Après le Clasico remporté face au Barça (3-2) : Jude Bellingham, l'incarnation si parfaite du Real

Il n'avait plus marqué depuis février. Cela ressemblait à une éternité. Jude Bellingham a placé ses standards à un niveau tellement élevé que la thèse de la baisse de régime se faisait de plus en plus audible. Entre une blessure et une suspension, le milieu anglais n'était pourtant resté muet que trois matches en championnat. C'était quand même la période de disette la plus longue de sa première saison en Liga. Il y a mis un terme. Contre le Barça, comme par hasard. Et dans le temps additionnel, évidemment.

Le Real vit à l'heure du "Bellingtime". Son numéro 5 avait déjà frappé au dernier moment contre Getafe (2-1). Puis à l'aller contre Barcelone (1-2). Même contre Almeria, avec une offrande pour Dani Carvajal (3-2). A défaut d'avoir été inscrit dans le temps additionnel, son but victorieux à Vigo (0-1) était quand même intervenu dans le money-time (81e). En ajoutant celui marqué dimanche dans le Clasico, ce "Bellingtime" représente quasiment un gain de 11 points pour la Maison Blanche. Justement l'écart qui la sépare du FC Barcelone en tête du classement.

Bellingham est cet homme providentiel. Ce clutch-player qui fait si souvent pencher la balance en faveur du club merengue. Mais tellement plus que ça. Ces dernières semaines ont mis en lumière une autre facette de l'Anglais. Celle d'un homme qui bosse dans l'ombre. Il n'y avait rien de mieux que la double confrontation face à Manchester City en Ligue des champions, puis ce duel contre le Barça, pour s'en rendre compte. Bellingham a beaucoup moins existé dans le jeu offensif madrilène face à deux équipes tournées vers la possession. Il n'en a pas moins accompli un travail remarquable.

Le test ultime, c'était surtout City. Pour le Real qui avait volé en éclats à l'Etihad la saison passée (4-0). Pour Bellingham aussi. Il lui fallait briller dans un autre registre, beaucoup plus défensif, pour garantir l'équilibre et la solidité du bloc madrilène. A l'heure de multiplier les courses de compensation aux quatre coins du terrain, l'Anglais s'est démené comme un beau diable sans broncher. "Travailler pour l’équipe et avoir toujours la bonne attitude, résumait Carlo Ancelotti avant le retour à l'Etihad. Qu’il continue à le faire comme Vinicius, Rodrygo… Le travail défensif des attaquants se ressent aussi."

Mais Bellingham ne s'était pas contenté de défendre contre City. Il avait aussi régalé avec des miettes. Il a signé une action individuelle de grande classe pour initier le but de Rodrygo sur la seule occasion du Real ou presque. Son but dans le temps additionnel contre le Barça restera certainement davantage dans les mémoires, au-delà d'avoir ouvert un véritable boulevard vers le titre au club merengue. Mais c'est certainement quatre jours plus tôt à l'Etihad, dans un subtil mélange de résilience et de talent, qu'il avait le mieux incarné ce Real.

Bellingham a la panoplie complète et cela ne date pas d'hier. Le voir le confirmer quand le niveau s'élève n'en est pas moins remarquable. Il n'a que 20 ans. Il n'est que dans sa première année au sein du club le plus exigeant du monde. Il sait se projeter pour marquer les buts décisifs d'une équipe qui joue sans véritable buteur. Il sait aussi troquer l'habit de lumière pour le bleu de travail quand il s'agit de résister bec et ongles aux oppositions les plus relevées. Il peut être critiqué mais cela ne l'empêche pas de gagner. A l'image de ce Real dont l'Anglais est devenu le plus beau symbole.