Liga - FC Barcelone : Sans Robert Lewandowski et Ousmane Dembélé, comment attaquer ?

Jeudi à Madrid, le FC Barcelone a pris une sérieuse option sur la qualification pour la finale de Coupe d'Espagne en se tirant du match aller face au Real (0-1). Une deuxième victoire face à l'ultime concurrent, en moins d'un mois. Mais jeudi, l'unique but des Blaugranas a été marqué par un joueur madrilène (un but contre son camp d'Eder Militao).

Plus globalement, l'activité offensive catalane n'a emballé personne et a confirmé que l'absence d'Ousmane Dembélé, Pedri et Robert Lewandowski (blessés) pesait et va continuer de peser. Ce dimanche (16h15), au Camp Nou, la bande de Xavi accueille Valence (19e) de Liga pour conforter un peu plus sa place de leader du championnat. Mais les trois blessés, qui ont continué de s'entraîner à part cette semaine, ne seront pas de la partie. Tout comme Gavi qui est lui suspendu. Le jeune international espagnol avait occupé le flanc gauche de l'attaque lors du Clasico de cette semaine.

Jeudi face au Real, le Barca a été étouffé (36% de possession). Les Catalans ont manqué de ressources offensives sans Pedri, Dembélé et Lewandowski. "Le plan, c'était de jouer dans le camp adverse, de gagner les duels, de dominer le match avec le ballon... Mais ça arrive, certaines équipes peuvent te dominer. On n'a pas réussi à avoir la patience nécessaire. Après, le Real n'a presque pas eu d'occasions claires. C'est important pour nous, la défense fait partie du jeu. Mais ce n'est pas notre objectif premier", expliquait le technicien espagnol, après coup.

Il est certain que Xavi ne nous a pas habitués à un football exceptionnellement spectaculaire depuis le début de la saison. Mais finalement, peu importe. En tête de Liga (59 points), le club reste pragmatique en championnat, bien aidé par sa recrue estivale, Robert Lewandowski (15 buts, 5 passes décisives, toutes compétitions confondues). Mais le Polonais, buteur lors de la finale de Supercoupe d'Espagne (1-3, le 15 janvier), s'est blessé aux ischios et manque à la finition.

Mais qui pour le remplacer à la pointe du 4-3-3 de Xavi ? Rarement gâté à ce poste de n°9 sur ces dernières années, le staff doit composer en attendant le retour de l'ancien buteur du Bayern Munich (courant mars, à priori). Face au Real Madrid et probablement face à Valence dimanche, c'est Ferran Torres qui prendra le rôle. Sauf que l'ancien de Manchester City n'est pas dans les meilleures conditions pour se relancer après avoir rongé son frein, depuis le début de saison. L'ailier doit donc jouer ailleurs qu'à son poste et l'Espagnol ne semble pas dans les meilleures dispositions psychologiques. Il confiait, il y a une semaine, suivre un psychologue après son arrivée très difficile en Catalogne (en janvier 2022).

"Ferran a toujours bossé pour l'équipe, il s'est sacrifié, il aide les latéraux en défense... Pour un entraîneur, c'est un plaisir. Le travail que fait Ferran est extraordinaire. C'est un garçon humble, qui fait toujours bonne figure aux entraînements, donc on doit lui renouveler notre confiance", tenait à rassurer Xavi, il y a deux semaines. Mais jeudi, l'international espagnol a souvent dézoné pour faire l'effort défensif ou aller chercher le ballon plus bas. Mais pour réaliser des appels décisifs ou se créer des occasions franches, ça n'a pas été la même chanson.

Sur les ailes barcelonaises, aussi, il y a des choix à faire. Avec Ferran Torres en pointe et Ousmane Dembélé à l'infirmerie, Raphinha est la logique continuité pour assurer à droite. Mais le Brésilien est trop irrégulier depuis son arrivée de Leeds, cet été. Récemment, il a été très bon face à Manchester United, en Ligue Europa et totalise 4 buts et 4 passes décisives, toutes compétitions confondues. Mais l'ancien Rennais semble parfois à court d'idées dans la création mais aussi lorsqu'il faut finir devant les buts. Difficile de juger sa prestation jeudi en Coupe. Offensivement, il a eu beaucoup de mal mais il a participé grandement à l'effort défensif qui a permis de tenir le score.

A gauche, Xavi fait régulièrement le choix d'installer le jeune Gavi, qui fera défaut contre le VCF ce dimanche. Mais l'international espagnol est un milieu de terrain qui dépanne devant. Difficile d'exiger de lui de provoquer du danger sur le côté gauche même s'il en est capable par son talent naturel. Et si le gamin de 18 ans doit compenser sur ce côté, c'est parce qu'Ansu Fati continue de décevoir. Le n°10 barcelonais enchaîne les contre-performances et son entrée face au Real Madrid, jeudi, a été transparente. Tout comme la performance de Gavi, qu'il a remplacé.

Mais avec ce Barca là, le danger vient aussi du milieu de terrain. Sauf que Pedri ne sera pas là, lui qui est si essentiel. "On aurait aimé avoir plus de possession, avoir davantage le contrôle du ballon pendant le match, mais ils nous ont bien pressé. On a su rivaliser, l'équipe a fait un gros travail physique, on a été très solidaires", lançait Sergio Busquets, après la demi-finale de Coupe. Pas de Pedri mais un Franck Kessié, qui a initié l'unique but de la rencontre et un Frenkie de Jong loin de rater son match.

Mais dimanche, il ne va pas falloir faire que défendre ou se sortir d'un pressing mais bien créer du danger. Et le Néerlandais capable de faire des différences et l'Ivoirien puissant peuvent limiter les effets de l'absence de Pedri. Si la défense de Valence est loin d'être la meilleure de Liga, la rencontre va être un bon test quant à la capacité de réaction offensive des Blaugranas.