantes et passes laser délicieuses. Dans son genre, Luka Modric a ébloui le Bernabéu de sa classe. Sur son côté droit, Federico Valverde, buteur, a encore donné de sa personne tandis que Vinicius a été un poison durable pour le Barça. Buteur, Benzema a bien préparé sa soirée de lundi.
Côté barcelonais, que de déceptions. Toute la défense a pris la marée tandis que le milieu barcelonais a été d'une neutralité confondante. Imprécis et surtout incapables de différences individuelles, Ousmane Dembélé et Raphinha sont passés à côté. Dans son duel à distance avec KB9, Lewandowski aura fait de la peine, avec peu de ballons exploitables mais un gros raté. Le but de Ferran Torres est surtout dû à l'entrée pleine de punch d'Ansu Fati.
Le facteur X : Un VAR à géométrie variable
Disons-le d'entrée, le match ne s'est pas joué là. Mais les Barcelonais ont eu raison de se plaindre du recours au VAR de José María Sánchez Martínez. Accroché par Dani Carvajal, Robert Lewandowski a cru que le penalty était évident. Il était discutable mais l'action aurait mérité un coup d'oeil sur l'écran. L'arbitre en a décidé autrement. D'autant plus frustrant pour les Blaugrana que l'homme au sifflet a sifflé penalty sur Rodrygo après s'être aidé du VAR (3-1). Une prise de décision à géométrie variable qui pose un souci de cohérence…
Le moment : Les virtuoses de la possession
Un instant de magie pure. De la 56e à 58e minute, le Real s'est offert une séquence de possession ahurissante de justesse technique. Deux minutes de grâce, sous les "olés" du Bernabéu. Et l'impression que ce ballon n'arriverait plus jamais dans les pieds barcelonais.
La stat : 6-1
Sur les 7 derniers Clasicos disputés, il n'y a pas photo. Le Barça n'a gagné qu'une seule fois, ce 4-0 du printemps dernier où le Real chassait alors autre chose. Mais la tendance est lourde. Avec six victoires sur la même période, la dynamique est clairement côté madrilène.
La décla : Jules Koundé, défenseur du FC Barcelone
On a été un peu naïfs... Vu la semaine, c'est difficile mais je reste confiant
La question : Le Real est-il déjà champion ?
9 matches en championnat, 8 victoires, 25 points - plus haut total depuis 1991-92 - et un rival humilié pour prendre le large au sommet du classement. Roi d'Europe et roi d'Espagne, le Real Madrid est un souverain déterminé à conserver ses couronnes. Des éternels toujours aussi dominants, une nouvelle garde épatante de maturité et une profondeur de banc à faire pâlir beaucoup de géants européens : la recette magique est connue, elle reste toujours aussi diabolique.
Surtout, en face, son principal rival a pris un gros coup sur la carafe après cette semaine noire. En C1, la qualification apparaît plus qu'hypothétique. En Liga, le Real Madrid dégage une supériorité trop flagrante pour espérer quelque chose. Mais le pire est ailleurs : les débuts enthousiasmants de Xavi ont laissé place à une équipe ronronnante et sans grande imagination. C'est une crise encore inédite pour un entraîneur de son expérience que vont traverser les Blaugrana dans les prochaines semaines. Autant dire que pour aller enquiquiner le Real, il y a un fossé à combler…
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