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Liga – Lamine Yamal, Abde, Fermin Lopez : Au Barça, la jeunesse reprend le pas

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 13/08/2023 à 16:30 GMT+2

Sans cesse associé à la réussite de son centre de formation, "La Masia", Barcelone cultive cette image de club axé sur les jeunes. A l’aube de la saison 2023-2024, le Barça s’est offert une nouvelle peau avec les incorporations de Lamine Yamal, Fermin Lopez et le retour de prêt d’Abde. Des "recrues" qui s’ajoutent aux Gavi, Pedri, ou Araujo censés porter le Barça à nouveau vers les sommets.

Lamine Yamal et Abde Ezzalzouli lors de Barcelone - Tottenham (4-2), match du trophée Gamper disputé dans le Stade olympique de Montjuïc, le 8 août 2023

Crédit: Getty Images

L’été 2023 signe la fin d’une ère. Derniers vestiges du grand Barça de Guardiola, Jordi Alba et Sergio Busquets ont quitté la maison catalane, attirés par le soleil floridien. Ces deux monuments ont progressivement perdu leurs lettres de noblesse, affaiblis par l’usure des années qui ont pesé de plus en plus lourd. Avec un effectif amputé de statuts indéboulonnables, Xavi a les mains libres et peut désormais pleinement basculer le curseur sur ses pépites.
Fermin Lopez, Abde Ezzalzouli, Lamine Yamal, Alejandro Balde… Ces noms captent déjà toutes les attentions du lacis des rues barcelonaises. Propulsé titulaire la saison dernière au poste de latéral gauche, Balde part avec un train d’avance sur ses coéquipiers. Au gré des départs, acquis ou probables, les places dans le onze de Xavi ne sont pas verrouillées, loin de là. De quoi laisser penser que ce sont les jeunes qui ont les clés de l’avenir blaugrana.

Raphinha et Ferran Torres : les symboles d'un modèle éculé

Ces dernières années, Barcelone n’a pas vraiment brillé dans l'incorporation de jeunes promesses dans son effectif, hormis les exceptions Gavi et Pedri. Les Blaugrana ont surtout épousé la tendance de signer à coups de millions des joueurs au pedigree peu épais. Second couteau aligné en faux neuf par Pep Guardiola à Manchester City, Ferran Torres est arrivé début 2022 en Catalogne contre une enveloppe de 55 millions d’euros (hors bonus). Une somme colossale pour un joueur de 21 ans flanqué d'un bagage maigre au plus haut niveau européen.
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Le Barça a-t-il "une meilleure équipe que le Real Madrid" ? "Laporta est de mauvaise foi"

Surtout, le profil hybride - bon partout, excellent nulle part - de l’ancien Valencien n’a pas permis à Xavi de l’installer à un poste en particulier. En l’absence de Dembélé, Ferran occupait surtout l’aile gauche la saison passée, pour une réussite contestable (quatre buts, deux passes en championnat). Plus à l’aise de l’autre côté du pré, Ferran a donné l’impression de porter le poids de son transfert onéreux sur son dos, traversant les rencontres sans vraiment peser.
Pour Raphinha, arraché à Leeds en échange de 58 millions d’euros, c’est le contraire. Provocateur balle au pied, volontaire, le Brésilien pèche surtout dans l’utilisation du cuir. S’il est capable de glisser des centres parfaits, l’ailier se signale la plupart du temps en prenant la mauvaise décision.
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Raphinha, Ferran Torres et Marcos Alonso à l'échauffement avec le Barça en 2022

Crédit: Getty Images

Dembélé parti, Fati contesté : il y a des places à prendre

Un tort également imputé à Ousmane Dembélé. Capable de faire lever les foules à chaque prise de balle, le Français a plus de mal lorsque plusieurs options se présentent à lui. Parti s'engager avec le PSG, l’international français a longtemps incarné une certaine idée d'une jeunesse conquérante.
Aux côtés de Dembélé, Ansu Fati a également reçu son lot d’éloges. A son arrivée dans l’équipe première, l’Espagnol a effacé de nombreux records de précocité (plus jeune buteur en C1, en Liga, lors d’un Clasico…). Les accomplissements s’enchaînent et la progression suit une trajectoire éclair. Une grave blessure au ménisque qui a nécessité deux opérations aura coupé net l’ascension fulgurante du nouveau n°10 blaugrana, après le départ de Lionel Messi. Ces écueils ont fait germer l'idée dans certains cerveaux du club de vendre le joueur contre une somme rondelette. Fati, lui, a démontré lors de la préparation estivale que le meilleur est peut-être encore à venir.
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Ansu Fati, l'attaquant du FC Barcelone, manque de temps de jeu sous les ordres de Xavi

Crédit: Getty Images

Yamal, la nouvelle attraction

A 20 ans, l’international espagnol a encore le temps de parfaire son éclosion. Mais les sièges sont devenus subitement brûlants depuis les démonstrations de deux produits de la Masia à l'intersaison. Buteur et passeur contre le Real Madrid en amical (3-0), Fermin Lopez (20 ans) a gagné la confiance de son entraîneur. "Fermin Lopez ne quittera pas le Barça en prêt, assurait Xavi après le Clasico en terres texanes. Il restera avec l’équipe première cette saison. Nous pensons qu’il peut nous aider tout au long de la saison."
Dans un registre plus soliste, Abde Ezzalzouli, dit Ez Abde, a démontré lors de la préparation des progrès après une saison passée loin du bercail, à Osasuna. Chez les Basques, l'international marocain a accumulé les minutes, et développé ses qualités. Plus adroit dans ses choix, plus altruiste, Abde a gagné en maturité et a une carte à jouer à gauche.
A droite, une météorite est prête à tout renverser sur son passage. Nouvelle sensation made in La Masia, Lamine Yamal (16 ans) ne cesse d’éblouir avec des arabesques dignes d’un certain Neymar. Yamal possède une palette technique et une explosivité étonnante pour un gabarit si haut (1m80). Ailier électrique, il dispose également d’une excellente frappe de balle, en atteste ce but inscrit de loin contre la France lors de l’Euro U17.
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Lamine Yamal et Xavi (Barcelone)

Crédit: Getty Images

Comparé à Messi par Xavi, l’international U17 espagnol tentera de ne pas imiter Bojan, étoile filante du cosmos catalan. "Lamine est un talent, nous devons doser son utilisation, mais c’est une merveille", s’exclamait le technicien catalan, sous le charme après le trophée Gamper remporté face à Tottenham (4-2), avec une entrée éblouissante du diamant blaugrana. D'aucuns avanceront l'âge juvénile du gamin pour ne pas le lancer dans le grand bain. Mais les exploits répétés du prodige obligeront un jour Xavi à franchir le pas, et à le titulariser. Les exemples sont légion : aux phénomènes du Barça, on ne leur parle pas d'âge.
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